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ALAIN BILLY |
Maaga La ScytheAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
619Lectures depuisLe mercredi 29 Janvier 2020
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Une lecture de |
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Collection Anticipation N°1636. Editions fleuve Noir. Parution juillet 1988. 192 pages. ISBN : 2-265-03862-8 Lorsque économie et écologie ne font pas bon ménage ! Sur Maaga la Scythe, une terrible épidémie a décimé la population. Seuls quelques survivants se terrent dans Triah-Reine, la capitale. Parmi ces rescapés, Ryl, l’Impéror et ses quatre femmes. L’arrivée d’un vaisseau extra-galactique revenant de mission et comportant quelques mille-deux-cents hommes d’équipage, inquiète Ryl. Il se méfie de Chor, le responsable du vaisseau et chef de mission, à tort car c’est Buluck, le second, qui lui donnera du fil à retordre. Tandis que les hommes d’équipage repartent à bord du Dramar trouver une planète plus accueillante, Ryl, Vyne, l’une de ses femmes, et Buluck essaient de rejoindre la planète-mère, la Terre, à bord de Cathédra, un engin spatial entièrement robotisé et pourvu d’intelligence. Le voyage retour et l’exploration de Cathédra afin d’acquérir la Sagesse seront contrariés par l’esprit d’un ancien Impéror nommé Zequiel.
Ce roman d’Alain Billy ne possède pas la fougue, l’épisme, l’exotisme qui prédominaient dans L’orchidée rouge de madame Shan. Mais il recèle des accents plus graves et sous couvert d’une littérature considérée parfois comme futile, les problèmes de l’écologie, de l’industrialisation à outrance, d’un déséquilibre aussi bien écologique qu’industriel sont abordés. Ainsi page 83, lorsque Ryl, parti à la découverte de Cathédra, franchit une porte et entre de plain-pied dans un paysage inconnu, composé de végétaux et d’animaux. Il écrase une fourmi délibérément. « Peux-tu reconstruire cette fourmi ? demanda la voix de Cathédra. Ryl, les sourcils froncés, se débarrassa du minuscule cadavre. Cathédra insista. Attention ! Chaque élément dépend du tout. Il ne faut pas exagérer, s’indigna Ryl. Une fourmi n’est qu’un grain de poussière, autant dire rien. Tu as détruit une molécule du grand édifice. Et tu as participé avec la même légèreté à la détérioration de Maaga la Scythe. Tes lois ont privilégié l’économie au détriment des impératifs biologiques. Des programmes industriels et militaires étaient nécessaires à l’équilibre de Triah-Reine, objecta Ryl. Tu n’as jamais cherché à freiner l’exploitation outrancière des ressources de ta planète. L’épidémie de choradra est un résultat de la pollution. La caste des industriels faisait pression sur moi. Tu pouvais t’opposer au démantèlement des rapports humains comme au mépris de la nature… »
Conversation qui amène à réfléchir sur l’opportunisme de certaines technologies, dites de progrès, qui détériorent insensiblement mais de façon profonde l’environnement biologique et spirituel de l’humanité. Le roman de science-fiction est peut-être le support d’une nouvelle philosophie, tout au moins le moyen de transmission d’une mise en garde, une manière de dire Attention, danger. Le modernisme à outrance peut se retourner contre les apprentis sorciers.
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