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MAX ALLAN COLLINS |
Le Journal Du ParrainAux éditions OMBRES NOIRESVisitez leur site |
927Lectures depuisLe jeudi 10 Decembre 2015
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Une lecture de |
Un roman signé Mickey Spillane & Max Allan Collins. Don Nicholas Giraldi est mort la veille dans sa chambre privée à l'hôpital Saint-Luke. Le vieil homme était à la tête de l'une des six familles de la mafia new-yorkaise. Ses activités excluaient la drogue et la pédopornographie. Même s'il dirigeait tout le reste des trafics, Nicholas Giraldi passait pour un modéré du banditisme. Sa défunte épouse finançait des œuvres chrétiennes à Little Italy, ce qui valait aussi une bonne réputation au Parrain. C'est son neveu Sonny Giraldi qui est supposé hériter du business. Encore que les autres clans mafieux de New York ne seraient pas mécontent de s'en approprier. Toutefois, la clé de la succession, c'est sans doute le légendaire registre de don Nicholas. Qui pourrait contenir l'ensemble des transactions illicites recensées par le Parrain durant sa longue carrière. C'est pourquoi deux flics du NYPD invitent le détective Mike Hammer à rencontrer le sénateur Hugh Boylan. Le "privé" reste à distance de la politique, sa maturité lui ayant fait comprendre les réalités en la matière. Néanmoins, même si ce sénateur-là a sûrement quelques casseroles, il appartient à la catégorie des moins malhonnêtes. Et puis, s'il fait appel à Mike Hammer pour retrouver le fameux registre, c'est aussi pour protéger l'hôte de la Maison Blanche. Enfin, dix mille dollars, ça ne se refuse pas pour le "privé". Sonny Giraldi en propose dix fois plus à Mike Hammer pour qu'il retrouve le précieux livre. Le détective se renseigne du côté de son vieil ami de la brigade criminelle, Pat Chambers. Selon lui, le livre existe très certainement. À quelle “personne de confiance” le Parrain confia-t-il ce registre ? Pas au détective, même si Velda et Hammer exécutèrent quelques missions privées pour don Giraldi. Pas non plus au père Mandano, de la cathédrale Saint-Patrick, dans Little Italy. Le mafieux ne vint jamais se confesser auprès de ce prêtre aujourd'hui septuagénaire. Le détective et Velda songent à une autre piste, à Wilcox, une bourgade côtière du comté de Suffolk, pas si loin du centre de New York. Environ vingt ans plus tôt, en mission perso pour don Giraldi, Mike Hammer et Velda s'étaient chargés d'installer Sheila Burrows dans ce coin perdu. Ex-artiste de Broadway, la jeune femme était alors la maîtresse cachée du Parrain. La belle Sheila quitta Park Avenue pour aller s'enterrer à Wilcox. “De mince, pulpeuse et blonde platine, elle était passée à corpulente, dodue, le cheveu châtain clair. Son joli minois à la Connie Stevens, discrètement maquillé, était maintenant rond et bouffi.” Devenue une brave ménagère, Sheila est-elle vraiment celle qui détient le secret du registre ?… Après le décès de Mickey Spillane en 2006, Max Allan Collins disposait des manuscrits à peine entamés, incomplets ou non utilisés, écrits par l'auteur de “J'aurai ta peau” et de “En quatrième vitesse”. Dans le cas de cette novella, les premières scènes dues à Spillane se prêtaient fort bien à une histoire autour d'un livre. Puisque tel est le thème de la série de romans courts publiés par l'éditeur Otto Penzler. Dans l'interview en fin de volume, Max Allan Collins nous explique tout cela, non sans évoquer ses propres goûts littéraires. En effet, il parvient habilement à faire revivre le célèbre Mike Hammer. Il n'ignore pas que ce personnage de détective fut largement controversé. Partisan de l'action violente dans ses enquêtes et d'une justice expéditive, ce baroudeur fait preuve d'une intolérance qui confine à la misanthropie. Un fonceur ou un dur à cuire, certes, mais sa brutalité dérange. S'il garde le cynisme de ce "privé", Max Allan Collins le présente plus positivement. Face aux flics, mafieux, politicards, curés, Mike Hammer reste quand même plutôt offensif, ne cherchant pas à sympathiser avec quiconque. Et s'il faut buter quelqu'un, il ne s'en privera pas. Les dernières scènes nous rapprochent du but, avec un final à surprise. Une intrigue “à la manière de Mickey Spillane” fort plaisante à lire. |
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