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ANDREA CAMILLERI |
Les Ailes Du SphinxAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
3255Lectures depuisLe mardi 19 Janvier 2010
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Une lecture de |
On a trouvé le cadavre d’une jeune femme nue dans l’ancien ruisseau servant de décharge, sur la route de Montelusa. C’est un coin où les rendez-vous sexuels sont habituels. La victime a été défigurée par un tir au visage, ce qui la rend impossible à identifier. En réalité, elle a été tuée ailleurs, au moins vingt-quatre heures plus tôt. On l’a déshabillée et lavée avant de la déposer là, vu que ses vêtements devaient être ensanglantés. Son seul signe distinctif est un tatouage sur l’omoplate, un papillon sphinx. On a juste découvert de la poudre rubis sous ses ongles. Le commissaire Salvo Montalbano demande à un ami journaliste-télé de lancer un appel à témoins. L’autre affaire en cours est moins préoccupante. Le kidnapping de M.Picarella, il n’y a que son épouse qui y croit, qui insiste. On l’a vu dans un night-club de Cuba, comme le prouve une photo. Un témoin pense avoir reconnu la jeune victime de la décharge. Cette Katia, une Russe brune de 23 ans, il l’a employée comme aide à domicile. Ce n’est peut-être pas elle, car la morte est blonde. Ingrid, la bonne copine de Montalbano, aide le commissaire à oublier le silence persistant de sa compagne Livia. Ingrid a eu, elle aussi, une employée de maison russe. Cette Irina lui a volé des bijoux, avant de disparaître. Comme Katia, elle était originaire de Scelkovo. Elle étaient prises en charge par l’association La Bonne Volonté, dirigée par Monseigneur Pisicchio et par le chevalier Piro. Plutôt antipathiques, ces deux-là, estime Salvo Montalbano, qui renifle là une odeur de fric et de roussi. Une troisième fille de Scelkovo, Sonia, fut aussi hébergée par l’association avant de disparaître. Ça mérite une petite enquête sur le fonctionnement de La Bonne Volonté. Montalbano découvre qu’il existe une quatrième Russe, Zin, maquée avec un petit délinquant. Toutes portent le même tatouage, toutes sont passées par la fameuse association. Justement, le Questeur fait comprendre à Montalbano qu’il ne doit pas s’occuper de La Bonne Volonté, conseil qu’il s’empresse d’ignorer. Katia est bientôt repérée. Employée chez un notaire, elle est sous la protection d’un curé qui n’apprécie guère l’association de Mgr Pisicchio. Les adjoints du commissaire ont tenté de savoir d’où venait la poudre rubis, que la victime avait sous les ongles. Ce n’est pas chez les utilisateurs qu’il faut chercher, mais chez un fournisseur de cette poudre. Un commerçant, dont le rayon peinture et droguerie a été incendié, mérite qu’on s’intéresse à lui. On pourrait expliquer le sinistre par une pression mafieuse, mais Montalbano imagine un autre scénario… C’est un vrai bonheur que de suivre notre cousin sicilien Salvo Montalbano dans ses aventures. Il n’est pas donc nécessaire de souligner les qualités de ce roman, puisque c’est une évidence. Si, à 56 ans, il reste adepte des bons repas et des plats de poisson frais, l’ami Salvo se sent gagné par “l’alibi de la vieillesse”. Néanmoins, dès que se présente une enquête criminelle sérieuse, le revoilà dans l’action. Avec une intrigue de bon aloi, comme sait les concocter Camilleri. Et ce n’est pas parce que l’affaire semble bouclée trente pages avant la fin qu’elle est terminée. Sans oublier une belle part d’humour, parfois grinçant. (“Dans le parking, le commissaire s’atrouva à côté d’une Ferrari. À qui appartenait-elle ? Certainement à un crétin, quoi que pût être le nom du propriétaire écrit sur la carte grise. Parce qu’y pouvait y avoir qu’un crétin pour se promener au pays dans une voiture pareille. Et y avait aussi une deuxième catégorie d’imbéciles, parents très proches des crétins à Ferrari, c’était celle des gens qui, pour aller faire leur marché, se prenaient leur tout-terrain à quatre roues motrices, avec quatorze phares grands et petits, boussole et essuie-glaces spéciaux anti-tempêtes de sable.”) Des romans qu’on lit toujours avec un très grand plaisir. |
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