|
|
CLAUDE CHARLES |
Fauves Entre EuxAux éditions TERRITOIRES TEMOINSVisitez leur site |
1963Lectures depuisLe jeudi 21 Mars 2013
|
Une lecture de |
Sous leurs airs bonasses, ce sont des prédateurs ! Isa est une femme de tête qui dirige d’une main de fer derrière un sourire velouté l’entreprise familiale, Redon Electronics. Et elle n’apprécie pas les dépenses inconsidérées. Même si c’est sa sœur Alice, sa cadette, qui lui réclame sa quote-part. Isa veut procéder à des investissements et les dividendes redistribués ne seront pas aussi conséquents que l’année précédente. Ce qui met Alice en rage, car quoiqu’elle ne travaille pas dans l’entreprise, elle réclame son dû pour mieux le dépenser. Elle procède au chantage mais Isa possède du répondant, la discussion est close mais les ressentiments restent. Mathias, le mari d’Alice, est responsable du département recherches tandis que Jean-Luc, l’époux d’Isa est préposé aux dépenses, devant finaliser les dossiers d’investissements. Si Mathias est assidu à son travail, ne comptant pas ses heures de bureau, Jean-Luc est plus dilettante, mais un rapport demandé, exigé par Isa, n’attend aucune souffrance. Un mois après l’algarade entre les deux soeurs, alors qu’ils sont tous trois en plein labeur, réflexion, cogitation et calculs, un appel téléphonique provenant de la brigade de gendarmerie de Cluses, en Haute-Savoie, les informe qu’Alice vient d’avoir un accident grave. Très Grave. Elle était partie pour quelques jours s’isoler dans le chalet familial, mais elle ne reviendra pas. Sa voiture est tombée dans un ravin. Les secours n’ont retrouvé qu’une carcasse calcinée. Mathias est effondré et rentre chez lui dans un état de semi inconscience. Il préfère rester seul malgré les conseils de sa belle-sœur. Mais celle-ci a besoin de lui. Des papiers à signer, une histoire d’héritage afin que les actions d’Alice ne reviennent pas à sa sœur, ce qui mettrait l’entreprise en difficulté financière. Un méli-mélo juridique auquel il se prête avec mauvaise grâce, tout en sachant que son héritier sera Julien le jeune fils d’Isa. Tout doit rester dans la famille. Quelques semaines plus tard, alors que JL, Jean-Luc en abrégé, est engagé dans une compétition de golf, Isa propose à Mathias de l’aider à se séparer des affaires d’Alice. Tandis que Mathias vide le placard à chaussures, et il a du travail le pauvre à déménager les dizaines de paires qui y sont entassées, Isa découvre des sous-vêtements dont elle ne soupçonnait pas sa sœur de posséder. Des trucs sexys tendance sadomaso. Mathias trouve un coffre, qu’il porte dans sa chambre, ne gardant que des livres et des disques. Isa veut parler de sa sœur, avouer à Mathias des petits secrets qu’il ignore mais qu’il doit connaître maintenant. Mathias et Alice se sont mariés le même jour qu’Isa et JL, mais auparavant Alice et JL couchaient ensemble. Et oui ! Mathias décide d’ouvrir le coffret à l’aide d’un tournevis. Quelques semaines plus tard, Isa, JL et leur gamin Julien, surveillé par Vicka, une jeune fille au pair Russe, ainsi que Mathias qui les a accompagnés, se reposent en la maison familiale de La Garde-Freinet, au dessus de Saint-Tropez. Ils prennent des vacances méritées qui devraient apaiser Mathias.. JL en profite pour faire la cour à Vicka, c’est dans sa nature, il n’en changera jamais. La rentrée se profile, et la veille du départ d’Isa et JL, Mathias se décide de parler seul à seul avec son beau-frère. Et ce qu’il lui annonce met JL dans l’embarras et en colère. C’est le moment de mettre les choses au clair En effet Mathias annonce qu’il sait tout des relations entre Alice et JL, avouant même que c’est lui qui a provoqué l’accident de voiture grâce à ses connaissances en informatique. Cette histoire pourrait s’arrêter là, mais il ne s’agit que du début d’une sombre machination, d’une manipulation menée de main de maître par l’auteur du roman. Car tout comme Boileau-Narcejac, ou encore Louis C. Thomas, dans leurs meilleurs romans, et il y en eut beaucoup, Claude Charles construit savamment son intrigue, mêlée de suspense psychologique. Si le début est un peu long à se mettre en route, par la suite ce ne sont que coups tordus dont on ne mesure la portée qu’après coup. Il est juste dommage que l’épilogue soit moins machiavélique que l’intrigue. On aurait pu s’attendre à un retournement de situation alambiqué, avec révélations fracassantes, mais l’auteur a préféré jouer dans le classicisme, le conventionnel, avec une fin probable. Mais non dénuée de raisonnement et de finesse. |
Autres titres de |