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BARBARA CARTLAND |
La Tigresse Et Le RoiAux éditions J'AI LUVisitez leur site |
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Une lecture de |
The Hellcat and the King. Traduction de Hélène de Lavergne. Editions J’ai Lu N°1642. Parution le 10 mai 1984. 160 pages. ISBN : 9782277216421 La romancière aux 723 romans savait mettre en scène des femmes de caractère ! En ce mois de juin 1887, la reine Victoria fête son jubilé de cinquante ans de règne, et c’est l’effervescence à Buckingham. Apparentée à la souveraine, Zenka devise en compagnie de sa cousine Wilhelmine de Zarfeld, âgée de trente ans et qui cherche désespérément un mari de sang royal. Hélas pour elle, aucune prétendant en vue pour sa langue de vipère, laide et plus que rondelette. Zenka n’a que dix-huit ans et elle n’est pas pressée. Elle est orpheline depuis que sa mère, la princesse Pauline anglaise de naissance, et son père, le prince Ladislas Wajda, un Hongrois, ont été les victimes, six ans auparavant d’un attentat à la bombe perpétré par un anarchiste. Recueillie par son oncle et parrain le duc de Stirling, elle a vécu heureuse en Ecosse jusqu’au jour où il s’est remarié, un an auparavant avec la duchesse Kathleen, suite au décès de sa femme. Mais la duchesse Kathleen, plus jeune d’une quinzaine d’années que son mari, n’apprécie guère Zenka, et elle le lui fait savoir en chaque occasion où elle peut laisser son fiel s’écouler sans vergogne. Mais les nuages s’accumulent au dessus de la tête de Zenka. La reine Victoria, surnommée la Marieuse de l’Europe, a décidé que la jeune fille allait épouser le roi Miklos de Karanya, un petit état coincé entre la Hongrie et la Bosnie. Et la duchesse Kathleen n’y va pas par quatre chemins. C’est ça ou l’enfermement dans un couvent. La diplomatie ne s’embarrasse pas des états d’âme d’une jeune fille, surtout si elle est princesse et qu’un mariage peut favoriser des rapprochements entre états. Zenka pensait pouvoir faire un mariage d’amour et la voilà mise d’office dans le lit d’un homme défiguré par des cicatrices et boiteux. Une description que Wilhelmine a énoncée avec un certain plaisir afin de démoraliser sa jeune cousine. En désespoir de cause, Zenka est obligée d’accepter ce marché. La mort dans l’âme elle rejoint d’abord par voie maritime Trieste, puis le voyage va continuer par voie ferrée. Dans le wagon qui lui est affecté, Zenka dispose d’une chambre et d’un salon particulier. Dans la nuit, désirant récupérer un livre, elle entre dans le salon, sans lumière. C’est alors qu’un homme s’introduit dans le wagon. Elle pense qu’il s’agit d’un voleur et déclare être en possession d’un pistolet. Mais après une discussion paisible, elle lui remet une paire de boutons de manchettes en compensation d’un vol non effectué. Passons sur quelques détails et arrivons au cours de la nuit dite de noce, qui est le lendemain de son arrivée dans la capitale. Le prince Miklos n’est pas aussi laid et boîteux que le prétendait sa cousine, mais le soir fatidique Zenka refoule son mari à l’aide d’un pistolet. Elle refuse qu’il la touche et le lui fait savoir avec fermeté.
Naturellement il s’agit d’une romance, et en général, dans ce genre littéraire, tout fini bien dans le meilleur des mondes. Barbara Cartland, avec ses 666 romans traduits en France, possède ses adulateurs (surtout des adulatrices) et ses détracteurs, la plupart du temps des personnes qui n’ont jamais lu un de ses ouvrages mais jugent sur des préjugés. Car sous des dehors de strass et de paillettes, de mise en scène dans la société nobiliaire et royale, le propos de Barbara Cartland est plus profond qu’il y paraît. Ainsi lors du défilé nuptial de Zenka aux côtés du roi Miklos, tous deux dans une calèche, applaudis et ovationnés par la foule, se cache un sourire triste, crispé, convenu, et la comparaison avec les épousailles entre Diana et le prince Charles m’a frappé. Si Zenka sourit ensuite franchement, c’est parce qu’elle possède encore la fraîcheur d’une enfant et que la joie populaire est communicative. Barbara Cartland prône l’amour, sincère, et naturellement elle met en opposition les mariages conclus par les diplomates, pour des raisons politiques, pour un fallacieux rapprochement entre les peuples. Si la période choisie est celle de Victoria, outre le fait que cette période l’intéresse fortement, c’est parce que la descendance de la reine Victoria fut nombreuse, les mariages arrangés également. En 1944, le nombre de rois, princes ou princesses issus de sa descendance s’élevait à 194 !
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