Ça ne se refuse pas de Fredric BROWN


Ça Ne Se Refuse Pas BROWN472

FREDRIC BROWN

Ça Ne Se Refuse Pas


Aux éditions SERIE NOIRE


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1893

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Le mardi 13 Octobre 2015

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Fredric BROWN




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Knock Three-One-Two - 1959. Traduction de Jean Rosenthal N°768. Parution février 1963. 192 pages.

Ça dépend de ce que l'on vous propose !

La ville a peur !

En deux mois, deux femmes ont été violées puis étranglées chez elles, et depuis la ville vit dans la peur d'une récidive. Des consignes ont été données, chaque porte doit être munie d'une chaîne de sécurité et les femmes qui sont seules chez elles ne doivent pas laisser entrer un inconnu sans s'assurer qu'elles ne craignent rien. Il est dix-sept heure et le Monstre a tenté de répéter son forfait. En vain.

Ray Fleck est en colère. Il doit près de cinq cents dollars à Joe Amico, un preneur de paris (un bookmaker en français courant). Seulement il n'a que vingt-huit dollars sur lui, et sa femme refuse de lui avancer une partie de son assurance-vie.

Ray est représentant en alcool et s'il ne roule pas sur l'or, il gagne confortablement sa vie, grâce aux commissions qu'il empoche. Ruth, son épouse depuis six ans, une jolie femme précisé-je en passant, est serveuse le soir, de dix-sept heure jusqu'à près de minuit, dans un restaurant grec, Chez Mikos. Mikos est secrètement amoureux de Ruth mais est un homme loyal. Seulement Ray est un parieur invétéré et il ne peut s'empêcher de continuer malgré tout de miser sur les chevaux. Il gagne, il perd, la chance n'est pas toujours au rendez-vous.

Il décide de participer à une partie de poker le soir même mais pour cela il lui faut un minimum de cent dollars. Et il espère bien gagner afin de rembourser, tout au moins en partie, Amico.

Il pense qu'en empruntant dix dollars, voire plus, par-ci par-là il va pouvoir faire fructifier ses vingt-huit dollars, seulement ce n'est pas ce qui se produit. Il ponctionne son vendeur de journaux habituel, Benny le Dingue, qui affirme que c'est lui le Monstre, de dix dollars, lui promettant de miser la somme sur un cheval gagnant. Benny confiant et crédule lui avance la somme, mais au fur et à mesure qu'il entame sa tournée, Ray va récolter quelques dollars qui aussitôt ressortiront plus vite qu'ils sont entrés dans son escarcelle.

Il se rend chez sa maîtresse, Dolly Mason, mais il n'est pas le seul à partager son lit. Ce n'est pas grave, du moment qu'elle accepte de le recevoir le soir même, et qu'elle lui prête cent dollars, à la rigueur cinquante, il n'est pas trop regardant. Elle affirme ne rien posséder alors tandis qu'elle procède à ses ablutions, il s'empare des bijoux qui résident dans un petit coffret. Malheureusement deux impondérables s'élèvent devant lui. D'abord les bijoux ne sont que de la pacotille, de plus l'amant de cœur de Dolly est un détective privé.

Pendant ce temps, le Monstre parcourt les rues de la ville à la recherche d'une prochaine victime. Ray va se trouver dans un bar face à ce récidiviste et imagine que si le tueur s'en prenait à sa femme, ses ennuis financiers seraient résolus. Pour cela il lui faut un alibi solide.

L'action de ce roman est condensée en à peine huit heures puisque le début de l'intrigue démarre à dix-sept heure et trouve son épilogue à deux heure quarante-cinq le lendemain matin. Mais entre temps que de péripéties, que de retournement de situation dans le portefeuille de Ray, que d'avatars en tout genre, de périodes d'espoir et de découragement, d'abattement, de dépenses d'énergie.

Si Ray se dresse comme le personnage central du récit, les autres protagonistes ont droit à la parole et les séquences dans lesquelles ils apparaissent alternent avec celles dans lesquelles Ray évolue.

Et cette quête d'argent, omniprésente, nous renvoie à des romans de William Irish dans lesquels un homme seul doit rechercher une vérité pour se dédouaner. L'impression qu'un homme se débat contre tous, abandonné.

Mais s'il existe une légère approche avec William Irish, ce roman résume toute la quintessence de l'univers Brownien, l'alcool, et ce n'est pas par hasard si Ray est représentant en spiritueux, et un humour sous-jacent qui n'appartient qu'à lui.

Si ce roman n'est pas le meilleur de Fredric Brown, dans le domaine du policier, il n'en est pas loin et il fait partie des réussites de cet auteur à part, un peu délaissé de nos jours après avoir connu une vague d'engouement dans les années 1980.

Ce roman a été adapté au cinéma par Jean-Pierre Mocky en 1975 sous le titre L'ibis rouge, avec dans les rôles principaux Michel Serrault, Michel Simon, Michel Galabru, Jean Le Poulain, Evelyne Buyle.

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de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER

Dans cette ville américaine rôde un psychopathe, un monstre qui a déjà violé et tué deux femmes. Ce soir-là, il espère faire une nouvelle victime, mais la population féminine se méfie maintenant. Bien qu’il ait déjà croisé la silhouette du tueur, ces meurtres ne sont pas le problème de Ray Fleck. Âgé de vingt-neuf ans, il est représentant en alcools. Il est marié à Ruth, vingt-trois ans, serveuse au bar-restaurant grec "Chez Mikos". Comme tant de joueurs invétérés, Ray Fleck a fini par s’endetter. En ce début des années 1960, cinq cent dollars c’est une lourde somme. Son bookmaker Joe Amico ne patientera plus très longtemps avant de réclamer son dû. Il est urgent que Ray trouve une solution. Une partie de poker peut-être, encore faut-il assez d’argent liquide pour miser.

Ruth détient un placement financier, une assurance-vie de dix mille dollars, grâce à quoi elle aurait pu se procurer les cinq cent dollars. Mais la jeune femme a refusé. D’ailleurs, elle commence à s’interroger sur son mariage, pensant au divorce. Elle songe à demander conseil ce soir-là à son patron George Mikos. Ce dernier est platoniquement amoureux de Ruth. S’il ne peut agir sur le mari de son employée, au moins s’efforcera-t-il de la protéger contre le psychopathe lorsqu’elle rentrera chez elle… Benny, trente-cinq ans, est un brave garçon simplet qui tient le kiosque à journaux du quartier. Son psychisme instable pousse Benny à s’accuser de crimes. La police locale le traite avec bienveillance, connaissant son cas. Cette fois, il compte avouer être le monstre qui a tué deux femmes.

Pour Ray Fleck, les petites combines visant à gratter une poignée de dollars ne fonctionnent pas très fort. De pauvres entourloupes qu’il remboursera un jour ou l’autre, mais Joe Amico ne l’entend pas ainsi. Il reçoit chez lui Ray, qui voudrait négocier un délai suffisant. Hélas, la confiance n’est plus de mise entre eux. La seule issue, ce serait Dolly Mason. Elle est esthéticienne, partenaire dans un institut de beauté. Elle aime tant les hommes qu’elle pourrait passer pour nymphomane, sans être prostituée. Elle a un amant en titre, Mack Irby, ex-flic devenu détective privé. Ray Fleck est assez intime avec Dolly, également. Pas au point qu’elle accepte de lui prêter cinq cent dollars, quand il la contacte. Alors, Ray ne trouve rien de mieux que de voler les bijoux de Dolly, qui s’en aperçoit vite.

À vrai dire, Ray a de faux espoirs concernant son butin, car ce n’est que du toc. Quand il s’adresse à un receleur, celui-ci n’est guère conciliant. Le détective Mack Irby a été alerté par sa maîtresse Dolly. Retrouver le vrai nom de Ray et son adresse, 312 Covington place, est un jeu d’enfant pour lui. Repérer dans quel bar il traîne à cette heure de la nuit n’est pas trop compliqué non plus. Tandis que le kiosquier Benny se rend au commissariat, rien ne s’arrange pour Ray. De son côté, il est l’heure pour Ruth de rentrer à son domicile…

(Extrait) “Pas question de prendre l’escalier cette fois. Il appela l’ascenseur. Puis il se rappela quelque chose et prit son portefeuille. Amigo avait dit à Monahan de prendre trente-six dollars, mais Monahan avait peut-être tout raflé. Non. Monahan avait été honnête : le portefeuille contenait le billet de dix et quatre billets d’un dollar. Une misère !

Il fallait absolument taper Dolly maintenant. Et autant essayer d’obtenir d’elle cinq cent dollars pendant qu’il y était. Qu’est-ce qu’il avait à perdre ? Si elle marchait (et il lui proposerait n’importe quel intérêt pour arriver à ses fins) il renoncerait à la partie de poker pour ne pas risquer de les perdre. Il garderait la somme intacte pour être sûr de pouvoir payer Joe demain.

Tandis que cinquante ou cent dollars ne l’avanceraient à rien pour régler la question de Joe. Si Dolly ne pouvait pas faire mieux, sa seule chance ce serait de faire fructifier ce petit pécule au poker.

― "Dolly, Dolly, je t’en supplie, murmura-t-il. Sois comme la maîtresse de ce type dans la nouvelle de Maupassant."”

Ce roman a été adapté trois fois à l’écran. Aux États-Unis, "Knock Three-One-Two" fut un épisode de la série Thriller, diffusé le 13 décembre 1960 sur NBC. Une adaptation assez fidèle, avec Joe Maross dans le rôle de Ray Kinton (au lieu de Ray Fleck), Beverly Garland dans celui de Ruth, et Warren Oates. En France, c’est Jean-Pierre Mocky qui transposa cette histoire sous le titre "L’ibis rouge" en 1975, avec Michel Serrault, Michel Simon, Michel Galabru, Jean Le Poulain, Evelyne Buyle. Une nouvelle adaptation française date de 1998 : "Ça ne se refuse pas", un film d’Eric Woreth, avec Isabelle Renauld, Jean-Marc Barr, Julie Gayet, Stéphane Rideau, Daniel Duval : Dans une ville hantée par la présence d’un meurtrier invisible, Marthe traverse la nuit. Endettée au jeu, deux cent mille francs à rembourser sous vingt-quatre heures, ne pouvant compter sur personne, elle s’engage dans une lente spirale, allant de bar en bar pour essayer de se refaire.

Le premier atout à retenir, c’est l’unité de temps : cette histoire se déroule en continu de 17h à 2h45 de la nuit. Ce qui suppose une belle virtuosité de la part de l’auteur, dont ce fut un des derniers romans. Car il n’y a aucun temps mort dans la narration, la logique et la chronologie sont impeccables. Le deuxième atout favorable, c’est la construction du récit. Le chassé-croisé de personnages (Ray, Ruth, Benny, Dolly, Mikos, Mack Irby) est une forme permettant d’en dresser des portraits vivants, et de suivre les péripéties qu’ils vont traverser. Ça assure évidemment un bon tempo. Concernant George Mikos, Fredric Brown trouva une astuce supplémentaire, bel exercice de style. Le troisième atout, c’est bien sûr le dénouement de cette intrigue, une chute inattendue et très maligne.

Il faut souligner la tonalité de ce roman. Avec un criminel dans les parages, il serait facile de plomber l’ambiance. Au contraire, c’est avec une bonne dose d’ironie qu’est racontée la soirée en question. Ray n’est qu’un gagne-petit incapable de se sortir du pétrin. Ruth n’est plus dupe de ce mari dépensier. Dolly la croqueuse d’homme n’est pas stupide. Joe Amico le bookmaker, non plus. Plus de sourires que de noirceur, finalement. Bien que Fredric Brown soit quelque peu oublié aujourd’hui, c’était un auteur d’excellent niveau.

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