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LAURENT CORRE |
Les Six NaïadesAux éditions DU CAIMANVisitez leur site |
1582Lectures depuisLe jeudi 28 Septembre 2012
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Une lecture de |
Avril 2000. Vivant à Lyon, le commissaire Marling et le journaliste Brawner sont de vieux complices, lorsqu’il s’agit d’enquêter sur des affaires obscures. Le policier compte sur l’intuition de son ami qui, il est vrai, ne manque pas d’instinct. C’est à Lille que le duo est appelé par le commissaire Vernaekel pour exercer son talent. Le crime apparaît simple : Emmanuel Tardy a assassiné Édouard Feldmann avant de se suicider. Ces deux octogénaires ne semblant pas se connaître, il s’agit donc de découvrir le pourquoi de ce crime. Brawner et Marling commencent par visiter l’appartement de la victime. Des photos de jeunesse de Feldman laissent une curieuse impression au journaliste. L’homme avait alors le même regard froid que Klaus Barbie ou Josef Mengele, nazis notoires. Certes, Feldmann venait d’Autriche quand il s’installa dans la région après la guerre, mais il pouvait aussi être Juif. La police surveille de près l’association SGT, un groupuscule néo-nazi. Adrien Kampf et ses quelques comparses n’ont guère d’influence, mais les fanatiques restent un danger potentiel. Le duo est ne tarde pas à interroger Kampf. Celui-ci joue profil bas, affirmant n’avoir rien à cacher et n’être nullement mêlé à l’affaire. Brawner et Marling se rendent ensuite chez Tardy, l’assassin, qui était peu liant selon le voisinage. Peintre amateur, l’homme signait des tableaux assez primaires, sauf celui intitulé “Six naïades”, chargé d’émotion. Tardy fut autrefois séduisant, dans le genre Aryen, au point que le journaliste se demande s’il ne s’est pas trompé de nazi. Quand il revient seul sur les lieux, Brawner s’aperçoit qu’il existe sous la maison une étrange pièce quasiment indécelable. Kampf tient à montrer que Feldmann n’était pas de ses amis. Il produit un article soulignant les convictions anti-racistes de Feldmann, éminent membre d’une association d’aide à l’enfance. Le duo d’enquêteur explore le grenier de Tardy, non sans s’interroger encore sur le fameux tableau. Pour obtenir une explication sur certaines cartes perforées, ils vont devoir faire un détour par Montpellier. Un ami expert confirme leurs soupçons. Six cartes, si naïades, probablement pas de hasard. Adrien Kampf et son groupuscule auraient dû se souvenir que la passion des armes n’est pas sans risques. Surtout si, muni d’un Walther P38, le tireur est diablement précis. C’est à Wambrechies que Brawner et Marling vont rencontrer le seul qui détienne toute la vérité sur Feldmann, Tardy et les “Six naïades”. On pouvait déjà suivre la même paire de personnages dans “L‘inconnu de Lyon”, publié en 2008 chez Ravet-Anceau, collection Polars en Région. Leurs aventures sont racontées par le journaliste Frédéric Brawner, qui n’est pas aussi sûr que son compère de son intuition et de ses hypothèses. L’auteur ne nous cache pas bien longtemps la toile de fond de l’affaire. Le thème n’est pas innovant, mais joue sur bon nombre d’incertitudes et de questions. Laurent Corre nous offre un exercice de style très réussi autour de la mitraillade visant la maison de Tardy. D’ailleurs, l’ensemble du récit est bien construit, avec une fluidité qui rend très plaisante la lecture. Cette histoire s’inscrit dans la meilleure tradition des romans d’enquêtes, s’appuyant sur de noirs évènements du passé. Un suspense sympathique, qui ne décevra certainement pas ses lecteurs. |