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MICHEL COUSIN |
La RenardeAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
527Lectures depuisLe dimanche 7 Octobre 2018
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Une lecture de |
Domfront, bourgade du département de l’Orne, au milieu des années 1980, en été. Âgée de 14-15 ans, Martine Garnier est la fille d’Élise et Robert Garnier, installés depuis quelques temps au bourg de Saint-Front. Une famille dont la réputation n’est pas très bonne par ici. D’autant moins que Martine – que l’on surnomme La Renarde – a pris l’habitude de se baigner nue dans l’étang de Mortrée. Que ça excite le jeune Blaise Lemarchand, dix-huit ans, c’est assez normal. Mais des adultes comme le maraîcher Meunier ou le géomètre Jean-Noël Mornay ne sont pas non plus insensibles aux exhibitions de Martine. Veuf, père de deux grands enfants, Mornay fait figure de petit aristocrate local, alors qu’il mène une vie discrète. Les baignades de Martine pouvaient exciter également le boucher Henri Masson. Celui-ci est abattu par arme à feu lors d’une tournée de livraisons, près de l’étang. L’enquête sur ce meurtre est confiée à l’inspecteur Maurice Hilaire. Il connaît bien la région de Domfront, où habite encore sa cousine Lucette. Même si le jeune juge Alain ne lui fait guère confiance, et si la mort du boucher ne l’émeut pas du tout, Hilaire mène ses investigations dans les règles. Il se renseigne auprès de la gendarmerie, interroge ceux que la victime a pu rencontrer peu avant d’être tué – Meunier et Mornay – ainsi que la veuve du boucher. Masson n’étant pas un sentimental, Hilaire doute qu’il s’agisse d’un crime passionnel. Sa version privilégie la thèse d’un rôdeur, ce qui ne plaît nullement au juge Alain. Quand le policier Hilaire retourne à Domfront, un témoin âgé lui parle des exhibitions de Martine Garnier à l’étang de Mortrée. Voilà un angle nouveau pour son enquête, bien des gens d’ici ayant leur opinion sur le jeu malsain de l’adolescente aguicheuse. Mornay émet un avis prudent : “C’est un curieux petit animal que La Renarde, inspecteur. J’avoue que j’ai du mal à la définir.” Après le boucher Masson, la mort continue à planer sur Domfront, et autour de Martine Garnier. Sans doute, le jeune Blaise et elle sont-ils innocents, entamant une petite amourette. Mornay risque d’apparaître tel un coupable idéal. Un notable assez fortuné, ça réveille les vieilles jalousies et il devient facile de le désigner. Mais si son supérieur, le commissaire Lemonnier proche de la retraite, est partisan des solutions un peu trop faciles, le policier Hilaire cherche de vraies preuves. En attendant, peut-être, les confessions écrites de l’assassin…
Né en 1928, Michel Cousin publia de nombreux romans sous son nom ou sous pseudos, dans les collections policières des Presses de la Cité et chez Fleuve noir. De 1973 et 1984, sous le pseudonyme de Michel Germont, il écrit 21 romans pour la collection Spécial-Police. Sous le même pseudonyme, il publie également des romans d'espionnage. On lui doit la série Contact, dix titres publiés chez Fleuve Noir entre 1984 et 1986. “La Renarde” est un des derniers titres publiés, en 1986, par Michel Cousin. C’est la France encore rurale d’alors, qui sert de décor à cette affaire criminelle. Même si la notion d’insécurité est de plus en plus exploitée à l’époque, on imagine mal un crime crapuleux. On est ici dans un petit coin de Normandie où l’on tue pour des motifs ordinaires, ou presque. Un policier comme Maurice Hilaire, qui n’a rien d’un cador aux méthodes percutantes, convient parfaitement pour enquêter. Autour de la délurée Martine, existent sûrement certains secrets de famille. C’est donc un polar dans la bonne tradition que propose l’auteur, ce qui est très agréable à lire. |
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