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Les Avatars De Sherlock HolmesAux éditions RIVAGESVisitez leur site |
1577Lectures depuisLe mercredi 2 Fevrier 2017
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Une lecture de |
Le docteur John Watson nous a conté les enquêtes de Sherlock Holmes, offrant à ce grand détective une notoriété internationale sans égale. Toutefois, de nombreux autres écrivains ne se sont pas privés d’imaginer des aventures parodiques mettant en scène Holmes ou son créateur. Ami de Conan Doyle, James M.Barrie (l’auteur de Peter Pan) le pasticha dans quelques textes. Pendant “une soirée avec Sherlock Holmes” au manoir de Conan Doyle, l’invité va prouver qu’il est aussi brillant dans ses déductions que le célèbre détective. Flegmatique, Sherlock Holmes ? Plutôt susceptible, si on l’attaque sur son propre terrain. Quant au détective privé Adrian Mulliner, fut-il le seul à se poser les bonnes questions au sujet d’Holmes ? Le colocataire du 221B Bakerstreet dilapida beaucoup d’argent pour des enquêtes lui rapportant fort peu. Il fallait être aussi candide que Watson pour ne pas comprendre qui était réellement son ami. Un très joli texte de P.G.Wodehouse… Qu’Holmes soit mort en Suisse voilà un certain temps, cela ne chagrine guère Watson. Le médecin a bénéficié d’une belle notoriété grâce à lui, tant mieux. Revenant à leur ancien logement, Watson retrouve une ambiance familière qui l’inciterait presque à se prendre pour le grand détective. Y a-t-il une chance pour que Sherlock Holmes réapparaisse un jour ? La disparition d’Holmes, son enlèvement, l’intéressé lui-même n’y voit rien de dramatique, juste une aventure ne justifiant pas d’explication précise… Alors qu’ils voyagent ensemble jusqu’à Boston, aux États-Unis, Watson ne peut que s’extasier devant les éblouissantes facultés déductives du formidable Sherlock Holmes. Un professeur de Harvard semble tout autant estomaqué par le génie intellectuel du détective britannique. Aussi formidable que soit Holmes, leur visiteur va lui apprendre ce que signifie le pragmatisme américain… Pour le grand détective, toujours en Amérique, rien n’est plus évident comme indice qu’un cheveu. Ce qui, avec un brin d’observation, le mène sans problème jusqu’à l’assassin. Vite baptisée par les journaux “le mystère de Pegram”, la mort d’un vieil agent de change londonien dans un train qu’il n’empruntait pas habituellement n’est pas une affaire si insoluble pour Charlot Keums (ou Sherlaw Kombs). En compagnie de Whatson, un petite reconstitution dans le fameux train suffit à entraîner des conclusions – erronées… À la veille de Noël, Conan Doyle et son éditeur ont certaines choses à partager dans le manoir isolé et sinistre de l’écrivain. Voilà qu’un intrus s’impose en la demeure, qu’ils sont bien obligés de recevoir quand même. Il sait tout des calculs du duo qui l’exploite. Mais Conan Doyle a déjà prévu la riposte pour se débarrasser de cet importun… (Extrait) “— Formidable, dis-je, mais comment saviez-vous que j’ai effectué un long voyage, en partie par bateau et en partie par le train, selon un trajet spécifique ? — C’est la simplicité même, répliqua Holmes avec retenue. J’ai fait la traversée sur le vapeur avec vous. Quant au train, la suie qui subsiste dans vos oreilles et tache votre nez est identique à celle qui mouchette mon propre visage. Tenant la mienne du New Haven-Hartford, j’en déduis que la vôtre en vient aussi. En ce qui concerne le porteur de couleur, ils ne prennent que des porteurs de couleur sur ces trains, pour la simple raison que les effets de la poussière et de la suie se voient moins sur eux que sur des porteurs blancs. Le fait qu’il vous ait brossé est visible aux rayures grises sur votre veste blanche : les marques laissées par la brosse. Il y a aussi une empreinte de pouce sur votre poche de veste, celle dont vous avez extrait la seule pièce de monnaie en votre possession, une pièce de six pence.” Il est toujours plaisant de lire ou relire les authentiques tribulations et les raisonnements déductifs de Sherlock Holmes. Si le héros créé par Conan Doyle fut maintes fois parodié, ce fut généralement par des écrivains ne manquant pas de talent et d’humour. On éprouve donc également un grand plaisir à la lecture de ces pastiches. Les uns s’amusent à laisser entendre que le détective n’était pas si fortiche que ça, qu’un cerveau ordinaire suffisait à l’égaler. D’autres montrent le Dr Watson tel un benêt fasciné, écrivant n’importe quelle ânerie dictée par son colocataire. Certains ironisent même sur la relation entre Holmes et Watson, le premier méprisant peut-être le second. Mais tout cela nous est présenté avec le plus grand sourire, bien sûr ! Huit textes parodiques (il y en a d’autres à venir) pour une parenthèse de bonne humeur, en compagnie du plus illustre des détectives privés.
Rivages Noir N°1037. Parution 4 janvier 2017. 140 pages. 6,20€. Inusable Sherlock et éternel Holmes ! Sherlock Holmes, personnage emblématique de la littérature policière, et de la littérature tout court, est peut-être le héros de fiction ayant connu le plus de textes apocryphes, de parodies et de pastiches. En effet, le premier texte le mettant en scène et n'étant pas signé par Conan Doyle, est écrit à peine quatre mois après cette naissance littéraire, par le créateur d'un autre monument de la littérature populaire britannique, James M. Barrie et son héros Peter Pan. Avec un humour très britannique, James M. Barrie se met en scène dans cette nouvelle intitulée Une soirée avec Sherlock Holmes. Il rend visite à Conan Doyle et le célèbre détective est là, se prélassant dans un fauteuil. Débute alors entre les deux hommes une joute oratoire, afin de déterminer qui sera le plus déductif. Annoncé comme recueil inédit, il faut toutefois relativiser puisque le texte de P.G. Wodehouse, Extraits du carnet d'un détective, a déjà été publié dans le volume 2 du Mémorial Sherlock Holmes, chez Clancier-Guénaud, en octobre 1982 sous le titre Le plus grand triomphe d'Adrian Mulliner dans une traduction de Geneviève Lebaut. Cette nouvelle met en scène un détective privé, Adrian Mulliner, qui veut absolument narrer une de ses aventures aux quelques membres du club présents ce soir-là. Il dénigre Sherlock Holmes, se demandant comment il peut s'en sortir financièrement. Comme l'indique le titre de cette nouvelle écrite par Edward Frederic Benson et Eustace H. Miles, Le retour de Sherlock Holmes nous propose les retrouvailles de Watson et de son ami alors que le détective était censé avoir disparu dans les chutes de Reichenbach. Si A. A. Milne est plus connu comme le créateur de Winnie l'Ourson, popularisé par les Studios Disney, il ne faut pas oublier qu'il fut aussi un romancier pour adulte, dont l'excellent Mystère de la maison rouge, un classique du roman de détection réédité en 1995 au Masque. Avec L'enlèvement de Sherlock, sous-titrée La seule version authentique des aventures de Holmes, voici une histoire totalement décalée qui tient en quatre pages, seulement. Je passe rapidement sur les autres nouvelles qui figurent dans ce recueil, non pas quelles soient inintéressantes, au contraire, mais pour m'attarder un peu plus longuement sur Le Mystère de Pegram de Robert Barr. Rien que le titre, ou plutôt cette histoire, est un véritable mystère car elle fait l'objet de deux traductions quasiment simultanées. Celle-ci est signée Jean-Paul Gratias, et le titre original est : Detective Story Gone Wrong : The Adventures of Sherlaw Kombs. Une fois encore le clone du détective de Conan Doyle, grâce à son don de déduction parviendra à résoudre une énigme ferroviaire qui semblait dès le départ vouée à l'échec. Mais pour une fois, tout en ayant raison, il se trompera sur l'identité du coupable. Ce qui m'a amusé et interloqué tout à la fois, c'est le fait que le traducteur, avec sûrement une bonne raison, a changé le nom du protagoniste. Sherlaw Kombs est devenu sous sa plume, ou son clavier, Charlot Keums. Peut-être dans un but de compréhension phonétique, allez savoir. Et quand on nous serine que les traducteurs veulent rester fidèles au texte original ! Enfin, dans la nouvelle qui clôture ce recueil, L'affaire du second butin, est due également à Robert Barr, on ne se lasse pas de redécouvrir cet auteur britannique contemporain de Mark Twain, Jerôme K. Jerôme, H. G. Wells et Conan Doyle et avec lesquels il collabora. Mais dans cette historiette Conan Doyle lui-même est mis en scène tout comme Sherlock Holmes à qui il rend sa véritable identité.
Les avatars de Sherlock Holmes est une anthologie extraite du Grand livre des parodies et pastiches holmésiens composé par Otto Penzler en 2015, un volume qui devrait être suivi d'autres publications, pour le plus grand plaisir des amateurs de Sherlock Holmes mais également de textes humoristiques et quelque peu insolents.
Sommaire : Avant-propos de l'éditeur.
James M. Barrie : Une soirée avec Sherlock Homes (An Evening With Sherlock Holmes). Traduction de Jean-Paul Gratias. P.G. Wodehouse : Extrait du carnet d'un détective (From a Detective's Notebook). Traduction de Frédéric Brument. E.ustace H. Miles : Le retour de Sherlock Holmes (The Return of Sherlock Holmes). Traduction de Frédéric Brument. A. A. Milne : L'enlèvement de Sherlock (The Rape of Sherlock). Traduction de Frédéric Brument. John Kendrick Bangs : Une énigme pragmatique (A Pragmatic Enigma). Traduction de Frédéric Brument. Stephen Leacock : Tiré par les cheveux (An Irreductible Detective Story). Traduction de Frédéric Brument. Robert Barr : Le mystère de Pegram (Detective Story Gone Wrong : The Adventures of Sherlaw Kombs). Traduction de Jean-Paul Gratias. Robert Barr : L'affaire du second butin (The Adventure of the Second Swag). Traduction de Jean-Paul Gratias.
Rivages Noir N°1037. Parution 4 janvier 2017. 140 pages. 6,20€. Inusable Sherlock et éternel Holmes ! Sherlock Holmes, personnage emblématique de la littérature policière, et de la littérature tout court, est peut-être le héros de fiction ayant connu le plus de textes apocryphes, de parodies et de pastiches. En effet, le premier texte le mettant en scène et n'étant pas signé par Conan Doyle, est écrit à peine quatre mois après cette naissance littéraire, par le créateur d'un autre monument de la littérature populaire britannique, James M. Barrie et son héros Peter Pan. Avec un humour très britannique, James M. Barrie se met en scène dans cette nouvelle intitulée Une soirée avec Sherlock Holmes. Il rend visite à Conan Doyle et le célèbre détective est là, se prélassant dans un fauteuil. Débute alors entre les deux hommes une joute oratoire, afin de déterminer qui sera le plus déductif. Annoncé comme recueil inédit, il faut toutefois relativiser puisque le texte de P.G. Wodehouse, Extraits du carnet d'un détective, a déjà été publié dans le volume 2 du Mémorial Sherlock Holmes, chez Clancier-Guénaud, en octobre 1982 sous le titre Le plus grand triomphe d'Adrian Mulliner dans une traduction de Geneviève Lebaut. Cette nouvelle met en scène un détective privé, Adrian Mulliner, qui veut absolument narrer une de ses aventures aux quelques membres du club présents ce soir-là. Il dénigre Sherlock Holmes, se demandant comment il peut s'en sortir financièrement. Comme l'indique le titre de cette nouvelle écrite par Edward Frederic Benson et Eustace H. Miles, Le retour de Sherlock Holmes nous propose les retrouvailles de Watson et de son ami alors que le détective était censé avoir disparu dans les chutes de Reichenbach. Si A. A. Milne est plus connu comme le créateur de Winnie l'Ourson, popularisé par les Studios Disney, il ne faut pas oublier qu'il fut aussi un romancier pour adulte, dont l'excellent Mystère de la maison rouge, un classique du roman de détection réédité en 1995 au Masque. Avec L'enlèvement de Sherlock, sous-titrée La seule version authentique des aventures de Holmes, voici une histoire totalement décalée qui tient en quatre pages, seulement. Je passe rapidement sur les autres nouvelles qui figurent dans ce recueil, non pas quelles soient inintéressantes, au contraire, mais pour m'attarder un peu plus longuement sur Le Mystère de Pegram de Robert Barr. Rien que le titre, ou plutôt cette histoire, est un véritable mystère car elle fait l'objet de deux traductions quasiment simultanées. Celle-ci est signée Jean-Paul Gratias, et le titre original est : Detective Story Gone Wrong : The Adventures of Sherlaw Kombs. Une fois encore le clone du détective de Conan Doyle, grâce à son don de déduction parviendra à résoudre une énigme ferroviaire qui semblait dès le départ vouée à l'échec. Mais pour une fois, tout en ayant raison, il se trompera sur l'identité du coupable. Ce qui m'a amusé et interloqué tout à la fois, c'est le fait que le traducteur, avec sûrement une bonne raison, a changé le nom du protagoniste. Sherlaw Kombs est devenu sous sa plume, ou son clavier, Charlot Keums. Peut-être dans un but de compréhension phonétique, allez savoir. Et quand on nous serine que les traducteurs veulent rester fidèles au texte original ! Enfin, dans la nouvelle qui clôture ce recueil, L'affaire du second butin, est due également à Robert Barr, on ne se lasse pas de redécouvrir cet auteur britannique contemporain de Mark Twain, Jerôme K. Jerôme, H. G. Wells et Conan Doyle et avec lesquels il collabora. Mais dans cette historiette Conan Doyle lui-même est mis en scène tout comme Sherlock Holmes à qui il rend sa véritable identité.
Les avatars de Sherlock Holmes est une anthologie extraite du Grand livre des parodies et pastiches holmésiens composé par Otto Penzler en 2015, un volume qui devrait être suivi d'autres publications, pour le plus grand plaisir des amateurs de Sherlock Holmes mais également de textes humoristiques et quelque peu insolents.
Sommaire : Avant-propos de l'éditeur.
James M. Barrie : Une soirée avec Sherlock Homes (An Evening With Sherlock Holmes). Traduction de Jean-Paul Gratias. P.G. Wodehouse : Extrait du carnet d'un détective (From a Detective's Notebook). Traduction de Frédéric Brument. E.ustace H. Miles : Le retour de Sherlock Holmes (The Return of Sherlock Holmes). Traduction de Frédéric Brument. A. A. Milne : L'enlèvement de Sherlock (The Rape of Sherlock). Traduction de Frédéric Brument. John Kendrick Bangs : Une énigme pragmatique (A Pragmatic Enigma). Traduction de Frédéric Brument. Stephen Leacock : Tiré par les cheveux (An Irreductible Detective Story). Traduction de Frédéric Brument. Robert Barr : Le mystère de Pegram (Detective Story Gone Wrong : The Adventures of Sherlaw Kombs). Traduction de Jean-Paul Gratias. Robert Barr : L'affaire du second butin (The Adventure of the Second Swag). Traduction de Jean-Paul Gratias. |
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