|
|
COLLECTIF |
13 à Table ! 2018Aux éditions POCKETVisitez leur site |
699Lectures depuisLe jeudi 2 Janvier 2020
|
Une lecture de |
Editions Pocket N°17059. Parution novembre 2017. 288 pages. ISBN : 9782266279529 Mais contrairement à la Cène, il n’y a pas de Judas autour de la table ! Non seulement ce genre de recueil permet au lecteur de participer à une bonne action, celle d’offrir des repas aux Restaurants du cœur, mais également de découvrir une large palette de thèmes abordés par des romanciers et nouvellistes, de talent, venant d’horizons divers, et d’hiver pour cette période de l’année. Naturellement chacun retrouvera ici un ou plusieurs de ses auteurs favoris, mais il pourra élargir sa palette de lecture et s’imprégnant de textes d’auteurs qu’il pourrait négliger par ailleurs. Le thème de cette année étant l’amitié, nul doute que ces auteurs se feront de nouveaux amis ! Donc l’amitié, réelle ou virtuelle, sans oublier l’amour, sont évoqués mais pas que. Car l’amitié peut se porter aussi envers un objet. Mais disséquons quelque peu quelques-unes de ces nouvelles, attachantes, et qui pour certaines semblent être le reflet d’une histoire vécue par les auteurs.
Ainsi dans Tant d’amitié de Françoise Bourdin, une habituée qui ne ménage pas son amitié à cette initiative, dans Tant d’amitié donc, nous entrons directement dans l’intimité d’un couple. Après cinq années de mariage, Max est toujours amoureux de sa femme. C’est bien, c’est même très bien. Il est restaurateur à Cabourg, et sa femme Cécile sert en cuisine. Théoriquement car depuis quelque temps, elle a tendance à s’éclipser durant le service du déjeuner, sous des prétextes qu’il juge futile. Un jour il trouve, dans le téléphone portable de Cécile, un message émanant de leur ami Max. Un message sibyllin qui l’amène à se poser des questions sur la fidélité de Cécile. Une aimable nouvelle qui aurait pu être émouvante sans la double chute et qui s’avère humoristique. Quoi que…
Michel Bussi, bien connu pour ses romans d’énigme particulièrement machiavéliques, tarabiscotés et ingéneiux, offre avec Je suis Li Wei une histoire d’amitié virtuelle. Jeune adolescente, Abby vient de recevoir sur son ordinateur d’un autre âge un message, accompagné d’une pièce jointe, émanant d’une certaine Li Wei. Après quelques manipulations, l’informatique n’a plus guère de secret pour la jeune génération, Abby parvient à déchiffrer ce texte écrit en mandarin. Sa correspondante déclare qu’elle est une petite Chinoise qui va bientôt mourir, et elle raconte qu’elle vit avec quelques membres féminins de sa famille, les hommes étant partis défendre la ville. Elle habite la capitale de la soie et la guerre fait rage. Encore une fois Michel Bussi livre une histoire étrange bien dans son style, et qui réserve bien des surprises. Agréables.
Pour Giacometti et Ravenne, un couple d’écrivain, placer une intrigue dans une nouvelle mettant en scène un couple d’écrivain, c’était presqu’un postulat. Ce n’est pas tant l’histoire qui m’a intéressé, mais ce qui se cache dans la narration. Les rapports entre deux amis qui rédigent un roman, leurs petits conflits, et ce qui les motive, ainsi que les relations avec les éditeurs. Pourquoi déteste-t-on son éditeur ? Ah ah ah… Vaste sujet. Au début il vous promet l’extase, vous susurre que votre manuscrit est extraordinaire, que les critiques littéraires vont fondre comme beurre au soleil. Et puis, l’auteur naïf et vaniteux découvre que son livre n’est tiré qu’à deux mille exemplaires, que l’attachée de presse en est à sa troisième dépression consécutive suite au silence étourdissant des journalistes… J’en passe et des meilleurs. De quoi refroidir les romanciers en herbe qui pensent déjà toucher le Graal avec leur premier manuscrit et qui ne sera pas forcément un Best-seller.
A huit ans, Mahdi est obligée d’apprendre ses leçons et faire ses devoirs sur les marches de l’escalier qui conduit au petit appartement où elle vit avec sa mère. Presque, parce que son père, un ancien de l’armée, est en pleine dépression suite à une opération militaire, et depuis il rentre tard le soir, s’imbibant de mauvais whisky. Elle n’est pas punie, mais elle ne possède pas la clé de chez elle. Pratiquement, tous les soirs, la voisine passe à côté d’elle sans un regard, sans un mot. Jusqu’au jour où cette madame Lenoir chancèle. Mahdi va l’aider à entrer chez la vieille dame qui vit seule. C’est le début d’une amitié. Mais il ne faut pas oublier que toute histoire possède son revers, sinon, ce ne serait plus une histoire. Même si c’est inventé. Ou pas. Le père de Gabin est ingénieur en je ne sais pas quoi. Mon père à moi, il dit que les ingénieurs font de longues études pour apprendre à ne rien faire sans que ça se voit. L’escalier de Karine Giebel, une auteur que j’apprécie plus dans ses nouvelles que dans ses romans.
Pour Marcus Malte, l’amitié se décline en un long poème tandis que Christian Jacq nous propose quelques couples d’amis qui vécurent dans l’antiquité égyptienne.
Plus amusant, L'incroyable stylo Bic quatre couleurs de Benjamin Bloom de Romain Puertolas qui décrit les pérégrinations d’un stylobille à quatre couleurs, objet indispensable à Benjamin Bloom, romancier à succès qui ne peut dédicacer ses ouvrages qu’avec ce stylo à quatre couleurs. Et lorsqu’un jour il perd cet outil indispensable dans ses séances publiques d’autographes, il refuse de se rendre sur le lieu de ses rendez-vous avec ses lecteurs.
Un habile mélange littéraire proposé par des auteurs venant d’horizons divers, qui ravira les lecteurs, quelque soit le genre qui les intéresse. Ils retrouveront avec plaisir des romanciers ou nouvellistes dont ils ont lu par ailleurs des romans ou nouvelles et découvriront peut-être de nouvelles plumes à emmagasiner dans leur Pile à Lire. Personnellement, j’ai plus accroché à certaines de ces nouvelles qu’à d’autres, mais il ne s’agit que d’une question de sensibilité qui n’enlève en rien la qualité des textes. Tout comme on préfère un plat à un autre sans mettre en cause le savoir-faire de la cuisinière.
Sommaire : BOURDIN Françoise : Tant d'amitié BUSSI Michel : Je suis Li Wei CHATTAM Maxime : L'anomalie CLERMONT-TONNERRE de Adélaïde : Mon cher cauchemar EPENOUX d' François : Œil pour œil GIACOMETTI & RAVENNE : Best-seller GIEBEL Karine : L'escalier JACQ Christian : Amitiés égyptiennes LAPIERRE Alexandra : Pyrolyse MARTIN-LUGAND Agnès : Le monde est petit MALTE Marcus : Bande décimée PUERTOLAS Romain : L'incroyable stylo Bic quatre couleurs de Benjamin Bloom SLIMANI Leïla : Zina |
Autres titres de |