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PIERRE COURCEL |
La Langue Trop LongueAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
840Lectures depuisLe jeudi 19 Mars 2015
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Une lecture de |
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Le repas dans cette auberge du vieux Tours ne tarde pas à tourner à la rupture entre Laure et Olivier : “J'ai bien réfléchi à nous deux, Olivier. Ça ne donnerait rien de bon. Nos caractères sont trop dissemblables et je ne supporterais pas longtemps de vivre à côté d'un homme qui céderait à toutes mes volontés.” Il est vrai qu'Olivier, copropriétaire d'un laboratoire pharmaceutique, affiche une froideur qui confine à l'indifférence. Néanmoins, il est plus marqué qu'il paraît par cette rupture. Marianne Fontainet est la petite amie de Cyrille, l'associé d'Olivier Martinière. C'est elle qui lui révèle la vérité, d'autant qu'elle est aussi concernée. Laure Saint-Louet l'a tout simplement quitté pour entamer une histoire d'amour avec le séduisant Cyrille. Marianne en a été témoin. Puisque Cyrille Maiseray n'habite pas très loin de chez Olivier, ce dernier décide d'avoir une franche explication avec son associé. La discussion est rapidement tendue entre eux, et ça se termine en bagarre, à l'avantage d'Olivier. Dès le lendemain, Olivier apprend que son associé a été abattu de deux balles de pistolet. Certes, il se sait innocent, mais la prudence s'impose face à la police. Des suspects, le commissaire Jean-Paul Moncel peut en trouver plusieurs. Les premiers étant évidemment Olivier et Marianne, tous deux victimes de ruptures amoureuses brutales. Cyrille ne fut guère courtois envers Marianne, en l'occurrence. De son côté, Laure pouvait également s'être aperçue que son amant n'incarnait pas la franchise personnifiée. Le policier devrait encore s'intéresser au cas de Sandrine Rosel, secrétaire du laboratoire. Cyrille était sur le point de la renvoyer. Or, elle fut pendant longtemps la maîtresse de son patron, sans vraie passion. Dans cette situation, elle craint que des ragots interviennent lors de l'enquête. Il ne faudrait pas oublier Jocelyn, le frère quelque peu mollasson de Cyrille, et son épouse Karine. Car ceux-ci vont hériter des parts du défunt dans le labo. Laure tente de se rapprocher à nouveau d'Olivier. Difficile de croise en sa sincérité, vu les évènements. Quant à Marianne, il se peut qu'elle joue son propre jeu, elle aussi. Sandrine fait profil bas, plaidant la discrétion. L'enquête n'avance guère : “De quelque côté qu'il se tournât, le commissaire Moncel avait de plus en plus l'impression de se heurter à un mur.” Toutefois, l'énigme ne restera pas sans réponse… Il s'agit d'un bon petit polar (de 1977) qui témoigne des caractéristiques habituelles chez cet auteur : un marivaudage qui aboutit au crime, assorti d'une enquête parfaitement classique, rencontre avec les témoins et hypothèses, et un dénouement offrant des aveux circonstanciés. Tout cela se passe dans le décor tranquille du val de Loire, dans un milieu bourgeois durant la décennie 1970. L'auteur ne vise pas une superbe originalité, mais élabore un petit suspense qui se lit avec certain plaisir. Un roman témoignant des intrigues utilisées alors, et qui reste fort agréable. |