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GAETAN BRIXTEL |
Deux Heures à TuerAux éditions SKAVisitez leur site |
541Lectures depuisLe mercredi 7 Mai 2020
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Une lecture de |
Nouvelle numérique. Collection Noire Sœur. Editions Ska. Parution le 22 mars 2020. 1,99€. ISBN : 9791023408065 Dans l’enfer du quotidien… Dans la sphère littéraire des nouvellistes talentueux, Gaétan Brixtel trace son sillon, tranquillement, obstinément, malgré le rejet quasi systématique des lecteurs qui considèrent ce genre comme mineur, ou alors qui se tournent vers les valeurs américaines, supposées plus enrichissantes intellectuellement. Une erreur de plus quand on sait que souvent les pays anglo-saxons se réfèrent à l’un de nos meilleurs représentants, Guy de Maupassant. L’univers de Gaétan Brixtel est intimiste et au fur et à mesure que Miss Ska (gloire à elle qui sait dénicher les talents hauts) nous invite à lire ses textes, il nous délivre ses angoisses, ses peurs, son stress, adaptés de son quotidien, fictif ou réel. Deux heures à tuer ne déroge pas à son habitude de se mettre en scène narrativement via l’emploi de la première personne dans son environnement géographique. C’est lui et pas lui à la fois, comme si son double écrivait à sa place, ou le contraire. Comme s’il rédigeait les mémoires de son moi.
Le début de ce texte est fort et s’impose telle une image prégnante dans un contexte morbide. Le narrateur déclare qu’à la suite d’un entretien d’embauche avec une directrice des ressources (in)humaines en compagnie du maire, il tranche la tête de cette femme avec ses ongles, sous les rires de l’édile. Trop beau pour être vrai. L’embauche n’est que fictive. Un rêve ou un cauchemar. Et en attendant de se rendre à la médiathèque, il se prépare. Il est midi et a donc deux heures à tuer. Alors il procède à ses petits rituels, presque comme des troubles obsessionnels compulsifs, sans oublier de prendre son cachet d’anxiolytique. Puis il part pour la médiathèque en voiture, et connait des déconvenues, des agacements, des contrariétés qui n’arrangent ni son moral ni son comportement.
Deux heures dans la vie d’un jeune homme, c’est rien, c’est peu. Et c’est beaucoup aussi, car en deux heures, c’est fou ce que l’on peut faire et ressentir. J’ai écrit fou ? Oui, car en lisant cette nouvelle, je n’ai pu m’empêcher de penser, alors qu’il n’y a aucune corrélation, à la nouvelle de Nicolas Gogol : Le journal d’un fou.
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