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DEBORAH CROMBIE |
Les Larmes De DiamantAux éditions ALBIN MICHELVisitez leur site |
2742Lectures depuisLe samedi 27 Novembre 2010
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Une lecture de |
Installés à Notting Hill, les policiers londoniens Duncan Kincaid et sa compagne Gemma James forment avec leurs enfants respectifs une famille recomposée. Sa mère étant hospitalisée pour de sérieux soucis de santé, Gemma demande des jours de repos. En réalité, elle va s’occuper d’un problème que lui soumet sa voisine et amie Erika Rosenthal. Juive allemande ayant fui le nazisme avec son défunt mari David, la vieille dame vit à Londres depuis la guerre. Elle vient de retrouver la trace d’un magnifique bijou, une broche Art Déco créée par son père fin des années 1930. L’objet précieux figure au catalogue d’une prochaine séance d’enchères. Gemma se rend à la salle des ventes. Elle interroge Kristin Cahill, l’employée ayant traité le cas de la broche, et son autoritaire supérieur, l’expert Amir Khan. Il restent muets sur la provenance du bijou. En 1952, le décès de David Rosenthal entraîna une enquête pour meurtre. Le policier Gavin Hoxley était un professionnel consciencieux. Il découvrit bientôt l’identité du cadavre dépourvu de papiers. Enseignant, la victime possédait un caractère ténébreux. Au dire d’un de ses collègues “… il y avait une aura d’amertume autour de David Rosenthal. Personnellement, cela m’évoquait une odeur de cendres.” Que la victime ait été proche de la Haganah, militants juifs prônant la vengeance, Hoxley n’en était pas certain. Le policier sympathisa avec Erika, jeune veuve attirante. Malgré la ténacité de Gavin Hoxley, des pressions supérieures décidèrent de clore l’affaire. Le policier lui-même devenait gênant. Quand Kristin Cahill est victime d’un accident de voiture, il apparaît vite qu’il s’agit d’un meurtre. Chargé de l’enquête, Duncan Kincaid soupçonne autant Amir Khan que Giles Oliver, collègue épris de Kristin, même si ce dernier n’a pas de voiture. L’adjointe de Gemma James trouve une autre piste. Oisif fils de famille, le jeune Dominic Scott semble avoir été l’amant de Kristin. Sans doute visait-elle un peu haut, car les Miller-Scott appartiennent aux milieux fortunés. Pourtant, Kristin a bien servi d’intermédiaire pour la vente de la broche, les vendeurs étant Dominic et son ami Harry Pevensey, vieux comédien sur le déclin. Les policiers vérifient l’alibi de Dominic, plus ou moins sûr. Par obligation, Amir Khan finit par dévoiler le nom du vendeur. Mais, entre-temps, Harry a été à son tour renversé mortellement par une voiture. Le même véhicule que dans le cas de Kristin. Duncan Kincaid ne croit pas aux coïncidences. Si les rôles de Dominic Scott et de Giles Oliver sont troubles, le policier se demande jusqu’à quel point Khan joue la comédie. Bien que ce douloureux épisode ait marqué sa vie, Erika ne raconte jamais leur fuite de l’Allemagne nazie. S’interrogeant sur la mort du mari de la vieille dame, Gemma consulte les archives de la police de ces années-là. C’est en retrouvant un journal d’époque que des éléments capitaux se font jour. Pour les crimes du présent, le policier Duncan Kincaid cherche toujours qui supprime ceux qui ont voulu monnayer la broche de diamants… Il n’y a guère de commentaires à faire sur les excellents romans de cette romancière confirmée. On partage rapidement l’ambiance familiale et la part professionnelle du couple d’enquêteurs. Quant au contexte, parmi les thèmes qui sont abordés, les procédés de salles des ventes même prestigieuses ne semblent pas toujours clairs. Sujet principal, la place des réfugiés Juifs d’Allemagne en Grande-Bretagne autour de la 2e Guerre est retracée à travers le personnage d’Erika. Complémentaires au récit, les scènes des années 1950 sont particulièrement réussies. Pour l’affaire actuelle, l’auteur distille habilement quelques indices tout en ménageant un suspense de bon aloi. Deborah Crombie nous a concocté une intrigue solide et maîtrisée, véritable plaisir de lecture. |
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