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JOHN CONNOLLY |
La Proie Des OmbresAux éditions PRESSES DE LA CITEVisitez leur site |
2549Lectures depuisLe vendredi 6 Mars 2009
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Une lecture de |
Les astres l’ont prédit, vous lirez ce livre ! (épisode 2)
Les hommes creux et les hommes poisseux
Signe Poissons : du 19 février au 20 mars. Troisième signe d’eau, mais loin derrière le verseau. Quatrième signe mutable, cet animal aquatique peut se transformer aisément en poisson pané quand il flirte avec l’huile chaude. En analogie avec Neptune son maître (et Mirza, son teckel), il habite en Maison 12, juste en face celle du verseau. Les Poissons maîtrisent la circulation sanguine et la chasse à courre ce qui vous poussera à lire La Proie des ombres de Connolly…
La collection Sang d’encre aux Presses de la Cité est une collection que je suis particulièrement (j’y ai découvert de très bon auteurs dont Mo Hayder et son splendide Tokyo, Greg Iles pour La Mémoire du sang et John Case pour son livre Magie noire) ; ce sont souvent des frileurs de qualité. C’est sans doute pour cela que j’ai fini par ouvrir un John Connolly roboratif. La Proie des ombres devrait être au chevet de vos nuits noires, rougir vos yeux et briser votre joli petit cœur. Ha ben oui, c’est du polar. Le privé Parker (je vous avais prévenu) enquête sur un homme, un inconnu qui harcèle Rebecca dont le père a disparu après une accusation d’abus sexuels sur mineurs. Évidemment, ce n’est pas vraiment un inconnu, et, s’il s’en prend à la fille, ce n’est que parce qu’il veut retrouver le père. Deux hommes vont donc rechercher le père d’une femme. Étonnant quatuor. Parker devra faire face aux hommes creux, aux peintures désespérées du père de Rebecca, à Merrick, un tueur à gages qui sent la mort et à ses propres fantômes. Vous pourrez ne pas aimer la part fantastique de ce roman mais vous devrez l’accepter pour découvrir ce fantastique roman de cet Irlandais (qui vit aux States). « Juste au moment où le Devineur pensait en être débarrassé, l’homme s’arrêta. – Orgueil professionnel, lâcha-t-il. – Pardon ? – C’est ça qu’on a en commun. On est fiers de ce qu’on a fait. Tu aurais pu me mentir, mais tu ne l’as pas fait. J’aurais pu te mentir et prendre un de tes sachets de ballons à la con, mais je ne l’ai pas fait non plus. Tu m’as respecté, je t’ai respecté en retour. On est des hommes, toi et moi. Me Devineur ne répondit pas. Il n’y avait rien à dire. Il sentit un goût dans sa bouche. Amer, désagréable. Il avait envie d’ouvrir les lèvres, d’aspirer l’air marin, mais pas maintenant, pas tant que l’homme serait à proximité. Il voulait se débarrasser de lui parce qu’il craignait qu’un peu d’essence ne pénètre en lui par cette seul inspiration et ne pollue son être à jamais. » Une lecture qui vous coupera le souffle et vous invitera à revisiter les autres romans de l’auteur. Que voulez-vous ? C’est comme ça, le rouge sera mis et il vous poissera les mains et ce qui vous restera de cortex après que l’hiver eût gelé l’essentiel de vos capacités, réduites, il est vrai.
John CONNOLLY (Irlande) – La Proie des ombres – Sang d’encre / Presses de la Cité (février 2008) – 443 pages – 20,50 € / Inédit
François BRAUD, Mes dix polars de l’année 2008 (Tome 2)
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