Fanch, 27 ans, est facteur à Bourvillec, à la fin des années 1960. Située en centre Finistère, cette bourgade endormie de 1275 âmes est dirigée par Charles Le Rohellec. Chef d’entreprise, ce maire omnipotent veut développer sa commune natale, où il est revenu depuis quelques années. Il a obtenu la construction d’une station d’épuration. Grâce à un rapport sur la longévité des habitants, il espère un label “climatique” qui attirera touristes et nouveaux résidents. Les projets de Charles Le Rohellec commencent à inquiéter la population. L’instituteur tente une improbable candidature contre lui aux prochaines élections. Fanch s’interroge sur les motivations de ce maire trop énergique. Dans les environs, les décès d’un garagiste et d’un éleveur de porcs sont plus suspects que naturels. La mort de l’ivrogne Mouloud devrait attirer l’attention sur Ménardier. Ex-militaire au service de Charles Le Rohellec, celui-ci vit dans l’ancienne tannerie polluée. Les gendarmes du secteur restent peu actifs. A Paris, le suicide d’un sénateur entraîne une enquête. Originaire de Bourvillec, il favorisait les projets de Le Rohellec. Le maire faisait chanter le vieux sénateur, qui fraternisa avec l’occupant Allemand durant la guerre. Il l’a tué lors d’une dispute, avant de maquiller le crime. Le jeune inspecteur Leveau, de la PJ, est chargé de l’affaire. Ce qui le conduit à Bourvillec. Fanch est intrigué par la disparition d’une hippie américaine, Mary Lou. Des traces indiquent qu’elle pourrait être séquestrée dans la tannerie. Leveau et le facteur visitent le repaire de Ménardier... Les actes criminels sont nombreux autour de cette paisible localité. Si les coupables semblent à l’abri des poursuites, leur destin les rattrape. Cet aspect de l’intrigue est plutôt réussi. Néanmoins, le plus réjouissant est sans nul doute la description de la vie à Bourvillec. Témoin du quotidien de ses concitoyens, le jeune facteur détaille les faits et les comportements de chacun – tel un attachant candide. Il participe aussi à cette comédie rurale riche en péripéties. Pour l’ambiance, l’époque – fort bien restituée, sans nostalgie – a son importance : dans cette France d’il y a quarante ans, mentalités et rapports humains étaient différents d’aujourd’hui. Quant au portrait du maire, entre magouilles et vengeance, il est totalement crédible. Voilà un roman particulièrement agréable.
|
Autres titres de jean-paul birrien
Arrête Ton Cinéma
Le Magot De Mado
Le Secret D'amélie |