Le noël d’hercule poirot de Agatha CHRISTIE


Le Noël D’hercule Poirot CHRISTIE481

AGATHA CHRISTIE

Le Noël D’hercule Poirot


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Agatha CHRISTIE




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Hercule Poirot’s Christmas – 1938. Nouvelle traduction révisée de Françoise Bouillot. Collection Le Masque Christie.  Parution le 18 décembre 2012. 230 pages. 5,60€.

Ils sont venus, ils sont tous là, il va mourir le Papaaa…

Lire ou relire Agatha Christie, de nos jours cela semble incongru aux yeux des amateurs forcenés et acharnés du roman policier et du roman noir.

Des histoires que l’on pourrait croire simples, pour ne pas dire simplistes, désuètes, vieillottes, dépassées. Et j’en passe.

Et pourtant dans ce roman datant de 1938, les petites pensées ou échanges oraux, émis par les protagonistes, sont imprégnés de la situation internationale et jettent un regard dénué d’aménité sur les Britanniques en général. Il existe une dose de philosophie et une profondeur d’esprit que l’on ne peut capter que si l’on ne lit pas ces textes superficiellement.

Vieillard riche, quasi impotent, mais cynique, Simeon Lee a décidé de réunir en cette veille de Noël ses enfants. A part Alfred et sa femme Lydia, qui vivent à demeure dans la grande demeure de Gorston Hall à Addlesfield, les autres reviennent pour la première fois ou presque depuis des années de séparation. Si Alfred est tout dévoué à son père, Lydia elle n’apprécie guère le vieil homme.

George, politicien, membre du Parlement, député de Wersteringham, et sa belle et jeune femme Magalene. Elle est dispendieuse, tandis que George est constamment en quête d’argent, Simeon lui envoyant des subsides fréquemment. David, le rêveur qui en veut à son père depuis le décès de sa mère, décès qu’il impute aux frasques de son père, et sa femme Hilda, petite boulotte qui ne s’en laisse pas compter. Harry, le rebelle, le voyou, toujours par monts et par vaux, accumulant les méfaits. Enfin la jeune Pilar, sa petite fille née de Jennifer, sa fille et d’un Espagnol. Le père est décédé en prison depuis longtemps, et Jennifer depuis un an environ. Pilar est donc la seule rescapée et seule représentante féminine de la famille Lee. Les garçons n’ayant pas eu d’enfants et donc de garçons.

Invité surprise, Stephen Farr, qui passait dans la région et vient rendre visite au patriarche. Simeon et son père furent des amis lorsque tous deux vivaient en Afrique du Sud, exploitant des mines de diamants. D’ailleurs Simeon possède encore dans son coffre des pierres brutes, non taillées, ressemblant à de vulgaires cailloux mais dont la valeur s’élève à dix mille livres environ. C’est ce qu’il déclare à Pilar dont il s’est entiché.

Font partie de la maison, mais côté domestiques, Tressilian, le vieux majordome, quarante ans de service auprès de Simeon Lee. Plus quelques femmes de chambre, de cuisinières, et depuis un an environ Hornbury, le valet-infirmier, dont la seule fonction est de s’occuper de l’ancêtre. Un type bizarre, Hornbury, marchant comme un chat. On ne sait jamais où il est, se déplaçant sans bruit, semblant épier tout le monde.

Sugden, le policier local, demande à être reçu par Simeon, car il quête pour l’orphelinat de la police. Mais en début de soirée, il revient, car il a été appelé pour une affaire de vol. Les diamants ont disparu et il a été chargé par le vieil homme d’enquêter.

C’est à ce moment qu’un grand bruit se produit et qu’un cri retentit dans la maison. Cela provient de la chambre de Simeon qui est fermée à clé de l’intérieur. Tout le monde accourt, plus ou moins en même temps. Stephen et Harry unissent leurs efforts pour ouvrir la porte et ce qu’ils voient dépasse tout entendement.

Le riche vieillard a été égorgé, les meubles sont les uns par-dessus-les autres. Et du sang est répandu un peu partout. Comme le murmure Lydia : Qui aurait cru que ce vieil homme tant de sang en lui… Une référence à Shakespeare.

Alors qu’Hercule Poirot devise tranquillement en compagnie de son ami, le colonel Johnson, celui-ci reçoit un appel téléphonique de Sugden, l’avertissant d’un meurtre. Johnson invite Poirot à se rendre avec lui à Gorstan Hall.

Les candidats assassins potentiels sont nombreux mais tous possèdent un alibi conforté par les autres malgré les dissensions qui peuvent exister, s’élever entre eux.

Mais Hercule Poirot relève certaines anomalies, certains mensonges. Il effectue des comparaisons, regarde les tableaux accrochés dans les couloirs. Il vérifie ou fait vérifier les antécédents des invités, des employés, notamment d’Hornbury, car le personnage ne lui plait guère. Il s’intéresse à tout. Au passé de Simeon qui fut un coureur de jupons, ce qui d’ailleurs a entraîné la mort de sa femme. Et il soupçonne Harry, au passé trouble.

Selon les participants à cette soirée de Noël particulière, Simeon désirait annuler son précédent testament, ils en avaient eu confirmation lorsque convoqués, ils l’avaient entendu téléphoner à son notaire. Mais Simeon ne s’amusait-il pas avec eux ? Ou alors, désirait-il remplacer le nom de sa fille Jennifer par celui de Pilar, sa petite fille dont il s’était entiché. Voulait-il, comme il l’avait laissé entendre, couper les subsides alloués à George ? Un nouveau testament pouvait favoriser les uns, peut-être léser les autres.

Agatha Christie, dans ce roman construit sous forme de Cluedo (jeu qui ne fut invité qu’en 1943), de jeu avec le lecteur, dissimule les indices, qui parfois sont trop voyants, trop appuyés, pour être véritablement des indications fiables, et naturellement, elle sort de sa plume un coupable auquel nul de pensait. Mais à la relecture on s’aperçoit que tout est imbriqué avec machiavélisme et l’on ne peut que s’ébaubir à la réalisation sans défaut de cette intrigue qui aurait pu être un meurtre en chambre close.

L’histoire débute le 22 décembre et se clôt le 28 du même mois. Auparavant la romancière prend le temps d’installer et présenter ses personnages, d’abord Stephen Farr et Pilar qui se rencontrent dans le train qui doit les amener à Gordon Hall. Et naturellement elle distille les doutes, d’autant qu’elle jette les soupçons sans vraiment les compléter, les explications venant plus tard.

Ainsi Pilar, qui paraît ne pas être concernée par les événements, et est attirée par son oncle Harry, bel homme à la stature impressionnante, mais également par Stephen, et pourquoi pas par Sugden.

Mais Agatha Christie, en cette Angleterre encore victorienne, joue avec les mœurs de ses compatriotes, qu’elle juge froids, tristes. Pourtant Simeon, alors que c’était mal venu dans ce pays puritain, accumulait les bonnes fortunes, et pas seulement que les diamants. C’est un peu un coup de pied dans la mare. Et un roman subtil beaucoup plus intéressant qu’il y paraît, quoique certains puissent penser que les intrigues de la Bonne Dame de Torquay sont légèrement désuètes.

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