l'affaire de la soubeyranne de Jean CONTRUCCI


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JEAN CONTRUCCI

L'affaire De La Soubeyranne


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Le samedi 21 Mars 2015

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Jean CONTRUCCI




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Série Les nouveaux mystères de Marseille. Parution le 4 mars 2015. 400 pages. 19,00€

La curiosité n'est pas un défaut, c'est une qualité, surtout chez un journaliste...

Il suffit qu'un spectacle annoncé à grand renfort de publicité soit interdit par les autorités municipales et préfectorales pour que le public se presse pour assister à cette représentation devenue privée.

En cette fin d'après-midi du 20 mai 1909, et n'écoutant que son courage, Raoul Signoret se rend jusqu'à Palama afin d'assister dans l'enceinte du domaine de la Soubeyranne à cette exhibition prometteuse de sensations fortes. Car du courage il en faut pour grimper jusqu'à Château-Gombert en bicyclette puis d'affronter la masse compacte des curieux qui se pressent à la grille du château du sieur de Saint-Aubin. Heureusement il retrouve son vieux confrère Robert Bonnefon, l'ancien photographe du Petit Provençal devenu le correspondant du village où il est installé. Le Cirque romain comme si vous y étiez promet des sensations fortes, le combat entre des tigres de Sumatra et des taureaux du cru, importation directe d'Espagne. Passons rapidement sur cette galéjade, dans laquelle s'immisce Fourneron, le commissaire de police du quartier de la Rose venu avec ses estafiers expulser les privilégiés qui ont obtenu des places dans l'enceinte grâce à de bons gros billets émis par la banque de France, et arrêter l'imprésario et l'importateur de fauves, organisateurs du spectacle, malgré l'opposition de Saint-Aubin, le propriétaire des lieux, face aux forces de l'ordre et retrouvons-nous une semaine plus tard sur la route qui mène à la Baume Loubière.

En effet ce petit reportage a ravivé les souvenirs de Raoul Signoret, lorsque, enfant, il avait visité les grottes Loubière, non loin de Château-Gombert, en compagnie de son oncle le commissaire principal Eugène Baruteau qui suppléa son père décédé. En avant Simone et voilà donc la famille Signoret en promenade pour une balade pédagogique. Seulement lorsque Adèle et Thomas, les enfants, Cécile, l'épouse, arrivent en vue de l'entrée des fameuses grottes, elles sont murées. Et d'après Raoul, c'est tout récent, le ciment des joints étant encore à peine sec.

Raoul se renseigne auprès d'un horticulteur-restaurateur qui siège non loin. Effectivement la grotte a été bouchée un peu plus d'une dizaine d'années auparavant, suite à la découverte du corps d'une gamine violée puis assassinée. Raoul avait occulté cet épisode qui n'avait pas trouvé d'aboutissement mais le ciment frais l'intrigue. Il en informe Bonnefon et tous deux accompagnés du garde-champêtre descellent les briques et font une macabre découverte. Deux petits corps n'attendent plus les secours, vu qu'ils sont morts. Immédiatement ils établissent une corrélation avec l'affaire précédente, mais après autopsie, il s'avère que les points de ressemblance n'existent guère. Les deux gamins, garçon et fille, possèdent le type méditerranéen, ont les mains usées, et l'autopsie révèle qu'ils sont décédés d'une absorption de poison provenant de graines d'origine asiatique à effet foudroyant. Personne ne réclame les gamins, personne ne signale leur disparition, comme s'ils n'avaient jamais existé.

Raoul Signoret, fortement intéressé par ce drame assiste à l'enterrement des deux gamins. Bien entendu au premier rang de l'église, Saint-Aubin siège avec quelques compagnons, dont les prometteurs du spectacle avorté. Il a longtemps vécu en Cochinchine où il était diplomate et a magouillé d'où sa fortune. Mais sa femme est absente, d'ailleurs plus personne ne la voit depuis quelques temps. A la terrasse d'un café, Raoul assiste à l'expulsion d'un ivrogne, l'oncle de la première petite victime, qui profère des mots dont le journaliste ne comprendra la signification que plus tard. De même que le mot laissé dans son taudis lorsque le corps de l'homme est retrouvé pendu. Tout concourt à un suicide, mais on ne sait jamais. De même Raoul remarque une belle femme qui se trouve être la lavandière de Saint-Aubin, et qu'il sera amené à suivre lors d'une rencontre inopinée.

L'intrigue imaginée par Jean Contrucci n'aurait pas la même consistance, comme dans la plupart des œuvres d'imagination, si elle ne s'inscrivait pas dans des lieux précis et des événements réels ou transposés fictivement. Ainsi le tremblement de terre du 11 juin 1909 à Marseille, appelé aussi séisme de Lambesc, permet à Raoul Signoret de se trouver au bon moment sur le passage de la lingère de Saint-Aubin, un incident qui va favoriser son enquête en partie.

De même la prochaine tentative de Blériot de la traversée de la Manche en avion est évoquée, ainsi que la venue de Sarah-Bernhardt qui doit interpréter le rôle de l'Aiglon, dans la pièce de Jean Rostand, et qui donne lieu à un échange humoristique entre le chroniqueur théâtral et Raoul. Raoul s'esclaffe à l'idée que la comédienne de soixante et quelques années puisse jouer le rôle d'un jeune homme de vingt ans. Un peu comme si aujourd'hui un réalisateur de cinéma demandait à Gérard Depardieu de se mettre dans la peau de James Dean avant son accident de voiture.

Des faits historiques qui donnent du volume à l'histoire concoctée par Jean Contrucci. L'enquête menée par Raoul Signoret l'entraîne dans les milieux italiens, les Babbis, réfugiés napolitains mal intégrés la plupart du temps mais qui sauront s'imposer dans leur nouvelle patrie, s'insurgeant par la suite de l'arrivée d'autres étrangers, mais ceci est une autre histoire comme l'écrivait Rudyard Kipling. Et c'est surtout le rôle des enfants de ces réfugiés, ou importés directement de Naples, leurs familles pensant qu'ils étaient promis à un bel avenir, qui est le moteur de cette intrigue.

Les savonneries, les huileries, les usines de souffre, les filatures qui emploient de la main d'œuvre à très bon marché, des gamins importés d'Italie et réduits en esclavage, c'était ce qui prévalait à Marseille, mais dans d'autres régions françaises. Depuis, les industriels ont évolué et ont délocalisé leurs manières d'engranger de l'argent facilement et de nos jours, de nombreux pays d'Asie ont adopté cette économie de marché. Les patrons en veulent toujours plus, mais cela ne date pas d'aujourd'hui.

http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-jean-contrucci-le-vampire-de-la-rue-des-pistoles-107896059.html

http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-jean-contrucci-rendez-vous-au-moulin-du-diable-123030682.html

http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-jean-contrucci-la-somnambule-de-la-villa-aux-loups-121205573.html

http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-entretien-avec-jean-contrucci-108003940.html

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Une autre lecture du

L'affaire De La Soubeyranne

de
RENE BARONE

RENE BARONE

4° de couverture :

Lors d'une sortie familiale, Raoul Signoret se casse les dents sur une double énigme. Les grottes Loubière, proche du village de Château-Gombert, sur les hauteurs de Marseille, abritent toujours leurs trésors géologiques, mais l'entrée en est condamnée depuis la découverte du cadavre jadis profané d'une fillette. Si l’accès aux grottes est muré depuis onze ans, comment se peut-il que le ciment soit encore frais ? Pourquoi a-t-on voulu dissimuler les traces d'effraction ? La réponse sera macabre. Derrière le mur de briques gisent deux corps...

Toujours aidé de son oncle, Eugène Baruteau, commissaire central, le reporter du Petit- Provençal remonte la piste d’un sordide trafic qui le conduit jusque devant les grilles d'une riche propriété. Il se passe d'étranges choses à l’abri des hauts murs de La Soubeyranne : des taureaux luttent à mort contre des tigres, des fiacres transportent de mystérieuses cargaisons et des femmes sont prêtes à commettre l'impensable.

* * *

En 2011 Jean Contrucci nous avait fait une belle estoumagade en annonçant, après la sortie de La somnambule de la Villa aux Loups, son dixième opus des Nouveaux Mystères de Marseille, que ce serait la dernière enquête de Raoul Signoret son héros, reporter au Petit- Provençal. Pour notre plus grand bonheur il n’en a rien été.

Ouf, nous l’avons échappé belle.

Et pour ce douzième tome il nous revient en pleine forme dans une nouvelle enquête qui le mène dans un autre quartier de Marseille, celui de Château-Gombert, qui, aujourd’hui encore, a gardé le charme d’un petit village avec ses traditions et son folklore.

Un reportage sur un “spectacle jamais vu à Marseille, un féroce combat, digne des jeux du cirque romain” a conduit notre reporter dans ce petit village, ce qui lui a donné l’idée d’y emmener sa petite famille en pique-nique pour visiter des grottes à proximité.

La découverte de deux petits cadavres sera le début d’une enquête qui le conduira sur la piste de trafics odieux où règnent la mort et la folie.

Avant de commencer un roman et quand il a décidé en quel mois et quelle année il allait se passer, Jean Contrucci lit les journaux de cette période afin de recueillir les événements, petits ou grands, comme ici le tremblement de terre qui secoua la Provence en 1909, la traversée de la Manche par Blériot, ou la venue de Sarah Bernhardt, événements qu’il glissera à petites doses dans son récit l’encrant ainsi dans la réalité de l’époque.

Mais tout ceci ne serait rien sans une intrigue solide et ce qu’il faut d’action et de mystère pour entretenir l’intérêt du lecteur. Avec des touches d’humour et de bonne humeur pour tempérer un récit noir et sordide. Sans oublier, bien sûr, les personnages devenus des amis au fil du temps : Raoul bien sûr, Cécile, son épouse toujours prête à lui donner un coup de main, Adèle et Thomas, leurs enfants, écoutant avec malice les conversations des « grands », l’oncle Baruteau chef de la police et l’ineffable Escarguel, le poète incompris du journal.

On aime aussi retrouver les titres des chapitres rappelant les feuilletons de l’époque : « Où, en cette fin d’après-midi du 20 mai 1909, on assiste à un combat à mort où les fauves ne sont pas seulement dans l’arène », « Où, après d’émouvantes obsèques, notre héros parti à la recherche d’un témoin découvre un pendu » ou encore « où Cécile s’en mêle en apportant des informations propres à éclaircir les idées embrouillées de son époux. »

Cette affaire est une nouvelle réussite et nous croisons les doigts pour qu’il y en ait encore d’autres de cette qualité



Une autre lecture du

L'affaire De La Soubeyranne

de
L A

L A

N’écoutant que son courage, coulé dans une indéfectible curiosité, Raoul Signoret, sémillant reporteur du Petit-Provençal, enfourcha sa bicyclette et, en quelques coups de pédales, se transporta jusqu’au village de Château Gombert où il rejoignit la foule compacte qui se massait devant les grilles du domaine de La Soubeyranne. C’est en effet dans l’enclos de cette propriété que devait se tenir un spectacle digne des jeux du cirque : un combat à mort entre des tigres de Sumatra et des taureaux espagnols… spectacle que la préfecture avait par ailleurs interdit.
Cette escapade sur les hauteurs de Marseille avait ravivé dans l’esprit du fringant journaliste le souvenir des grottes Loubière qu’enfant il avait visité en compagnie de son oncle. Et c’est ainsi qu’une semaine plus tard, épris de pédagogie géologique, Raoul Signoret conduisait sa famille jusqu’à l’entrée de ces grottes.
Malheureusement, ses projets ne résistèrent pas au mur de brique qui obstruait la susdite entrée.

La grotte aurait été murée parce qu’on y avait découvert, en 1898, le cadavre d'une fillette. Mais alors, comment expliquer qu’une dizaine d’années plus tard, le ciment paraisse posé de la veille ?
Derrière ce mur, fraichement bâti, Raoul Signoret ne découvre pas seulement le corps de deux enfants, ce qui est en soi épouvantable, il découvre aussi un univers sordide où la perversion se nourrit de la misère de l’humanité et des vestiges d’un empire colonial vacillant. Univers dont il ne percera les secrets que grâce à une sagacité conjuguée à sa ténacité et à l’aide de son oncle, le commissaire principal Eugène Baruteau, ainsi qu’à celle d’un certain René Barone, sommité en matière de stupéfiant, aussi serviable que bavard

Pour cette nouvelle aventure du Rouletabille du Vieux-Port, Jean Contrucci ne se contente pas de ressusciter le Marseille du début du siècle dernier au travers des petits faits historiques dont il parsème son récit ou d’un phrasé aux délicates saveurs d’antan ou encore par l’évocation des mille détails de la vie quotidienne à jamais révolus, il inscrit son intrigue dans une intemporalité qui traverse les époques et agite encore l’actualité.
Réseau pédophilies ; immigrés victimes d’organisations criminelles ; trafic d’êtres humains ; rêve d’un eldorado qui finit dans des bâtisses insalubres… autant d’invariants d’une décennie à l’autre, d’un siècle à l’autre…

 
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