Livres Hebdo l’annonçait : Denoël relance en janvier 2013 sa collection « Sueurs Froides ».Et quelle relance !Théo marche en ruminant : sa haine de son frère, l’enfer violent de ses dix-neuf mois de prison, son amour enfui… Solitude, forêt, marcher pour se reconstruire dans l’odeur d’humus et d’écorce.Hélas pour lui… au bout du chemin, un fusil. Derrière son canon, un vieux. Sale, méchant, affreux… Un autre vieux les attend dans la maison : l’homme est pire encore.Là bas, loin de toute civilisation, là où finissent les chemins, le temps s’arrête pour Théo, coincé quelque part au temps des bagnards. Enchainé à la cave, abusivement traité de « chien » car ces animaux domestiques sont mieux soignés, le jeune homme lutte pour conserver un semblant de dignité, un minimum de force, et continuer à toute force à croire qu’il existe quelque chose d’autre, un avenir, au-delà de cet esclavage terrifiant.Arrosé à la goutte, parfumé aux effluves répugnants de caleçon et de crasse humaine, planté quelque part au milieu d’un temps suspendu autour du moyen-âge, ce roman très français vous dépayse tout net.L’écriture simple n’en rajoute jamais dans le pathos. Cette histoire incroyable… devient très crédible sous la plume de Sandrine Collette. Des poches d’obscurantisme épais et sale, il y en a… il suffit seulement de quitter les sentiers balisés.Parfaitement choisi par son éditrice pour redémarrer une collection historique, ce roman est parfaitement à sa place. « Sueurs Froides » garanties.
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