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LUCIENNE CLUYTENS |
Pink KonnexionAux éditions ATELIER MOSESUVisitez leur site |
1481Lectures depuisLe jeudi 8 Octobre 2015
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Une lecture de |
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Solène Decourbey, la fille du préfet de Lille, âgée de bientôt dix-huit ans, a encore fugué. Cette fois ça semble différent, peut-être plus définitif, selon la directrice de cabinet Carole Guillon. De retour de vacances, le policier Marc Flahaut est invité à la retrouver. On le sait discret, or il est souhaitable d'éviter tout scandale. Ça n'emballe pas Flahaut, qui débute son enquête sans conviction. Solène s'est-elle entichée d'un marginal, ou d'un artiste ? La donzelle a besoin de son petit confort douillet, on l'imagine mal errante au hasard. Le message qu'elle a laissé à son père est violent, accusateur. Ce qui est injustifié, affirme la dircab Carole Guillon. C'est son amie Esther qui offre à Flahaut la bonne piste, celle d'un supposé SDF traînant tout près de chez le policier. Solène est maquée avec ce beau gosse aux allures de Jésus-Christ, dealer à ses heures. Bien qu'ayant changé de look, la fille du préfet reste reconnaissable. Son enquête mène Flahaut vers un canal souterrain lillois, théoriquement clos. Il y découvre une réserve de drogue, des cachets faisant penser à des stupéfiants de synthèse, type amphétamines. Ça mérite analyse : ces pilules roses sont-elles du yaabaa, ou bien un nouveau produit qui commence à être diffusé ? Stéphane Grangeux, le Jésus de Solène, simple rouage d'un réseau ? Flahaut piste un de ses comparses, petit nerveux se masquant sous sa capuche. Ce qui l'entraîne dans des caves désaffectées du Vieux-Lille. Le policier est alors agressé sévèrement, poignardé à la cuisse et au bras. Carole Guillon arrive à la rescousse, et conduit Flahaut chez une amie infirmière. La tendre Elsa va bien soigner le policier. Celui-ci s'interroge sur la confiance qu'il peut accorder à la dircab. Elle s'affiche vertueuse à tous niveaux, mais il n'est pas exclu qu'elle cache son jeu. Entre-temps, Solène a été récupérée par son père le préfet, qui l'a expédiée chez des proches en Suisse. C'est là-bas que vit la mère de la jeune fille. Qu'il y ait eu des fuites, Flahaut en est convaincu, mais qui ? Le dossier est entre les mains de la Sûreté Urbaine et des Stups, ce qui n'interdit pas de creuser. La drogue rose est de fabrication artisanale, et sa vente n'a encore que peu d'ampleur. Pourtant, on commence à éliminer les dealers. Flahaut et Carole Guillon se rendent à Genève, afin de rencontrer la mère de Solène, en résidence médicalisée. Le policier est autorisé à interroger la jeune fille : elle n'est plus si mordante envers son père, nie avoir participé au réseau, et ignore qui en est le chef. Néanmoins, Solène est probablement en danger. Après un détour par le Jura, arrosé de vin jaune, Flahaut et la dircab rentrent à Lille. D'autres services de police s'occupent de la suite, pour les pilules roses. La piste belge paraît plus qu'incertaine à Flahaut. L'intuition ne suffit pas dans une affaire aussi tortueuse : il faut des preuves. Qui se trouvent peut-être dans les sous-sols lillois. Ou dans le passé rock'n'roll de quelques protagonistes… Il s'agit d'un solide roman d'enquête, bien évidemment. Marc Flahaut a été le héros de plusieurs précédents titres de Lucienne Cluytens. C'est dire qu'elle "tient" ce personnage, amateur de bières et de jazz, ainsi que son entourage avec son ex-amante complice Esther. Flahaut ne manque pas de ténacité, ce qui est le plus sûr moyen de prendre des coups, mais permet également de dénicher la vérité. Par ailleurs, l'auteure utilise les décors lillois qui lui sont familiers. Voilà ce qui explique son agréable aisance narrative, entraînante à souhaits. Outre les "apartés" dédiés à la réflexion du policier, il n'est pas inutile de souligner en plus la justesse des dialogues, qui crédibilisent l'histoire. Nous n'avons plus qu'à suivre les sinueuses investigations officieuses de Flahaut. Un bon polar traditionnel : ce neuvième roman de Lucienne Cluytens se lit avec grand plaisir. |
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