|
|
ROBIN COOK |
Mémoire ViveAux éditions RIVAGESVisitez leur site |
1636Lectures depuisLe mercredi 1 Juillet 2015
|
Une lecture de |
Traduit de l'anglais par Jean Esch. Collection Ecrits Noirs. Parution décembre 1993. 338 pages. Réédition Rivages/Noir N°374. Parution novembre 2000. 10,65€.
Hommage à Robin Cook, le Britannique, né le 12 juin 1931.
Le roman noir n'a pas pour objectif de distraire; sa fonction est d'informer la société sur certains de ses aspects en lui montrant la mauvaise image dans le miroir, l'image d'elle-même qu'elle refuse de voir comme l'ont fait Edwin Drood, Le Procès, Thérèse Raquin, Erostrate, Le grand Sommeil ou Les copains d'Eddie Coyle. On ne peut pas séparer le meurtre, le chantage et les représailles du reste de la réalité, car sinon, vous obtiendrez un résultat bâtard qui passera à côté de tout ce qui a une chance d'éveiller, même confusément, les sentiments et la conscience du lecteur.
Ce credo, cette profession de foi, Robin Cook va tenter de l'expliquer tout au long de ses mémoires cachant ses années de jeunesse, ses années d'errance derrière la pudeur de l'homme secret. Certes Robin Cook parle de son enfance, de l'indifférence de son père, du non amour qu'il voue à sa mère, de sa scolarité à Eton et dans une école privée et de ses vagabondages. Le refus de ressembler à son entourage lui ordonne de vivre différemment, à la recherche d'un Graal de liberté, de justice et de compréhension du monde et de l'humanité en ce qu'elle recèle de plus inquiétant. Cook est un être torturé, déchiré, sensible. L'amitié, l'amour ne sont pas de vains mots. Il goûte à une joie simple, dénuée de toute hypocrisie. Du milieu huppé de son enfance à la maison d'ermite dans laquelle il vit maintenant la plupart du temps, ses incartades à peine évoquées avec la pègre londonienne, il tisse un voile pudique, s'étendant plus volontiers sur la mort. Celle de ses amis, des femmes qu'il a connu, la mort qu'il a côtoyé personnellement. Il se réfère souvent à des poètes méconnus, mais également à Sartre ou à Orwell.
La lecture de Mémoire vive nous propose l'autre facette de ce grand échalas dégingandé, affublé d'un inamovible béret, à la faconde joyeuse qu'il affiche lors des réunions polardesques. Le personnage public s'efface devant l'homme. Et l'on comprend le grand débat intérieur qui l'agite et transparait dans ses romans.
|
Autres titres de |