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JEAN-FRANCOIS COATMEUR |
L’ouest BarbareAux éditions ALBIN MICHELVisitez leur site |
1224Lectures depuisLe jeudi 22 Juin 2012
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Une lecture de |
Septembre 1938. Jérôme Le Gallès vit à Pouldavid, près de Douarnenez. Marié à Tania, employée dans une conserverie, Jérôme est un jeune menuisier ébéniste. En ces temps où les rumeurs de guerre se précisent, les clients restent prudents. Donatien Groubart, le père de Tania et de sa demi-sœur Julienne, est un ancien colonial d’Indochine, un homme fortuné. Il a prêté de l’argent à Jérôme pour aider à son installation. Croyant que le jeune couple envisage de quitter bientôt la France, Groubart réclame le remboursement anticipé de cette dette. Impossible pour les finances de Jérôme. Quand celui-ci retourne le soir même à la propriété de son beau-père, Groubart vient d’être tué accidentellement par un cambrioleur. Dans l’urgence, Tania et Jérôme se fabriquent un alibi quelque peu bancal. Une rapide enquête des gendarmes porte le soupçon sur le gendre de la victime. D’autant qu’un indice, un simple bouton, semble accuser Jérôme. Son beau-frère Manu, le mari de Julienne, ne le croit pas coupable. Sans doute faudrait-il se poser des questions sur l’absence de la domestique, ou sur le rôle de Giao, ancien majordome de Groubart. Pourtant, au procès, le réquisitoire contre Jérôme est accablant. L’avocat de la défense souligne des détails capitaux, tel cet objet d’art asiatique que son client n’avait pas de raison de voler, et d’autres incohérences. Malgré tout, Jérôme est condamné. Lors de la débâcle de juin 1940, lors d’un transfert vers une autre prison, Jérôme a l’opportunité de s’évader. Jean-Paul, son compagnon de cavale, est un Alsacien au casier judiciaire chargé. Si ce malfrat frustre n’a guère de points communs avec Jérôme, sa débrouillardise sera utile. Car une fuite à pieds en direction de la Bretagne ne les mènerait pas bien loin sur les routes de l‘Exode. Déguisés en soldats hollandais, ils trouvent un cheval et son attelage pour avancer plus vite, avant d’être hébergés par un prêtre. Probablement pas dupe, ce dernier leur prête des vélos afin de poursuivre leur trajet. Prendre le train, alors que se multiplient les bombardements, s’avère quasiment impossible. En chemin, le duo croise une jeune Nordiste, qui ne laisse pas Jérôme indifférent. Les fugitifs arrivent quand même dans la région de Douarnenez, où ils devront redoubler de prudence… Exprimer l’admiration que l’on porte à Jean-François Coatmeur et à son œuvre n’est pas simple. Ça pourrait passer pour de la flatterie, bien que ce ne soit pas le cas. Quand vous avez lu vingt-cinq livres d’un tel écrivain sans jamais être déçu, c’est forcément qu’ils sont d’une rare excellence. Nous qui l’aimons, il nous plait de savoir qu’il est heureux d’avoir encore écrit et publié une nouveauté. Un beau suspense qui démontre que l’octogénaire M.Coatmeur reste égal à lui-même, dans la meilleure qualité. Avec ce soin du détail, qui fait la force d’une histoire. Avec maintes péripéties, car il s’agit autant d’un roman d’action. Avec, bien sûr, cette fine psychologie qui rend crédible ses personnages. Un seul exemple : le repris de justice Jean-Paul est effectivement un meurtrier, qui utilisera son arme durant cette cavale; par sa “sincérité primaire”, c’est aussi un héros touchant dont l’auteur signe un portrait bien plus nuancé. Le contexte troublé de l’Exode vient évidemment ajouter de la puissance à une atmosphère déjà incertaine. Une fois de plus, Jean-François Coatmeur offre à ses lecteurs une superbe intrigue. |
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