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LUCIENNE CLUYTENS |
Le Petit AssassinAux éditions LIV EDITIONSVisitez leur site |
2746Lectures depuisLe mercredi 12 Avril 2006
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Une lecture de |
Les parents d’Hermance étaient de riches colons d’Algérie. En 1959, elle fut témoin d’une tuerie. Elle reste marquée par l’image arrogante du jeune assassin. En 1977, Hermance a cinquante-six ans. Depuis longtemps, elle habite à Lille avec son mari Francis, militaire retraité. Elle est institutrice. Aigrie, elle n’apprécie ni ses collègues, ni les méthodes actuelles. Elle masque à peine son mépris pour les Arabes. Elle s’imagine persécutée, défiée par un élève. Akim Belkacem lui rappelle le gamin meurtrier d’autrefois. Jeune remplaçante, Christine tente d’amadouer Hermance, sans grand succès. Hermance cultive son obsession paranoïaque et raciste. Elle ne compte guère sur le soutien de son mari. Cet ivrogne et ses amis ont créé une douteuse milice de bistrot. Bien que vite étouffé, un récent incident inquiète Francis. Car la police pourrait s’intéresser à son arsenal d’armes à feu. Se croyant toujours visée par Akim, Hermance a une idée pour le faire renvoyer : elle place un pistolet appartenant à son mari dans le cartable de l’élève. Elle espère qu’un enseignant le découvrira. Quand il trouve l’arme, Akim la cache. Puis, avec son copain Loïc, ils s’amusent à tirer. C’est l’accident fatal. Seule Hermance détient la vérité inavouable. Elle pense que son mari a compris, et qu’il est capable de la dénoncer. Nul ne s’interroge sur la mort de Francis. Saoul, il a chuté dans son escalier. Christine a sympathisé avec un policier s’occupant de l’affaire d’Akim. Cette fois, Hermance se sent en danger... Traiter du racisme n’est jamais facile. On risque d’être soupçonné de complaisance. Le cas de cette dame, haineuse jusqu’à la démence, n’engendre aucune compassion. Aveuglée par son intolérance, ses propos sont durs et ses actes injustifiés. Il est à craindre que de telles personnes existent. Son mari n’est peut-être pas si caricatural non plus, finalement. Le cynisme noir est donc de mise dans ce récit. Il est compensé par une très agréable fluidité de la narration, qualité déjà remarquée dans le précédent titre ("La grosse", Liv’Edition 2004). Le scénario bien construit est de bon niveau. Un roman forcément troublant. |
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