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GAETAN BRIXTEL |
Rabbit RunAux éditions SKAVisitez leur site |
541Lectures depuisLe jeudi 2 Janvier 2020
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Une lecture de |
Nouvelle numérique. Collection Noire Sœur. Editions Ska. 20 pages. 1,99€. ISBN : 9791023407969 Ce matin, un lapin… Un chien ? Trop gros et puis, il faut le sortir, quelque soit le temps. Un chat ? Il prend trop de place aussi et il faut accepter qu’il griffe les fauteuils. Et il faut s’en occuper de ces bestioles, être à leur disposition. C’est encombrant dans un studio, bruyant parfois. Pourtant un animal, pour un jeune homme solitaire, à défaut de femme, c’est un gentil compagnon, qui ne parle pas trop. Dans une animalerie, une gentille dame, c’est toujours gentil une vendeuse lorsqu’elle veut vous refourguer quelque chose, une gentille dame présente à notre narrateur un lapin. Pas n’importe lequel. Un lapin bélier au front têtu, aux oreilles tombantes, calme, docile, affectueux. Si, si, un lapin peut se montrer affectueux. La preuve, lorsque le futur acquéreur le prend, Jeannot Lapin se niche dans ses bras. Rectification : il ne va pas se prénommer Jeannot mais Gustave. C’est bien Gustave, cela sent le terroir, ça rime avec betterave…
Papa c’est pris d’affection pour Gustave qui est presque comme un gamin pour lui. Gustave possède sa cage, Papa lui a installé un parc tout autour pour que son lapin bélier puisse se promener, s’ébattre, comme s’il était en liberté. Parfois Adélie vient voir Papa, s’inquiète de sa santé. Lui il s’inquiète de Gustave, surveillant ses petites crottes noires, semblables à des olives desséchées. Jusqu’au jour où…
Débutant dans la douceur, ce roman rose devient bientôt d’une noirceur torride. Avec Gaëtan Brixtel, aucune nouvelle ne se ressemble, et pourtant il existe une continuité dans son œuvre. L’auteur nous plonge dans un quotidien, son quotidien, implacable. Peu de personnages dans ce conte animalier, mais une ambiance familiale qui peu à peu devient étouffante. Il est simplement dommage que, obéissant à une mode non écrite que l’on retrouve dans les titres de films ou de romans, Gaëtan Brixtel ne nous offre pas un titre français mais emprunte à une manie de plus en plus prégnante d’intituler cette nouvelle, de l’affubler pourrais-je écrire, d’un titre anglo-saxon. Je lui pardonne, car j’aime bien le style de Gaëtan Brixtel, son univers parfois décalé et pourtant situé dans un quotidien dans lequel chacun pourra se retrouver. Mais il aurait pu donner comme titre : La course du lapin bélier à travers le studio… Un clin d’œil à Sébastien Japrisot.
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