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OLIVIER COUSIN |
Les Enchaînés De LandouzanAux éditions LIV EDITIONSVisitez leur site |
2183Lectures depuisLe lundi 5 Octobre 2009
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Une lecture de |
Printemps 1583, en Bretagne. Né dans une modeste famille paysanne, le jeune Jacques Blanc est devenu barbier-chirurgien aux armées royales, avec le titre envié de docteur. Il a repris le nom de son noble maître à penser, se nommant désormais Jacques de Lottin. Alors qu’il se trouve à Saint-Brieuc, il est appelé par le sénéchal de la région de Lesneven. Il s’agira d’élucider quelques crimes singuliers. Jacques de Lottin effectue le trajet à pied entre les deux villes. Dans une auberge sur son chemin, il profite d’une nuit galante, au risque de se faire dérober son médaillon fétiche. Arrivé à Lesneven, les officiels du château lui expliquent la situation. Successivement, trois cadavres ayant la tête brûlée ont été découverts enchaînés près de la chapelle de Landouzan. Au Noël précédent, déjà, on avait trouvé un corps ainsi mutilé au même endroit. L’autopsie des trois corps révèle de minces indices concernant les brûlures. Ici, on raconte encore la légende du dragon de saint Touzan, qui aurait été enchaîné à cet endroit. Si le clergé impressionne la population avec ces superstitions, Jacques de Lottin ne se laisse pas abuser. Client d’auberges où les prostituées l’accueillent en habitué, le procureur ne cache pas son hostilité au médecin. Le curé de la paroisse est aussi peu amical. Par contre, le chapelain du château lui offre un soutien, en la personne du jeune moine Thénénan. Jacques remarque que la route bordant la chapelle est assez fréquentée, ce qui suppose que l’assassin agit avec prudence. Aidés par la chance, Jacques et Thénénan repèrent près de la chapelle un trio de malandrins préparant quelque mauvais coup. Il est encore trop tôt pour en aviser les autorités locales. Ayant passé la soirée dans une taverne, Jacques et le moine sont agressés à leur sortie. Ce qui ne les empêche pas d’aller se poster cette nuit-là sur le lieu des crimes. Les trois brigands résistent à leur interpellation, blessant Thénénan, tandis qu’un des bandits est tué. Jacques doit soigner le moine dans un moulin proche, où il tombe sous le charme d’une belle jeune femme. Pendant ce temps, les voleurs rescapés sont arrêtés. Bien qu’ils ne soient pas des tueurs, le duo est vite jugé et condamné. Leur exécution pourrait mettre un terme à l’affaire, mais Jacques n’y croit absolument pas. D’autant qu’il y aura d’autres victimes. L’enquêteur interroge un ancien apothicaire venu de Brest. S’il a une réputation de sorcier, l’homme a surtout traversé de sombres drames avant de s’installer là. Jacques comprend bientôt par quelle technique l’assassin a brûlé les têtes des victimes. En outre, une date inexistante lui donne un nouvel indice. Au port de l’Aber Wrach, il vérifie son raisonnement. Mais il ne tient pas encore le criminel… Pour son quatrième roman, Olivier Cousin crée un personnage appelé à connaître plusieurs aventures. Le sinueux parcours de vie du héros apparaît très crédible, en ces temps (le 16e siècle) où les hommes de valeur étaient distingués selon leurs mérites. Après avoir connu les sanglants champs de bataille, le voici plongé dans l’ambiance rurale de l’époque. Il n’échappe pas à de basses rivalités, mais peut aussi compter sur des alliés. Forte influence des croyances (s’opposant à la science) et libertinage assumé n’étaient pas alors vécus comme contradictoires. Bien réelle était l’insécurité, tant dans les villes que sur les chemins. Néanmoins, on imagine que cette série de meurtre si préparés correspond à une vengeance. Le contexte est reconstitué avec soin, sans inutile excès d’érudition. À l’aise dans ses descriptions, l’auteur nous offre une narration fluide, et de nombreuses palpitantes péripéties. Voilà un polar historique très réussi. |
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