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MESSAOUD BENYOUCEF |
Le Nom Du PèreAux éditions L EMBARCADERE |
2415Lectures depuisLe lundi 3 Octobre 2005
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Une lecture de |
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« Le Nom du père » est une pièce de théâtre que la quatrième de couverture nous présente ainsi : « Troisième moment d'une aventure artistique inaugurée par « Lettres à Jeanne » et prolongée par « Dans les ténèbres, gîtent les aigles ». « Le nom du père » sonde un autre de ces lieux où la mémoire des vaincus de l'Histoire, entravée et bâillonnée, n'en finit pas de se débattre. » Autant dire que cela n’a aucun rapport avec le polar. Alors pourquoi rendre compte, ici, de cet ouvrage ? Parce que depuis le 3 mars 2005, les associations AJIR (Association Justice Information Réparation pour les Harkis), par Génération Mémoire Harkis, AHSM (Association des Harkis de la Seine-Maritime), AAAAS (l'Association des Anciens des Affaires Algériennes et Sahariennes) ne demande rien de moins que la « suspension de la publication du livre » et « l’interdiction du spectacle » Etrange exigence, en ces temps où l’on réclame en toute chose la liberté totale… Mais peut-être ne s’agit-il que de celle d’entreprendre et d’exploiter ? De quoi nous parle donc cette pièce de théâtre qui a occasionné l’hydre de ces associations ? D’un jeune harki qui n’a rien connu d’autre que « le camp, l'école du camp, les instituteurs du camp, les gardiens du camp, le directeur du camp, le couvre-feu du camp, la brise glaciale du camp en hiver, la chaleur de plomb du camp en été… » et qui se fait appeler SNP (Sans Nom Patronymique). Un jour, alors qui vient de chasser sa vieille institutrice, un groupe de jeunes, de retour d’Afghanistan, lui propose de rejoindre leur combat. A coups de quolibets, il repousse leur offre, préférant la bière et l’amour de Christiane. Mais on ne peut pas être approché par ce genre de groupe sans en subir les conséquences. Un officier de l’armée français lui rend visite et le « contraint » à infiltrer les rangs du djihad. Et SNP devient Abou-Chafra, combattant des GIA, portant barbe et tunique. Au camp succède le maquis algérien… jusqu’au jour où, un aïeul hante ses rêves et lui révèle, comment dans sa famille un frère a tué un frère. Le destin de SNP bascule de nouveau, il fuit le maquis et rejoint l'Armée Nationale Populaire. Enrôlé, dans le jeu trouble de la guerre secrète, il est contraint de refaire le chemin en sens inverse. De retour dans les maquis, il découvre qu’en fait ses chefs travaillent pour les services américains… Au final, objet de toutes les trahisons SNP après un dernier acte d’inhumanité, choisit l’amour et rejoint Christiane. Alors qu’est ce qui a provoqué la colère de ces deux associations de Harkis ? il semble que ce soit une certaine lecture de cette pièce. C’est du moins ce qui ressort de leur communiqué quand il précise : « Messaoud Benyoucef par des poncifs et des clichés éculés, ravive ainsi les cicatrices de la guerre d’Algérie et blesse toute une communauté ! Il reprend à son compte l’injure de trahison et la développe en affirmant qu’elle se trouve dans les gênes chez les Harkis et qu’elle se transmet par hérédité de génération en génération. Il omet de préciser que les Harkis se sont battus principalement contre la terreur imposée par le FLN aux populations civiles. Si trahison il y a eu ce n’est pas le fait des Harkis, mais de ceux qui les ont livrés désarmés à leurs adversaires et de ceux qui n’ont pas respecté les accords qu’ils avaient pourtant signés. » Et c’est bien ce qu’il y a d’étonnant dans cette affaire ! Car si quelqu’un trahit dans Le nom du père, ce n’est pas SNP. En fait, dans les trahisons, puisque trahisons il y a, SNP n’est que la victime du jeu des grandes puissances, un peu comme le fut son père. Mais quoi qu’il en soit, si l’envie vous prend de faire un break dans vos lectures polardeuse, n’hésitez pas : tournez-vous vers « Le nom du père »… ou plus généralement vers Messaoud Benyoucef |
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