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FREDRIC BROWN |
Lune De Miel En EnferAux éditions FOLIOVisitez leur site |
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Une lecture de |
honeymoon in Hell – 1950. Traduction Jean Sendy révisée par Thomas Day. Collection Folio SF N°280. Parution 14 juin 2007. 368 pages. 7,90€. Première édition : Revue Galaxie 1ère série. Illustrations de Don Sibley. Novembre 1953. ISBN : 9782070342723 Recherche bébés mâles désespérément ! Ecrite en 1950, cette nouvelle nous transporte dans une anticipation proche, le 16 septembre de l’année 1962 et les jours qui suivent très exactement. Les lecteurs qui lurent ce texte à l’époque de sa parution pouvaient tout imaginer, mais de nos jours, on se dit que si certaines situations ont pu se réaliser, d’autres sont loin d’être accomplies. Ce qui n’était pas nouveau, et qui perdura durant quelques décennies, c’est l’antagonisme entre les Etats-Unis d’Amérique et l’Alliance Orientale composée de la Russie, de la Chine et leurs satellites de moindre importance. La course à la Lune en était le motif immédiat et principal. Seulement les donnes changent lorsque les naissances commencent à n’enregistrer que des enfants de sexe féminin. Les mâles bientôt vont disparaitre de la surface de la Terre si cette particularité se perpétue. A début cela n’était qu’épisodique, mais bientôt l’état-civil n’enregistre que des gamines. Et cela aussi bien dans le boc de l’Est qu’en Amérique. Et partout sur Terre, quelle que soit la nation et son appartenance politique. Un phénomène qui inquiète savants et gouvernements de tous bords. La solution viendrait, peut-être, du recrutement de Ray Carmondy, obscur employé comme opérateur auprès d’un appareil cybernétique ou calculateur électronique appelé Junior, chargé de poser des questions et de recueillir les réponses. Cela fait quelques années qu’il officie un peu comme programmateur, mais auparavant il fut l’un des premiers et rares pilotes de fusée à alunir, ce qui lui confère une aura certaine et lui aura permis d’obtenir le grade de capitaine. En effet, après avoir étudié son profil, les responsables pensent qu’en le mariant (heureusement qu’il est célibataire) à une jeune femme russe possédant le même profil, cosmonaute célibataire, ils pourraient procréer de petits garçons. Mais pour cela il leur faut envoyer les deux candidats désignés d’office sur la Lune, afin d’échapper à une quelconque entité négative provenant, peut-être de l’espace. Après quelques préliminaires, accord obligatoire de la Russie et de la future mariée, qui se prénomme Anna, rencontre par visioconférence et mariage idem, voilà les deux tourtereaux en devenir fonçant chacun à bord de leur nef. Ils doivent se retrouver dans le Cratère de l’Enfer, et grâce aux fusées-ravitailleuses qui vont les accompagner, se construire un petit nid douillet.
L’on retrouve dans ce texte tout l’humour de Fredric Brown pour un sujet grave. La disparition de l’être humain par la sélection d’un sexe unique sans possibilité de procéder à des inséminations artificielles. La dérision du propos ne cache pas non plus l’antagonisme entre Russes et Américains, leur volonté de parvenir à s’accaparer le domaine spatial. Mais Fredric Brown trouve une solution qui équivaudrait à instaurer une paix durable, alors qu’au même moment, mais cela il ne pouvait le prévoir, la guerre froide est à son apogée avec la construction du mur de Berlin et la crise des missiles de Cuba. Ce qu’il avait imaginé en 1950 ne peut donc se réaliser en 1962, mais ceci pourrait être une solution aux guerres qui se déclenchent un peu partout. Sans que la génétique soit un facteur de rapprochement obligé quoique de nos jours certains palliatifs ont été découverts. Mais ceci est une autre histoire. Goûtons plutôt cette histoire qui joue avec dérision sur un problème sensible.
Cette nouvelle a été reprise en compagnie de dix-neuf autres nouvelles dans un volume titré Lune de miel en Enfer, et a connu diverses rééditions principalement dans la collection Présence du Futur chez Denoël à huit reprises entre 1964 et 1997. |
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