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ANDREA CAMILLERI |
La Patience De L’araignéeAux éditions POCKETVisitez leur site |
2612Lectures depuisLe vendredi 27 Janvier 2012
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Une lecture de |
Le commissaire Salvo Montalbano fut blessé à l’épaule à l’issue de sa précédente enquête, celle du “tour de la bouée”. Afin de prendre soin de lui pendant sa convalescence, sa compagne Livia s’est installée chez lui à Marinella. Ce qui fait qu’Adelina, l’employée de maison qui n’apprécie guère Livia, ne prépare plus les plats préférés de Montalbano. Sa compagne n’est pas un cordon bleu : “C’est pas qu’elle cuisinait très mal, mais elle avait tendance à tomber dans l’insipide, dans le peu d’assaisonnement, dans le très léger, dans le goût qui est là sans y être. Plutôt que cuisiner, Livia évoquait la cuisine […] À part que les pâtes étaient un peu trop cuites et la sauce acide, à part que la viande ressemblait à un morceau de carton et en avait même la saveur, le dîner préparé par Livia ne pouvait être considéré comme une instigation au meurtre.” C’est un peu pour ça que, quand la disparition d’une belle jeunette est avérée, Salvo rejoint ses collègues. Étudiante, Susanna Mistretta est la fille d’un géologue qui a exercé son métier à l’étranger. Aujourd’hui, la famille connaît un revers de fortune, en témoigne leur belle villa qui manque d’entretien. Giulia, la mère de Susanna, est mourante, ce qui pèse encore sur les Mistretta. L’oncle de la jeune fille est médecin, mais ne semble pas pouvoir guérir sa belle-sœur. Quand la moto de Susanna a été retrouvée, le père, l’oncle et le fiancé de la jeune fille se sont mobilisés. Aucune autre trace de Susanna, qui avait choisi ce soir-là un trajet différent pour rentrer à la villa. Enlèvement à caractère sexuel ou possible demande de rançon, on ne sait encore rien. C’est le policier Minutolo, expert en kidnapping, qui est chargé de l’affaire. Il est efficace, mais quand même les adjoints de Salvo, Fazio et Mimì Augello, ne seront pas de trop pour l’aider. En espérant que les ravisseurs de manifestent bientôt, qu’on en sache plus sur leurs intentions. Salvo, il la mène aussi, son enquête. Il vérifie l’emploi du temps de Susanna, qui est passée à la banque, et avait une grosse somme sur elle. Salvo rencontre l’étudiante Tina, une de ses admiratrices, amie de la disparue. Et Francesco, le fiancé de Susanna, qui du bon sens pour adevenir policier. C’est lui qui pose la question du trajet et du casque de la jeune fille. Mais peut-être qu’il y a là trop de théories pour obtenir des réponses. Les ravisseurs prennent contact, par un enregistrement téléphonique. Si ce ne sont pas des pros, il y a plus de risques pour la séquestrée. Le casque, on le trouve, et le sac-à-dos c’est les carabiniers qui le découvrent, indices trop dispersés. L’oncle médecin explique à Salvo ce qui causa la ruine du géologue Mistretta et l’état de santé de son épouse. Il ne suffit pas que la rançon demandée soit réunie pour que l’affaire soit résolue… Inutile de vanter une fois encore les mérites des romans d’Andrea Camilleri, ni le plaisir qu’on éprouve en lisant les enquêtes de Montalbano. Humour et langage en sont deux caractéristiques essentielles. Par exemple, quand Salvo rencontre une singulière prostituée vendeuse d’œufs, comment ne pas s’en amuser. Quant au comportement de Livia, son compagnon le saisit toujours aussi difficilement. On aime aussi les coups de griffes contre les mauvais côtés de l’Italie, et des médias : “Montalbano n’en finissait jamais de s’émerveiller de comment étaient faits les gens qui besognaient à la télévision. Ils te montraient les images d’un tremblement de terre avec des milliers de morts, des villages entiers disparus, des minots blessés et en larmes, des cadavres en morceaux, et tout de suite après : «Et maintenant, voici de belles images du Carnaval de Rio». Chars colorés, allégresse, samba, culs.” Le vocabulaire est aussi délicieux, avec des mots rares tels la draille (chemin cahoteux) ou le verbe rousiner (perdre son temps sans rien faire d’utile). Sans oublier les expressions encore plus siciliennes. Cela ne doit pas masquer la belle qualité de l’intrigue criminelle, ses mystères et ses hypothèses, ses drames, ainsi que les multiples péripéties qui jalonnent cette histoire. Encore et toujours, on se régale avec Montalbano. |
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