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Sherlock Holmes En Toutes LettresAux éditions RIVAGESVisitez leur site |
791Lectures depuisLe mercredi 1 Novembre 2017
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Une lecture de |
-Le Reclus brun (de Davis Grubb, auteur de “La nuit du chasseur”)- Glory est une ville de Virginie Occidentale, dans la vallée de l’Ohio, qui peut rappeler Londres à la fin du 19e siècle. Du moins est-ce ainsi qu’Ellen Lathrop l’imagine, car c’est une admiratrice de Sherlock Holmes. Âgée de quarante-neuf ans, elle est unijambiste, vénérant son propre pied droit. Ici, vit aussi Charlie Gribble, un banquier qui fut brièvement l’amant d’Ellen. Celle-ci trouve qu’il ressemble à une araignée et, s’inspirant d’une espèce de ces bestioles, elle l’a surnommé le Reclus brun. Lui aussi est un admirateur de l’univers holmésien. Avec quelques notables, il a créé un club local, au sein duquel il fut bien obligé d’admettre finalement Ellen Lathrop. Gribble et ses amis ont institué un concours annuel. Il s’agit d’élucider de vraies affaires, généralement des larcins mineurs, où les enquêteurs se sont trompés de coupable. Le trophée en jeu, c’est la pantoufle où Sherlock Holmes rangeait son tabac, une chaussure fort ressemblante trônant dans leur "musée". Ladite pantoufle conviendrait parfaitement au pied droit d’Ellen, elle la veut. Jusqu’à présent, Gribble est le seul gagnant. Par contre, si se présente un cas d’assassinat à Glory avec un suspect erroné, la personne qui établira la vérité sera le vainqueur définitif. Autrement dit, la pantoufle d’Holmes lui appartiendra pour toujours. Voilà un défi qui ne peut qu’exciter Ellen Lathrop… -Meurtre en musique (d’Anthony Burgess, auteur de “L’Orange mécanique”)- Ce 7 juillet, Sherlock Holmes est de retour à Baker Street, après une mission au Maroc. Le docteur Watson l’y rejoint bientôt. Le détective est un admirateur du compositeur et violoniste espagnol Sarasate, qui donne ce jour-là un récital à St.James Hall. Holmes et Watson vont assister à cette prestation, même si le médecin n’est guère passionné de musique. Sur la scène, le virtuose Sarasate est accompagné d’un jeune pianiste catalan, Gonzáles, doué mais peut-être un peu tendu, pense Watson. Soudain, un coup de feu éclate, touchant mortellement le pianiste. Holmes ne tarde pas à réagir, tandis que la salle se vide. On s’aperçoit que l’assassin a causé une autre victime, le vieux militaire qui faisait office de gardien à l’entrée des artistes. Pourquoi aucun autre membre du personnel n’était-il présent pour remarquer ou intercepter le tireur ? On a utilisé un subterfuge afin d’attirer tous ces gens à l’accueil principal. Holmes cherche quelques indices, sans trop croire qu’il s’agisse d’une vengeance de la part d’un tueur venu de Barcelone, pour quelque affaire privée. Néanmoins, Gonzáles était assurément la cible, et non Sarasate, et l’assassin est certainement un Ibérique. Faut-il s’inquiéter pour les officiels espagnols actuellement en Grande-Bretagne ? Peut-être bien que la clé de l’affaire est musicale… (Extrait) “— Alors vous devez être M.Sherlock Holmes ! Oh, mon cher monsieur, veuillez excuser mes manières discourtoises ! Je suis un de vos grands admirateurs, messieurs. J’ai suivi toutes vos affaires. C’est en partie à cause de vous que j’ai choisi de loger près de Baker Street. Malheureusement, quand j’ai appelé chez vous hier, je suis tombé sur des ouvriers incapables de me dire où vous étiez. Pressé par le temps, j’ai été forcé d’agir de mon propre chef. Et je crains que ce ne soit vraiment pas une réussite. Je ne me doutais pas un instant que vous résidiez ici même. — Notre logeuse est réputée pour sa discrétion, dit sèchement Holmes. Je doute que quiconque dans cette maison ait entendu prononcer notre nom, même son chat. L’Américain était âgé de trente-cinq ans environ, il avait la peau brunie par le soleil, une tignasse de cheveux roux, une moustache rousse bien fournie et une mâchoire carrée. Si ce n’étaient ses yeux verts pétillant d’intelligence et ses mains délicates, j’aurais pu le prendre pour un boxeur irlandais.” [L’aventure du locataire de Dorset Street, de Michael Moorcock] -Zolnay le trapéziste (de Rick Boyer, auteur de “Le rat géant de Sumatra”)- C’est un artiste de cirque qui, cette fois, vient solliciter les services de Sherlock Holmes. Gregor Zolnay est trapéziste au cirque Chipperfield. Durant une répétition de leur numéro, sa partenaire Anna a fait une chute dramatique. Hospitalisée, elle n’a probablement aucune chance de s’en sortir. Sir Frederick Treves, éminent médecin, n’y pourra rien. Zolnay veut comprendre quel incident est à l’origine de cette chute. Holmes et Watson se rendent sans délai au cirque. Panelli, qui s’occupe des éléphants et pouvait avoir joué un rôle dans tout cela, s’avère innocent et coopératif. Les autres artistes également, à l’exception de Vayenko. C’est le troisième trapéziste du numéro de Zolnay et d’Anna. S’il est mécontent, c’est qu’à vouloir tester le matériel du trio, Sherlock Holmes risque de l’abîmer. Sous le chapiteau, le détective examine plusieurs détails de l’installation, non sans interroger diverses personnes. Faut-il attribuer ce drame au "Houdou", symbole de malédiction redouté dans le milieu du cirque ? L’affaire est plutôt médicale. “Tout d’abord, j’ai cru que c’était une pure coïncidence qu’Anna Tontriva soit hospitalisée dans l’établissement même où se trouve la solution à notre problème. Mais à la réflexion, c’est logique, puisque aucun autre n’est plus proche du cirque” déclare Holmes, commençant à discerner les circonstances… Après “Les avatars de Sherlock Holmes”, proposant des textes parodiques ayant pour héros le détective imaginé par Conan Doyle, les Éditions Rivages nous présentent un autre recueil de nouvelles apocryphes. Par contre, dans “Sherlock Holmes en toutes lettres”, la tonalité ne donne pas la priorité à l’humour. Davis Grubb, Rick Boyer, Michael Moorcock et Anthony Burgess, les quatre auteurs, sont fidèles à l’esprit holmésien. Certes, Holmes n’est pas physiquement présent dans l’excellent texte de Davis Grubb, mais le récit n’en est pas moins savoureux. Les trois autres mettent en scène sans caricature le détective et l’indispensable docteur Watson. Comme il se doit, autant d’enquêtes énigmatiques “à la manière de”, et qui ne manquent pas d’érudition. Ces successeurs de Conan Doyle ne le trahissent pas, concoctant des nouvelles (inédites en français) très réussies. |
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