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Mortelles PrimairesAux éditions ARCANE 17Visitez leur site |
1583Lectures depuisLe mercredi 1 Decembre 2016
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Pour les Présidentielles 2017, la Gauche est disqualifiée d’avance. La cause est entendue, ils ont déjà perdu. Malgré les tempêtes, le navire sur lequel nous naviguons vogue aussi bien que possible. Mais le gouvernail est faussé, et nous dérivons toujours davantage vers tribord. Alors, autant laisser la barre à un commandant de Droite. Sera-t-il ce mythique “homme providentiel” espéré par son équipage ? On se souvient que, par le passé, il a dirigé la manœuvre : des médisants suggèrent qu’à force de tenir son cap, on aurait frôlé le naufrage. Il prétend que l’Amiral présent à bord, trop proche des “amis de la Marine”, aurait contrarié sa navigation. Si notre navire n’a pas coulé d’ici la prochaine échéance, il sera sûrement renié par ses amis fidèles, habituelle tradition maritime chez eux. Bref, cette fois la Gauche ne s’est pas montrée assez adroite : elle a perdu la boussole et tout espoir de se maintenir au pouvoir. Pourtant, elle ne manque pas de capitaines qui se croient capables de redresser la barre à babord, toutes générations confondues : Aubry, Autain, Cazeneuve, Chevènement, Cohn-Bendit, Duflot, El Khomri, Fabius, Filoche, Hamon, Hollande, Jospin, Laurent, Le Foll, Macron, Mélenchon, Poutou, Royal, Taubira, Touraine, Valls. On connaît le grand défaut de la Gauche : ils préfèrent se saborder entre eux, en “jouant perso”, afin de préserver l’ego et les ambitions de chacun. Une tactique kamikaze et improductive : “Autant l'union fait la force, autant la discorde expose à une prompte défaite” écrivait jadis Ésope dans une de ses fables. De facétieux auteurs de polars achèvent le carnage dans ce recueil de nouvelles. Sortant leur Colt calibre 45 ¯ révisé modèle 49.3, leur carabine Remington longue portée, ou leur Kalachnikov de compétition, ils dézinguent tous ces politiciens pouvant faire figure de présidentiables. Les vingt-deux coupables de ces fictions, on a leurs noms : Eva Almassy, Diego Arrabal, Laurence Biberfeld, Antoine Blocier, Didier Daeninckx, Dominique Delahaye, Gilles Del Pappas, Jeanne Desaubry Pierre Dharréville, Pierre Domenges, Patrick Fort, Gildas Girodeau, Maurice Gouiran, Philippe Masselot, Jacques Mondoloni, Chantal Montellier, Max Obione, Philippe Paternolli, Valérie de Saint Do, Gérard Streiff, Marie-Pierre Vieu, Arnaud Viviant. Chacun se concentre sur sa cible. Pour la plupart déconnectés des réalités du quotidien, ils ne sont pas difficiles à atteindre, ces personnages se revendiquant encore à Gauche. Ayant abandonné leur idéologie et les dogmes d’antant, piètres communicants en pédagogie politique, aucune armure ni pas la moindre carapace pour les protéger : impossible de les rater, ou presque. Toujours prêts à enfoncer le clou, les polardeux s’en donnent à cœur joie. Version stand de tir à la fête foraine, champions de ball-trap, ou tireurs d’élite ? Ça flingue, non sans rappeler les ratés d’une gouvernance imposant toujours plus de stricte austérité. Peut-être devrait-on retenir le dialogue imaginé par Jacques Mondoloni entre le tueur et un homme politique, anonyme élu de Gauche : “— Il faut sévir, remplacer. — Par quoi ? Un dictateur ? Les politiciens garantissent notre – votre – liberté ; sans eux, vous les auteurs, vous seriez torturés en prison, la bouche défoncée, la main coupée, égorgés un jour dans votre cellule par un tueur, un vrai, un type froid qui n’a pas d’imagination […] Ne devenez pas le bourreau de vous-même, l’hystérie de l’impatience conduit au malheur. Au contraire, faites bloc contre l’amertume, établissez un cordon sanitaire contre le fanatisme, la détestation de la classe politique qui se traduit par le fameux "tous pourris !".” Pendant ce temps, dans l’ombre, la démagogie populiste ricane, c’est un fait.
Parution 5 décembre 2016. 286 pages. 20,00€. Les primaires, c'est élémentaire, mais pas secondaire ! Les flonflons, les majorettes, les applaudissements, les prises de paroles empreintes d'amabilité, les sourires réjouis, les congratulations sincères et cordiales, les poignées de mains franches et énergiques, les accolades, les les jeux télévisés dont il ne sortira qu'une seul vainqueur, tout ça c'est terminé. Pour la Droite. Mais pour la Gauche, les enjeux sont encore ouverts, malgré une défection récente de taille. Il a lancé l'éponge, mais les affamés de pouvoir se pressent au balcon. Les auteurs se sont vu attribuer une personnalité politique de gauche susceptible de se présenter aux primaires, mais avec une contrainte. Celle du 49.3 qu'il faut dégainer le plus vite possible, tel Lucky Luke. Mais ce 49.3 qui peut se révéler parfois une arme redoutable, pas forcément utilisé toujours avec bon escient, peut se présenter sous plusieurs formes. A l'auteur de décider comment il va s'en servir. Dans l'intérêt du lecteur évidement. Et ils se défoulent les auteurs, avant de pouvoir le faire en glissant délicatement leur bulletin de vote lors de la véritable élection présidentielle. Pour l'instant ce ne sont que les préliminaires, et chacun sait que les préliminaires constituent une phase importante pour sublimer la jouissance émanant de l'éviction d'un candidat qui déplait. Certains jouent à la baballe, car la coupe d'Europe de foot, c'est sacré. Et c'est un bon moyen pour détourner l'attention des amateurs de la balle ronde, la politique et ses dégâts étant occultés. Mais le stade est aussi un lieu propice pour organiser un gentil petit attentat. Du moins c'est ce que pense Maurice Gouiran. Les retours en politique sont-ils possibles ? Guère d'hommes politiques n'en ont bénéficié, traînant derrière eux une casserole ou simplement une parole malheureuse à l'encontre d'un adversaire. Ainsi Lionel Jospin, tranquillement installé dans l'île de Ré. Il est agressé, mais les auteurs avaient peut-être les raisons de provoquer un attentat. C'est Pierre Dharéville qui gère. Si Patrick Fort nous entraîne au Bal masqué, Jeanne Desaubry nous emmène beaucoup plus loin, aux Tropiques, perdant en cours de route sa valise. Jacques Mondoloni préfère mettre en scène une mini pièce de théâtre, un dialogue entre l'auteur et le Politique qui reste masqué. Une situation qui permet à un nouveau candidat de se déclarer. Ne cherchez pas, les prétendants ne manquent pas. Chantal Montellier nous propose une définition de la politique, définition que je vous livre sans ambages et dont vous ferez votre profit, je n'en doute point : Sans la fantaisie et l'imaginaire pour la nourrir et l'ensemencer, la politique est une femme frigide et stérile !
Ce ne sont que quelques aperçus rapides et je vous laisse découvrir toutes les perles que referme ce recueil, nul doute que vous allez, sinon vous amuser, du moins prendre du plaisir à voir ainsi nos hommes et femmes politiques chahutés par nos auteurs. Et Valls...ez petits manèges
Sommaire : ALMASSY Eva : French touch (Arnaud Montebourg) ARRABAL Diego : Strom clouds Nuées d'orage (Manuel Valls) BIBERFELD Laurence : Va vers la lumière, Jean-Pierre (Jean-Pierre Chevènement) BLOCIER Antoine : Moi, président (François Hollande) DAENINCKX Didier : Jean-Luc et le fantôme de Louise (Jean-Luc Mélenchon) DELAHAYE Dominique : 1800, 60, 32 (Gérard Filoche) DESAUBRY Jeanne : Putain de valise (Cécile Duflot) DHARREVILLE Pierre : Retour en farce (Lionel Jospin) DOMENGES Pierre : Le sang des estives (Daniel Cohn-Bendit) FORT Patrick : Au bal masqué (Emmanuel Macron) GIRODEAU Gildas : Business is business (Benoît Hamon) GOUIRAN Maurice : Un stylo pour Lolo (Laurent Fabius) DEL PAPPAS Gilles : Treize reste Taubira (Christiane Taubira) MASSELOT Philippe : Zapping ! (Stéphane Le Foll) MONDOLONI Jacques : Politique, mon amour (Anonyme) MONTELLIER Chantal : Jeannette (Pierre Laurent) OBIONE Max : Chabichou Payet (Ségolène Royal) PATERNOLLI Philippe : No, no, no (Martine Aubry) SAINT-DO de Valérie : Par Saint Georges (Bernard Cazeneuve) VIEU Marie-Pierre : Radicale Thérapie (Marisol Touraine) VIVIANT Arnaud : Révolution 9 (Clémentine Autain) STREIFF Gérard : Résidence (Myriam El Khomri) |
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