Karl (trilogie noire) de Martial CAROFF


Karl (trilogie Noire) CAROFF209

MARTIAL CAROFF

Karl (trilogie Noire)


Aux éditions GALAPAGOS

2608

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Le mercredi 17 Mai 2012

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Martial CAROFF




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Du fond de nos villes mi-urbaines, mi-rurales, nous suivons les épisodes souvent dramatiques des banlieues dites en difficulté, d’après les reportages médiatiques télévisés. Les petits dealers, les casseurs, les brûleurs de voiture qui sont montrés de l’index, jetant l’opprobre sur toute une population qui n’en peut mais. Pourtant en lisant Karl de Martial Caroff, on se demande si cela peut vraiment exister, si la fiction et la réalité ne font qu’un.

A Vaison-sur-Marne dans le Val-de-Marne, le 9-4 comme l’exige la nouvelle appellation, vivent trois copains. Karl, dix-huit ans, qui sèche le lycée, dont l’existence peut basculer d’un moment à l’autre dans la délinquance. Pourtant, chez sa mère, à la tête de son lit, cachés dans un petit placard, il collectionne des magazines géographiques ou similaires. Mohamed, Mo pour ses cipotes, malgré sa corpulence est un danseur chevronné et leste de hip-hop. Tony est le plus teigneux de la petite bande. Entre Karl et Tony, c’est une amitié née lors de leur enfance qui les lie envers et contre tout. Pourtant Tony énerve Karl parfois. C’est un violent, Tony, un impulsif. Sa dernière frasque dans laquelle sont entraînés ses deux copains, le vol à l’arraché du sac d’une petite vieille sur le marché. Le butin est caché derrière un muret non loin de la cité où ils demeurent, mais manque de bol ils sont repérés par deux policiers en maraude. Après une course poursuite folle les trois copains sont arrêtés. Le capitaine Dubly, un flic de la Brigade de Recherche et d’Intervention propose au commissaire d’emmener les trois gamins au Quai des Orfèvres à Paris afin de leur faire visiter l’antre et leur montrer ce qu’il advient des malfrats.

Au Quai des Orfèvres, le jeune Ronan vient rejoindre son père, le capitaine Paul Kleden, en attendant de rentrer chez eux. Il assiste à la visite des trois malandrins et pour faire bonne mesure, sous l’impulsion du capitaine Dubly, il accepte de se laisser passer pour un petit trafiquant d’armes. Tony n’est pas abusé par cette mise en scène, il tente même d’étrangler Ronan. Karl est le plus rapide pour délivrer Ronan des mains de son agresseur. Lorsqu’ils rentrent dans la cité le lendemain, force leur est de constater la disparition du butin et Tony n’est guère convaincu par les explications bafouillées par Mo. Mo qui explique à mi-mots à Karl que ceux qui ont procédé au racket déclenchant l’immolation d’un de leurs condisciples, n’étaient autres que Tony et lui-même.

Ronan est un jeune ado qui vit seul avec son père à Paris. Sa mère est partie, rejoignant sa Bretagne natale et il est étudiant au lycée Charles VIII. Il ne fréquente pas les autres élèves, sauf Layla, fille d’un riche marchand d’art parisien et d’une sculptrice libanaise. Il s’entend bien avec Layla et c’est réciproque, une amitié qui pourrait évoluer s’ils y pensaient.

Le quartier est en effervescence. Un gamin s’est immolé après une affaire de racket et deux voitures de flics sont en patrouille. Les véhicules sont caillassés par une bande organisée, des gamins sous la coupe des Blackish, des malfrats qui entretiennent un trafic d’armes. Et c’est pour leur donner le temps de déménager leur matériel de guerre que l’attaque envers les policiers en automobiles a été ordonnée.

Ronan décide de se promener jusqu’à Vaison-sur-Marne rendre une visite à Karl. En compagnie de celui-ci il assiste sur une esplanade à une danse de rue quasi improvisée et ébloui il décide d’y revenir le lendemain dimanche avec Layla. Funeste idée qu’il mettra à exécution sans imaginer qu’ils engagent leur vie et que le danger va bousculer en danger ce petit monde.

Pour moi, ce roman manque de crédibilité : l’amitié entre Karl et Tony aurait dû voler en éclat depuis longtemps. Tony est membre des Blackish, et il est difficile de croire qu’il puisse abuser ainsi son ami. De même je ne suis pas convaincu par l’amitié spontanée entre Karl et Ronan et Layla, amitié qui résulte d’une sorte de coup de foudre. Mais après tout l’on peut rêver, le livre s’adressant à des enfants de treize ans et plus. Les adultes ont des réactions plus méfiantes que les ados, et pourtant il paraît que les jeunes ne se lient pas si facilement que ça. Du copinage, oui, une amitié, pas si sûr. De plus ce roman laisse un goût amer dans ce déferlement de violence, de brutalité, de traîtrise, même si c’est le lot quotidien des gamins de banlieues. Tout du moins une partie car tous ne sont pas lotis de la même façon, heureusement. On voudrait que cela ne soit que de la fiction, mais c’est peut-être la réalité. Mais ce roman donne une image négative des banlieues et de leurs jeunes.

Au-delà des épreuves traversées par Karl et ses nouveaux amis, Layla et Ronan, je retiendrai surtout cette scène de danse de rue qui m’a fait penser insensiblement à West Side Story. Les gamins s’expriment en cette langue argotique qu’est le verlan et le lecteur peu habitué à cette syntaxe est obligé de se concentrer sur le texte pour en comprendre toutes les subtilités. Mais qu’en restera-t-il dans quelques années ? Rien peut-être tout comme la langue verte ou, moins courant, le javanais qui était employé dans les années vingt et trente et qui aujourd’hui n’est plus usité et demandait une habilité langagière pas évidente à appliquer. Par exemple bonjour en javanais se dit bavonjavour.

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