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GIANCARLO DE CATALDO |
Romanzo CriminalAux éditions METAILIEVisitez leur site |
2246Lectures depuisLe lundi 16 Janvier 2006
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Une lecture de |
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« Romanzo criminal » nous narre, de ses origines à son anéantissement, l’histoire authentique d’un gang (« bande de Magliana ») qui organisa et contrôla le trafic de drogue dans Rome, entre 1977 et 1992. Entre 1977 et 1978, le Libanais, secondé par le Dandy, s’allie à la bande du Froid. Leur premier méfait est l’enlèvement du baron Rosellini, histoire de financer leur activité… par la suite, ils abattront le Terrible, un caïd qui constituait un obstacle à leur projet… Au fil des ans, la bande du Libanais fait le vide autour d’elle. Les exécutions et les punitions se succèdent… Mais imbu de sa puissance, le Libanais se montre imprudent : il écope d’une balle dans le corps. Face à cette bande, un commissaire idéaliste et un juge tout aussi utopiste, dressent les actes d’accusations et expédient quelques membres du gang dans les geôles… Mais avec le temps, l’idéalisme de l’un s’effrite jusqu’à n’être qu’un vague souvenir de jeunesse, comme il arrive à tant de politiques, pendant que le gang se déchire. A la lecture de cet ouvrage imposant, dont l’auteur est juge auprès de la cour d’assises de Rome, on ne peut s’empêcher de penser au film sublime de Sergio Leone : « Il était une fois en Amérique ». A ceci près qu’il ne s’agit pas de l’Amérique des années 20 mais de l’Italie des années 70-80. Alors, au détour de l’élimination d’un caïd sur le retour, nous croisons d’étranges personnages qui hantent les antichambres du pouvoir mais restent de marbre face au kidnapping puis à l’exécution d’Aldo Moro. Et lorsque l’un des membres du gang est jeté en prison, ce sont les militants politiques, brigadistes et autres qui nous sont donnés à voir. Tout au long de cette saga sur la bande du Libanais défile l’histoire souterraine de l’Italie qui voit se mêler les truands, les politiques et l’extrême droite, pour le plus grand bonheur des polices parallèles adeptes des théories du désordre. Il devait régner dans tous les lieux de la société, le plus grand désordre ! Aux actions de l’extrême gauche, devaient répondre les attentats de l’extrême droite au prétexte que les actes extrémistes s'annulaient d'eux-mêmes, et que, partant de là, la démocratie, plus forte, de par sa légitimité, l'emporterait avec le long terme… Reste, bien sûr, à définir cette démocratie… Avec cet ouvrage Les éditions Métailié créent, en coédition avec le producteur Babe Films, une nouvelle collection : Grand Ecran. Celle-ci se fixe comme objectif de rassembler des textes adaptés au cinéma. Car tel est le cas : « Romanzo criminal » a été porté à l’écran par Michele Placido et Stefano Rulli. Le film sort en France le 22 mars 2006. S’il est tel que le laisse entrevoir le livre, parions que ce sera un succès ! |