|
|
ANDREA CAMILLERI |
Le Champ Du PotierAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
2838Lectures depuisLe vendredi 13 Janvier 2012
|
Une lecture de |
Et comment je vous la résume cette fois-ci, l’histoire ? À Vigàta, en Sicile et ailleurs, tout le monde connaît déjà le commissaire Salvo Montalbano, oh que oui. Célèbre, il l’est pour ses emportements, sa crainte de vieillir et son amour de la bonne cuisine. Le monde actuel, il le trouve parfois désespérant : “Montalbano s’arappela qu’à une époque désormais lointaine la mer, quand elle se retirait, ne laissait sur le sable que des algues parfumées ou de très beaux coquillages, comme un cadeau que les ondes laissent aux hommes. À présent, [polluée de déchets] elle nous rendait nos propres cochonneries.” Sa compagne Livia qui vit à Boccadasse, du côté de Gênes, on ne la présente pas non plus, avec son caractère soupçonneux. L’adjoint de Montalbano c’est le consciencieux Fazio, que tous les détails de l’enquête c’est lui qui s’en charge, comme toujours. Il ne livre ses trouvailles qu’avec parcimonie : “Ce devait être très intéressant pour que Fazio se fasse sortir les réponses au tire-bouchon. Chaque fois qu’il devait lui dire quelque chose d’essentiel pour une enquête, il se munissait d’un compte-goutte.” Il y a aussi le Dr Pasquano, le légiste qui furibonde pour se défouler, lui ne change surtout pas. Enfin, il y a le collègue policier du commissaire, Mimì Augello. Lui, on ne le voit pas beaucoup dans cette histoire, à part au début de l’enquête. Impliqué dans l’affaire, il l’est pourtant. Il a sorti des calembredaines à sa femme Beba, laquelle en a parlé à Livia, qui a transmis à Salvo. Et voilà un tracassin supplémentaire pour le commissaire. Un souci de plus, oui, car on a découvert un cadavre non-identifiable dans un terrain argileux sous la pluie. C’est qu’il est découpé en trente morceaux, le catafero. L’irascible légiste affirme qu’il s’agit d’une exécution, avec découpe méthodique du corps. Mais Fazio ne trouve aucun “porté disparu” correspondant à la victime. Par contre, il identifie bientôt une jeune femme qui a peut-être été agressée par une voiture, la nuit. Cette Dolorès Alfano s’adressera à Montalbano, mais ça c’est plus tard. Entre-temps, Salvo demande un petit service à son amie Ingrid (“Le mari d’Ingrid était connu pour être un bon à rien, il était donc logique qu’il se soit consacré à la politique”). Elle doit surveiller ce séducteur de Mimì Augello, pour savoir ce qu’il mijote. Car les courriers plutôt énigmatiques qu’il transmet à Montalbano, celui-ci ne sait pas du tout comment les interpréter. Un roman d’Andrea Camilleri et, surtout, l’évangile selon Matthieu offrent à Salvo un début d’explication sur le cadavre inconnu. De quoi penser que la Mafia joue un rôle mortifère dans le meurtre. Les flics de l’anti-mafia, ils ne prennent pas au sérieux les hypothèses de Montalbano, tant pis pour eux. La belle Dolorès Alfano, la revoilà. Son mari qui est embarqué sur un navire marchand, elle n’en a plus aucune nouvelle depuis deux mois. Elle s’inquiète, la pauvrette, c’est normal. D’autant que son mari, vérification faite par Salvo, il n’a pas pris son poste sur le bateau comme prévu. Et que dans le studio de Messine d’où il est parti, il y a des indices possiblement suspects. La concierge (monarchiste) est une précieuse alliée pour Salvo. Quant au cadavre, il est très probable qu’un grand chef de la Mafia ait ordonné son exécution… Et l’agent Catarella, qu’est-ce qu’il fut pour lui ? Glissades dans la boue d’argile. Transmission approximative des messages et des noms. Des problèmes avec la porte du bureau de son supérieur, aussi : “Dottori, j’étais en train de pinser que peut-être bien qu’il m’aconvient de frapper avec le pied, vu qu’avec la main je ne contrôle jamais. — Non, il vaut mieux que tu utilises le système que je te dis: quand tu es derrière la porte, au lieu de frapper avec la main, tu sors le revorber et tu tires en l’air. Tu feras sûrement moins de bruit.” Brave Catarella, sans lequel une aventure de Montalbano perdrait tant de sa saveur… En conclusion, car il est temps : au summum de son écriture, le maestro Camilleri nous régale une fois encore, avec une histoire ciselée alliant intrigue et humour. |
Autres titres de |