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ANDREA CAMILLERI |
La Piste De SableAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
3058Lectures depuisLe samedi 8 Janvier 2011
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Une lecture de |
Alors, qu’est-ce qu’il fut nouvellement à Vigàta ? Ce matin-là, le commissaire Salvo Montalbano trouve le cadavre d’un cheval devant sa villa, sur la plage de Marinella. Couvert de sang, l’animal a été martyrisé, battu à coups de barres de fer. Furieux, Montalbano suit les traces et découvre vite l’endroit où la bête a été massacrée. Il ne tarde pas à appeler ses collègues policiers pour collecter des indices éventuels. Tandis qu’ils sont occupés, le cadavre du cheval disparaît. Ceux qui l’ont maltraité sont venus récupérer l’animal mort. Qu’est-ce qu’ils y connaissent aux chevaux, à la police de Vigàta ? Moins que rien, sauf Catarella qui sait qu’on fait un marquage pour chacun. Quand Rachele Estermann porte plainte pour le vol de son cheval, Montalbano ne doute pas d’avoir identifié le cadavre. En vue d’une course hippique privée à Fiacca, le cheval se trouvait dans les écuries de Saverio Lo Duca, notable local, une relation de Rachele. Montalbano s’avoue troublé par cette belle quadragénaire, “grande, blonde, cheveux aux épaules, longues jambes, yeux bleus, corps ferme et athlétique — z’actement comme on s’imagine les walkyries.” Pas difficile d’en savoir plus sur elle, puisque Rachele loge actuellement chez Ingrid, l’amie-amante Suédoise de Montalbano. La piste des courses clandestines n’est pas exclue. Le nommé Prestia serait un des organisateurs, pour une branche de la Mafia. “Il n’a pas pu dire non. Donc il s’est mis contre Balduccio aussi sur le terrain des affaires — Je le vois pas vieillir sereinement, ce Prestia” conclut Montalbano. Le gardien de l’écurie témoigne que les voleurs ont, en réalité, dérobé aussi un deuxième cheval, appartenant à Saverio Lo Duca. Celui-ci ayant porté plainte à Montelusa, les policiers de Vigàta n’auraient pas à enquêter de leur côté. Invité avec Ingrid à la course du dimanche à Fiacca, le commissaire se sent totalement déplacé dans cette société d’aristocrates parieurs. Néanmoins, il se rapproche intimement de Rachele. Ce qui ne le satisfait pas autant qu’il l’a cru, d’ailleurs. Au retour à Marinella, de bien curieux voleurs ont saccagé la villa de Montalbano, sans rien emporter. Ce n’est pas leur première visite. Il peut s’agir d’un nouvel avertissement mafieux, à cause d’un procès à venir où le policier va témoigner. Ses collègues essaient de piéger les malfaiteurs quand ils insistent, tentant d’incendier la villa. Un des individus est blessé lors d’un échange de tirs. Si le clan Cuffaro de la Mafia pense impressionner Montalbano, ils se trompent. Il contacte quand même le procureur avant le procès. Le policier a du mal à cerner la combine qui agite depuis trois mois une poignée de suspects. Pour les vols de chevaux, la piste d’un ex-palefrenier de Lo Duca se précise. Une vengeance qui manque de clarté dans les détails. Peut-être un porte-bonheur en forme de fer à cheval peut-il aider le commissaire à démêler cette affaire ?… Est-il encore nécessaire de vanter les mérites du Maestro sicilien ? Chacune des escapades insulaires auxquelles il nous convie, nous offre le plaisir de côtoyer un temps l’ami Salvo. Précisons que la tonalité largement humoristique, ou les états d’âmes amoureux du fringant quinquagénaire, ne doivent pas masquer les qualités de l’intrigue proprement dite. Car le développement de l’aspect criminel, ainsi que le dénouement, sont toujours à la hauteur. On aime également la fluidité narrative de Camilleri, qui n’a pas besoin de plusieurs pages pour planter le décor : “C’était une journée qu’on aurait dit une photo. Comme il n’y avait pas un souffle de vent, tout était immobile, éclairé par un soleil particulièrement attentif à ne rien laisser dans l’ombre. Il n’y avait même pas de ressac.” Soulignons encore la complicité entre Montalbano et le lecteur quand, après avoir simulé la colère devant le questeur et le procureur, “il tourna le dos aux deux hommes, ouvrit la porte et sortit, en se félicitant de la bonne réussite de sa scène de grand tragédien. À Hollywood, il aurait sûrement fait carrière. Et peut-être qu’il aurait décroché un Oscar.” Aucun risque d’être déçu par les enquêtes de Montalbano, bien sûr ! |
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