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RAYMOND CHANDLER |
Les Ennuis C'est Mon ProblèmeAux éditions POCKETVisitez leur site |
2255Lectures depuisLe vendredi 6 Janvier 2012
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Une lecture de |
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Titre original : Trouble is my business Également paru sous le titre “Les pépins c’est mes oignons”
Le mot de l’éditeur
Le lecteur découvrira, ou retrouvera, ici, John Dalmas, détective coriace, solitaire et fondamentalement honnête. En moins de vingt-quatre heures, Dalmas entraînera le lecteur d'une officine d'investigation aux quartiers chics de Los Angeles, sera fasciné par une rousse incendiaire, assommé par un jeune bellâtre, menacé de mort par deux étranges malfrats et asticoté par deux inspecteurs loin d'être bêtes. Car entre-temps, Dalmas aura découvert trois cadavres... Mais pourquoi s'attirer tous ces ennuis ? Parce que les ennuis, c'est son problème !
Critique
Trois mots s’appliquent aux romans de Chandler : dureté, vivacité, humour. La dureté est présente dans tous ses romans, et on peut avancer qu’elle date. Au mieux, elle est incompréhensible, du moins aux yeux d’un européen (le coup de poing remplace souvent la poignée de mains et tient lieu d’entrée en matière), et elle heurte souvent la logique (sauf précisément si le privé, héros du polar, conçoit le coup de poing comme amuse-gueule avant d’amorcer le dialogue). Ce n’est pas ça qu’on retiendra chez Chandler. La vivacité du style lui fait perdre quelques « belles manières » : Chandler va droit au but, droit dans ses bottines vernies, le costume ne s’en froisse même pas. Cet auteur ne sera jamais enseigné au lycée, mais après tout ce n’est pas non plus ce dont il rêvait lorsque, ruiné par la crise de 1929, il se mit sérieusement à l’écriture en 1939. Chandler construit donc des romans (car il les construit de a à Z, sans se laisser emporter par ses personnages) simples, avec peu de personnages, et l’action est simple également. Un Chandler, ce n’est pas un Conan Doyle, et… heureusement. L’humour : cette qualité chez Chandler n’a pas pris une ride, et cet humour ne ressemble à aucun autre… Il est donc dur de vous en parler. On accroche ou pas, moi oui ! « Les pépins c’est mes oignons » (je préfère quand même au banal « les ennuis c’est mon problème », et encore les deux ne sont chacun que peu évocateurs rapportés au titre original... Trouble is my business, ça vous a quand même plus d'allure, non ?)) est donc, comme d’hab, le roman d’un privé qui commence par prendre beigne sur claque, évite avec succès les nombreux pruneaux dont est parsemée l’aventure, avant que de réussir à élucider un mystère qui n’en est pas un. Amoureux d’énigmes, passez votre chemin. Amateurs de romans noirs, arrêtez-vous : bien meilleur que certains autres Chandler, « Les pépins c’est mes oignons » mérite d’être (re)lu pour son ambiance années 30 et son humour particulièrement grinçant.
noté 3 / 5 |