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ANNIE COMBES |
Agatha Christie, L’écriture Du CrimeAux éditions LES IMPRESSIONS NOUVELLESVisitez leur site |
1571Lectures depuisLe mardi 2 Janvier 2013
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Une lecture de |
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Les coïncidences littéraires existent, je les ai rencontrées ! La mise en ligne de ma chronique concernant le remarquable ouvrage de John Curran : Les carnets secrets d’Agatha Christie, m’a donné l’idée de remettre un article sur un essai non moins remarquable datant de 1989, dû à Annie Combes, et qui mériterait d’être diffusé plus largement. Qui n’a jamais lu au moins un roman d’Agatha Christie, La Bonne Dame de Torquay, La Reine du crime, La Duchesse de la mort, comme l’ont surnommée certains critiques ? Qui n’a pas été tenté de découvrir en compagnie d’Hercule Poirot ou de Miss Marple l’auteur d’un crime savamment agencé ? Qui ne s’est jamais senti frustré à la fin du roman en s’apercevant que le criminel n’était pas celui auquel on pensait ? Pourtant Agatha Christie avait déposé ça et là des indices, des leurres également, qui devaient permettre d’accéder à la bonne solution. Annie Combes, dans cet essai, cette étude sur les romans christiens, sur les différents personnages, sa façon d’écrire, analyse, commente, déchiffre, explore et donne envie de relire d’un regard neuf des romans souvent trop vite lus. Un essai passionnant de bout en bout, écrit sur un mode ludique et attrayant. En effet on peut lire cet ouvrage chapitre après chapitre, lecture conventionnelle, ou en suivant des axes grâce à des renvois en marge, ou encore en sélectionnant ses chapitres. Les marges comptent pour beaucoup dans cet ouvrage, puisqu’elles comportent de nombreuses notes souvent indispensables, des exemples, des compléments d’information, des renvois à tel chapitre, etc. Un très gros travail effectué par une passionnée des romans d’Agatha Christie, une passionnée qui sait en même temps se montrer impartiale, reconnaissant que certains romans cèdent à la facilité. Un ouvrage de référence indéniable. Annie Combes ne manque pas d’humour. Par exemple page 179, dans un chapitre consacré au rôle des chiffres dans l’œuvre christienne, en conclusion de la partie dédiée au chiffre 9, elle termine par cette phrase : pour écrire un récit d’énigme novateur, c’est dans le montage de l’intrigue et l’écriture indicielle qu’il faut chercher du neuf ! Un chapitre, parmi tant d’autres, qui a retenu plus particulièrement mon attention et suscité mon intérêt, c’est celui de la traduction. En effet souvent les romans d’Agatha Christie ont souffert de coupures, de négligence, d’une certaine facilité et même d’un je-m’en-foutisme certain de la part des traducteurs et/ou de l’éditeur. L’exemple le plus connu et qu’Annie Combes ne cite pas, est celui des Dix petits nègres, dont la solution finale est entièrement tronquée*.
*Cette chronique date de 1989, et heureusement depuis Les éditions du Masque (anciennement Librairie des Champs Elysées, le Masque étant alors une collection) ont entrepris à partir de 1990 un très gros travail de retraduction, et il vaut mieux lire les ouvrages publiés depuis, soit au Masque dans la collection Les Intégrales ou dans Le Livre de Poche, en vérifiant si la mention nouvelle traduction complète (ou similaire) est apposée. En conclusion un travail de recherche effectué avec sérieux, qui se lit comme un roman, passionnant de bout en bout, écrit par quelqu’un qui pousse l’humour ou l’identification en possédant les mêmes initiales qu’Agatha Christie !
Disponible uniquement chez l’éditeur : http://www.lesimpressionsnouvelles.com/catalogue/agatha-christie/ |