Eliott, trente ans, se sent au bout du rouleau. La même année, ses parents se sont séparés, puis son père est mort d’un cancer foudroyant et enfin, sa copine l’a quitté. On conviendra que cela fait beaucoup pour un seul et même homme…Voilà de quoi motiver un intense besoin de vacances, les plus lointaines et les plus exotiques possibles. Sauf que… Comme toujours dans la vie, vous l’aurez remarqué, rien ne se conforme aux plans initiauxSi le vol d’Eliott pour Bangkok est sans histoire, le jeune-homme n’arrivera pas à l’île paradisiaque convoitée. Une vague de fond faisant chavirer le bateau sur lequel il s’est embarqué, il échoue, loin de toute route maritime, sur une plate-forme pétrolière désaffectée. Il y attend les secours en compagnie de six autres survivants, compagnons qui vont révéler leur lot de bonnes et mauvaises surprises…Roman initiatique, roman d’aventures, roman à suspens… il y a un peu de tout ça dans « Passager pour l’Enfer ». L’auteur, dont c’est le premier roman, le construit sur une trame de scénario, ménageant une alternance de situations de plus en plus tendues par le biais d’une découpe incisive des chapitres. L’écriture va au plus court, sans recherche de pose littéraire, avec une grande efficacité.Le petit poil de fantastique qui se glisse à la fin du roman n’est pas ce qu’il contient de meilleurs. L’épilogue, jouant les mises en abymes, fait boucler l’intrigue de manière un peu trop artificielle. Néanmoins, avec des personnages crédibles, un héros attachant, et une peinture fort juste de l’européocentrisme des touristes en Asie, si ce « Passagers vers l’Enfer » n’est pas le plus grand des romans noirs de l’année, il se laisse dévorer sans regret et laisse aussi un souvenir étrange, mitigé, vaguement dérangeant. Ce qui est déjà beaucoup. Il y a de quoi se demander ce que ce nouveau romancier nous servira la prochaine fois… et l’attendre avec curiosité.
|
|