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JOHN CONNOLLY |
Le Chant Des DunesAux éditions PRESSES DE LA CITEVisitez leur site |
1385Lectures depuisLe vendredi 19 Fevrier 2016
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Une lecture de |
Le détective privé Charlie Parker a été gravement blessé lors de sa précédente enquête. Il doit passer sa convalescence à Boreas, bourgade côtière du Maine. Bobby Soames, agent immobilier et élu local, est un peu dépassé par les mesures de sécurité prises par les amis de Parker, les new-yorkais Angel et Louis, pour que le détective séjourne tranquillement à Green Heron Bay. Toujours affaibli, Parker poursuivra les soins dans une maison de santé de la région. La quadragénaire Ruth Winter et sa fille de neuf ans, Amanda, se sont aussi installées dans une maison à quelques centaines de mètres. Cela ne semble pas supposer de danger pour Parker. Comme l'agent immobilier, la chef de la police Cory Bloom connaît la réputation du détective d'attirer les ennuis. Toutefois, leur contact initial est positif. Boreas est une petite station balnéaire endormie, où il ne se passe jamais grand-chose. Quand le cadavre d'un inconnu est découvert près des dunes de Mason Point, en bord de mer, Cory Bloom peut conclure à un suicide ou un accident. Bruno Perlman, quarante-cinq ans, habitait en Floride. Le Maine est un peu loin de chez lui pour venir s'y suicider. Parker propose son aide à la policière. Il a noté certains détails curieux. C'est surtout la série de nombre tatoués sur son avant-bras qui pose question. Ça ressemble à un matricule datant des camps nazis, mais Perlman est beaucoup trop jeune pour être un rescapé de la Shoah. Renseignements pris, cet homme serait devenu un obsédé de l'histoire des camps, car une partie de sa famille aurait été exterminée dans celui de Lubsko, en Pologne. En Floride, le cynique Steiger interroge le barman Lenny et maltraite son épouse, au sujet de Perlman. Quel est le lien avec ces deux nazis très âgés, actuellement poursuivis par la justice américaine ? Ensuite, le commanditaire de Steiger lui ordonne de se rendre à Boreas, afin de surveiller Ruth Winter. Sur place, Charlie Parker a bien remarqué que Ruth semble sur la défensive. Même si Sam, la fille du détective parvenait à sympathiser avec Amanda Winter, pas sûr que Parker puisse amadouer Ruth. Un crime atroce secoue l’État du Maine : quatre membres de la famille Wilde ont été tués chez eux, avant que la maison soit incendiée. Oran Wilde, leur fils adolescent, en a réchappé avant de disparaître. C'est lui qui est fortement suspecté de ce massacre. En réalité, il a été kidnappé. Parker et son ami policier Walsh ne croient guère en la culpabilité d'Oran Wilde, mais se demandent ce que ça cache. L'autopsie de Perlman confirme qu'il s'agit d'un meurtre. Le détective se munit d'un pistolet, en prévision de problèmes à venir. Le tueur Steiger passe à l'action, causant une victime, mais il ne parvient pas à éliminer Parker avant de mourir dans les dunes. S'informant sur Steiger, Angel et Louis dénichent une piste. Cambion, un vieux routier du banditisme, servait d'intermédiaire pour transmettre les ordres à Steiger. Parker pense savoir à qui Perlman rendait visite dans la région, sans que ça éclaircisse vraiment les crimes récents, ni le carnage chez la famille Wilde… Peut-être que certains lecteurs n'ont pas encore exploré les romans de John Connolly. Ils manquent quelque chose, assurément. Néanmoins, ils peuvent fort bien aborder l'univers du détective Charlie Parker sans avoir lu la douzaine de titres précédents. L'auteur s'arrange pour les initier au passé de son héros : il est aisé de comprendre qu'il traverse à chaque fois des aventures tumultueuses, et même très violentes. On retrouve ici Louis et Angel, le fidèle duo d'anges gardiens de Parker, et quelques-uns de ses contacts dans la police ou chez les religieux juifs. La première famille du détective a été tuée, il est séparé de sa seconde femme Rachel et de leur fille Sam. Pourtant, Sam a le don de communiquer avec Jennifer, la défunte première enfant de Parker, qui paraît encore veiller sur leur père. L'intrigue criminelle fait ici référence aux camps de la mort, à la Shoah. La question raciale n'était pas l'unique motivation du régime hitlérien, ainsi qu'en témoigne le pillage des biens de familles juives : “Les nazis étaient des bandits, des gangsters. Ils étaient mus autant par la cupidité que par l'idéologie. Les purs idéologues n'arrachent pas les dents en or des bouches des morts.” Aux États-Unis, il est possible qu'on ne pense plus guère à cet aspect historique, mais n'oublions pas que l'auteur est Européen, un Irlandais de Dublin. Un des atouts principaux chez John Connolly, c'est tonalité équilibrée (et stylée) du récit. Même un décor paisible, revigorant pour son héros diminué, n'empêche pas que le danger s'invite dans ce nouvel épisode de la vie tourmentée de Charlie Parker. |
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