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ANDREA CAMILLERI |
Les JugesAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
2023Lectures depuisLe jeudi 7 Decembre 2012
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Une lecture de |
Des nouvelles signées Andrea Camilleri, Carlo Lucarelli, Giancarlo de Cataldo Andrea Camilleri : Le juge Surra. Fin 19e siècle dans l’Italie unifiée, le juge Surra a pour difficile mission de réorganiser le tribunal de Montelusa. Ici, “certains comportements qui, aux yeux d’un non-Sicilien, peuvent paraître carrément criminels sont en fait souvent dictés par un profond sens de l’honneur et d’une justice qui ne coïncide pas toujours, malheureusement, avec celle du code pénal.” Venu de Turin, il est observé par les notables locaux. Le juge apprend que les dossiers de quatre futurs procès ont été dérobés. Puisque c’est Emanuele Lonero, dit don Nené, qui les possède depuis ce vol, le juge les lui réclame publiquement. Pour le mafioso, c’est une vraie déclaration de guerre, tandis que la population admire le courage du juge. Plutôt candide et fin gastronome, le magistrat réalise à peine qu’il échappe de peu à un attentat. Il est prudent de mettre les quatre dossiers, restitués par don Nené, dans une armoire close du tribunal. Le juge ne semble pas s’émouvoir d’une nouvelle menace du caïd mafieux. Son adversaire cherchera à détruire définitivement les fameux dossiers judicaires… Carlo Lucarelli : La Gamine. L’été 1980, à Bologne. Valentina est une juge âgée de trente ans, mais qui en parait beaucoup moins. À son insu, au tribunal, on l’a surnommée La Gamine. C’est le vieux brigadier de police Ferro qui est chargé de sa protection. L’affaire de malversations qu’elle traite en ce moment ne lui semble pas sensible. Néanmoins, elle est visée par un attentat, blessée et hospitalisée. L’instinct de flic de Ferro ne le trompe pas. Quand on cherche à éliminer Valentina à l’hôpital, il la soustrait aux tueurs et la confie à un certain Sanna. Ce médecin clandestin est équipé pour la soigner. Tandis que Valentina est supposée avoir été enlevée par Ferro, la jeune juge finit par sortir du coma. Dès que sa santé le lui permet, elle se transforme en “juge d’instruction clandestine”. On a voulu la tuer à cause des magouilles financières sur lesquelles elle enquêtait. Avec l’aide de Sanna et d’une paire de truands, la juge va tenter d’éclaircir cette affaire… Giancarlo de Cataldo : Le triple rêve du procureur. Étant scolaire, Ottavio Mandati connut l’expérience de la relativité démocratique, face à la tricherie caractérisée. Il est devenu procureur, en poste aujourd’hui dans sa ville natale, Novere. Ottavio n’ignore pas pourquoi cette charmante commune s’est transformée et enlaidie au fil des ans. Immeubles envahissants, cliniques privées, tout cela résulte des opérations financières plutôt frauduleuses menées par le maire actuel Pierfiliberto. Ils se connaissent depuis toujours, et l’élu apprécié de la population a souvent tenté de soudoyer Ottavio. Le procureur rêve de prouver la culpabilité du maire, à moins que le magistrat ne soit lui-même accusé à son tour. Car un attentat visant la voiture de luxe de Pierfiliberto, suivi de deux autres tentatives, il est bien obligé d’enquêter sur cette curieuse affaire. Or, le procureur a de moins en moins le sentiment de pouvoir faire confiance à son entourage… La corruption omniprésente et le non-respect permanent de la Loi, tel est le mal qui gangrène depuis bien longtemps l’Italie. Ces trois écrivains l’ont souligné dans leurs romans, n’oubliant pas la violence qu’engendre le mépris des règles. Pour les textes de ce recueil, un subtil humour perce dans la noirceur. Le juge d’Andrea Camilleri fait preuve d’une tranquille naïveté qui devrait lui réussir, la jeunette de Lucarelli utilise des méthodes illégales pour que la légalité s’impose, le magistrat “respectable et un peu couillon” dessiné par De Cataldo se sert de ses rêves afin de résoudre le problème. Ironie bienvenue des situations, percutantes péripéties, contextes évocateurs d’épisodes historiques, et surtout une très belle qualité d’écriture chez ces maîtres du polar italien. |
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