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LUC CHOMARAT |
Le Polar De L'étéAux éditions MANUFACTURE DE LIVRES |
731Lectures depuisLe lundi 2 Juillet 2018
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Une lecture de |
4° de couverture : -Moi aussi, dit-elle, je vais écrire. Pas des polars, bien sûr. De la littérature. Je m’abstiens de répondre quoi que ce soit. Cela nous entraînerait trop loin. Je pose quand même une question : - Quoi comme littérature ? - Je ne sais pas encore. J’aimerais écrire quelque chose de vraiment universel, un truc qui touche tout le monde. Tous ces livres avec des meurtres, des scènes de sexe, des grossièretés, en fait c’est loin de la vraie vie. - Il n’y a pas de meurtres dans mon livre. Et pas de grossièretés. Enfin très peu.
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Pas un vrai polar dans la mesure où il n’y a pas pas de meurtre, pas d’enquête, pas de flic. En fait, si, il y a une enquête, celle du “héros” de ce roman qui recherche un vieux polar qu’il a lu autrefois : Pas de vacances pour les durs, car il envisage de le plagier pour en faire le polar de l’été. C’est cette recherche qui sert de MacGuffin à ce livre avec des rencontres amusantes, improbables, émouvantes. Et je dois avouer que je me suis ré-ga-lé ! Drôle, inventif, décontracté, pétillant. Avec des réparties qui font mouche : - Je me demande comment une femme aussi admirable a pu avoir des enfants comme vous. - Je pense qu’elle s’y est prise comme la plupart des gens, dis-je en me glissant derrière le volant. Un autre : - Tu ne peux pas rester tranquille cinq minutes ? - Je suis tranquille. Je suis tranquille à l’année. Ma vie affective est aussi morne et répétitive qu’un économiseur d’écran. Et, bien sûr, on y parle “polar” : Tout ça parce que j’ai un jour balancé un livre d’André Caroff dans une poubelle. Ou bien : - Le polar, en France, c’est pas compliqué. Faut que ce soit social. - Social ? - Ou rural. - Comment ça rural ? - Pourquoi faut-il toujours que tu compliques tout ? Encore : Je me penche sur la vitrine, mettant mes mains en pare-soleil. (...) Tout ce que j’aperçois, c’est un fatras de vieilles Série Noire et de vieux Fleuve Noir qui courent sur les étagères. Quelques uns sont signés André Caroff, forcément. Je baisse la tête comme un écolier pris en faute. Peut-être que ce n’était pas André Caroff. C’était peut-être Marc Arno ou Monsieur Suzuki et ses filles en nuisettes translucides. Un vrai bonheur de lecture ! |