Tandis qu’une petite équipe de scientifiques placés sous la houlette de l’archéologue Ludovic de Brunois s’escriment à découvrir l’emplacement du tombeau de Gengis Khan, dans la clinique Hoffman à Genève le psychiatre Dieter Mrazek est confronté à un patient qui possède la faculté d’emprunter diverses personnalités. Un cas rare et étonnant que cet homme qui endosse aussi bien les personnages du général Ludwig Krüger, retraité de la Wehrmacht, que d’un bijoutier de Lausanne Anselme Legrand, d’Helmut Ganz, diamantaire zurichois, ou encore de Lubos Vaniu, assureur à Berne, et ayant un comportement dissemblable selon ses différentes identités. Non loin d’Oulan-Bator, dans la chaine du Kentei, la petite équipe d’archéologues commanditée par le musée Guimet voit ses efforts couronnés de succès. Grâce à la vétérinaire Sophie Hoang et l’un de ses petits rats équipé d’une mini-caméra sur le dos, le cercueil de Gengis Khan a été repéré dans une galerie. Sa bestiole décède en explorant la galerie et dans les reliques d’un cadavre Sophie discerne une sorte de boite ovoïde. Sur la surface de cette boite serpente une forme d’inscription. Peu après l’objet et le cercueil sont extraits des décombres. Un des archéologues à qui avait été confié cette sorte d’oeuf est pris de folie furieuse, agressant ses compagnons. A Genève, Mrazek est persuadé que la véritable identité de son patient est bien Lubos Vaniu, et demande à un de ses amis d’enquêter sur ses antécédents. Il s’avère que l’homme atteint d’une forme de dédoublement de personnalité est originaire des Carpates, que sa maladie proviendrait de l’enlèvement et de la torture de son fils trente ans auparavant par une secte probablement affiliée à la branche de la Mafia. Plus surprenant Lubos Vaniu serait le descendant lointain de Vlad III, dit Vlad Tépès, lui-même fils de Vlad II le Diable, Dracul en roumain. Tandis que Mrazek se renseigne en Roumanie auprès d’un moine qui lui explique la genèse du cycle de Xenos, qui prend son origine dans Le Mal, Ion Radescu, jeune proxénète cruel qui torture volontiers ses victimes ou les parents de celles-ci afin d’assoir sa suprématie dans son petit monde de malfrat est contacté par le frère de Lubos Vaniu, Maître de l’Ordre du Dragon. Le Maître confie comme mission à Radescu de récupérer le jumeau de l’ovoïde et pour cela le jeune homme se rend à Paris où il prodigue ses charmes auprès de Sophie Hoang. Dans la capitale Christian, jeune paraplégique qui a perdu l’usage de ses jambes à la suite d’un accident de voiture, est approché par une Argentine qui après avoir tué son mari, responsable de nombreuses tortures lors du régime de Pinochet, traque ceux qu’elle appelle les Vampires. Des personnages parfois influents qui ne vivent que par et pour le Mal. Sophie et Christian vont bientôt unir leurs forces dans la lutte contre le mal, contre la confrérie de l’Ordre du Dragon. Si le mythe du vampire a exercé et exerce toujours une certaine fascination tout autant auprès des romanciers que des lecteurs, Jean-Christophe Chaumette parvient à renouveler le genre en y empruntant quelques uns des thèmes. Thriller, roman d’aventures et de suspense, Le Dieu vampire joue également dans le registre du fantastique. Mais un fantastique qui reste abordable pour ceux qui préfère le cartésianisme à un fantastique échevelé, invraisemblable ou fabuleux. Ce n’est pas pis que les élucubrations édictées par certaines religions qui font foi. Un roman très agréable à lire, dans un rythme très soutenu, et avec évidemment des rebondissements forts bien venus, ainsi qu’un épilogue très cinématographique. Un double épilogue mais ceci ne pouvait qu’être évident. Peut-on tuer le Mal lorsqu’il est dans l’œuf ? Et l’on peut se demander comment certains personnages peuvent accéder à de très hautes responsabilités, s’il n’y a pas une forme maligne qui les encourage, qui leur donne un fort potentiel de fascination.
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