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SERGE BRUSSOLO |
Armés Et DangereuxAux éditions LIBRAIRIE DES CHAMPS ELYSEES |
607Lectures depuisLe dimanche 12 Octobre 2020
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Une lecture de |
Collection Le Masque N°2157. Librairie des Champs-Elysées. Parution novembre 1993. 224 pages. ISBN : 9782702424247 Peggy Sue, Peggy Sue Jolie, jolie, jolie, jolie Peggy Sue Heureux les auteurs soutenus par leurs éditeurs ! Peggy Sue Fairway a connu le succès avec la publication de son premier roman, mais depuis quatre ans, plus rien. L’imagination n’est plus au rendez-vous et conséquence inévitable, elle n’a plus rien écrit. Elle essaie, mais en vain. Obligée de se loger dans un vieil immeuble, elle est en proie au cafard. Aux cafards, devrais-je dire, car ça grouille de partout. Heureusement le propriétaire fait appel à une entreprise spécialisée dans la destruction de ces insectes nuisibles et un jeune homme se présente afin de la débarrasser de ces blattes envahissantes. Au cours de la conversation, Andy lui apprend que son entreprise, Exterminator, recherche des participants pour un stage afin de déterminer si leur nouveau produit est efficace. Comme elle est aux abois financièrement, elle se présente au siège de la société mais déjà d’autres prétendants attendent leur tour. A son vif contentement, et étonnement, elle est sélectionnée avec 1000 dollars à la clé pour une semaine de travail. Départ donc pour ce stage particulier organisé par la société Exterminator, et quelle n’est pas la surprise de Peggy Sue de se retrouver en compagnie d’Andy, grand amateur de whisky, de June Dawson, présidente du Club des Amis de Kitty et Dum, de Ken adepte des préceptes de la religion tibétaine enregistrés sur cassettes. Leur lieu de résidence, la maison Hellsander, est une bâtisse décrépite et à peine terminée, à la lisière du désert de Mojave, gardée par un vieil homme qui se déclare en avoir été le guide lorsque cette demeure avait été transformée en musée. Car cette vieille maison possède une histoire, elle fut le théâtre d’un épisode tragique que connait fort bien Peggy Sue. En effet son père s’était pris de passion vingt ans auparavant pour l’épopée de deux jeunes truands, Kitty Doyle et Dum Heresford, qui se prenant pour Bonnie and Clyde, avaient braqué avec succès douze banques. Mais lors de l’attaque de la treizième, un gros pépin les attendait. Ils durent fuir les policiers et se réfugièrent dans la maison Hellsander. Cette histoire Peggy Sue l’a entendue et digérée durant toute son enfance et son adolescence, aussi la connaît-elle par cœur sous toutes ses coutures. Le couple résista tant bien que mal, tuant une trentaine de policiers, avant de succomber sous les balles. Seulement leur magot, qui devait être conséquent, ne fut jamais retrouvé. De même que les corps d’ailleurs. Depuis une légende circule dans le pays, et Peggy Sue se rend compte que ses compagnons, chargés d’exterminer les cafards, ne sont pas insensibles à cette légende. Outre le vieil homme qui se veut le gardien du temple, vivent à quelques centaines de mètres de là, une vieille femme et sa nièce, dérangée mentalement.
On retrouve dans ce roman, qui est plus d’aventures que policier, les thèmes chers à Serge Brussolo, notamment la montée progressive de l’angoisse conjuguée au déchaînement des éléments atmosphériques, et la présence supposée de fantômes, le désert et l’atmosphère délétère qui se dégage d’une bâtisse en ruines. Peu de personnages mais de forts contrastes entre eux. Et les monstres sont remplacés par des cafards, des blattes énormes. La tension entre les divers protagonistes monte progressivement et l’angoisse s’installe, sans qu’il y ait une once de fantastique dans ce récit. L’atmosphère repose sur des fantômes supposés, sur la présence d’un énigmatique trésor, et sur les préoccupations des différents protagonistes. Et pour sublimer cette ambiance baignant dans l’angoisse, un orage se déchaîne ajoutant à la peur diffuse qui s’est installée progressivement dans le groupe.
Ecrire est un métier, répétait la grande Carrie. Un roman est un produit comme un autre, il faut le bricoler en y mettant tous les ingrédients réclamés par le public. Un roman c’est une recette de cuisine… si on ne respecte pas, on gâche la pâte pour rien. Aujourd’hui, ce qui marche, ce sont les histoires de bonnes femmes coupées en morceaux. Les bouquins avec des psychotiques, vous voyez ? Les têtes tranchées qu’on conserve au réfrigérateur. Les tueurs en série. Faites-moi quelque chose avec un tueur en série. Sans oublier les détails sexuels qui s’imposent, bien sûr. Ça fait vendre.
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