ANTOINE CHAINAS

Les astres l’ont prédit, vous lirez ce livre ! (épisode 1)

Ying et Yang sont dans un bateau…

Signe Verseau : du 20 janvier au 18 février. C’est mon signe ! En analogie avec Uranus son maître (et Azor son chien), la Maison du verseau est sise au numéro 11 et sa couleur est le noir un peu clair sur les côtés, vers là, son minéral, la bouteille Cristalline (vivent le Christ et Staline !), son jour le samedi – vous aussi ? -, ses métiers, critique, polardeux ou siesteur. Le Verseau maîtrise les chevilles, surtout quand elles gonflent. Pour vous remettre l’ego à sa place, vous pourrez ouvrir Versus d’Antoine Chainas…

Déjà en 2007, Antoine Chainas m’avait titillé l’esprit avec son « Aime-moi Casanova » et sa quatrième de couverture : « Comment faire lorsqu'on est un flic chargé de retrouver un confrère disparu et qu'on est un drogué du sexe, qu'on n'a jamais mis les pieds plus d'un quart d'heure d'affilée dans son bureau et qu'on est harcelé par toutes les femmes qui croisent votre route ? Sur la voie de la réponse, Milo Rojevic, alias Casanova, rencontrera une dresseuse de chiens aveugle et zoophile, un boxeur K.-O. depuis une dizaine d'années, deux tueurs à gages philosophes, un flic rompu aux méthodes expéditives, une ancienne psy dévoreuse d'hommes et un boucher au langage aussi fleuri qu'incompréhensible. Il y rencontrera aussi le plus dangereux, le plus contradictoire, le plus pathétique de tous... Car il n'est pas de guerre que l'on gagne contre soi-même...» Mais le plus délicieux, c’était la présentation de l’auteur : « Antoine Chainas a longtemps fréquenté les plateaux de cinéma, les stations de radio, les salles de rédaction, les morgues, les scènes de concert, les commissariats de quartier, les maisons de repos et les centres d’essais militaires. Décédé en 1999, il travaille depuis dans une grande administration française ».

Je l’achetai, le lus et j’en fis une critique que je ne mis pas sur ce site. Je ne sais pourquoi je ne l’avais alors inclus dans la liste mais je me jetai sur le second livre de l’auteur – Versus - lorsqu’il parut en janvier 2008.

Dans Versus, on est forcé de côtoyer Paul Nazutti, un flic furieux au sens littéral du terme, en guerre contre presque tout le monde et la perversité du monde. Cela dit, le lecteur peut encore fermer le livre, ce qui n’est pas le cas d’Andreotti, jeune flic idéaliste, placardisé après avoir voulu faire plonger des policiers municipaux impliqués dans le meurtre d’un SDF en pleine période préélectorale. Après deux années à creuser le trou de la sécu - salauds de fonctionnaires ! -, il est intégré à la Brigade des mineurs, dirigé par… Nazutti.

Les deux ying yang vont être confronté à un serial killer de pédophiles, poète à ses heures et dont le style ressemble furieusement à celui d’un tueur d’enfants arrêté vingt ans plus tôt par.. Nazutti.

Certes, le serial killer, le passé du héros, la confrontation du bon et du méchant, ce sont des « codes poncifs du polar » mais l’auteur possède deux grandes qualités : il détient un souffle narratif rare et un style borderline ce qui ne l’empêche pas d’être quelquefois à fleur de peau…

Et comme une prédiction n’arrive pas seule, je vous annonce l’arrivée bientôt d’un troisième opus de Chainas en SN : Anaisthêsia (le 2 avril 2009).

Antoine CHAINAS (France) – Versus – Série Noire / Gallimard (janvier 2008) – 538 pages – 21 € / Inédit  

François BRAUD, Mes dix polars de l’année 2008 (Tome 1)