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JAMES CARLOS BLAKE |
La Maison WolfeAux éditions RIVAGESVisitez leur site |
851Lectures depuisLe jeudi 11 Mai 2017
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Une lecture de |
La grande famille Wolfe est établie de longue date dans le sud du Texas, à la frontière avec le Mexique. Côté américain, le hameau de Terre-Wolfe ne compte que soixante-six habitants. “On est au milieu de nulle part d’ailleurs, à mi-chemin entre Brownsville et l’embouchure du Rio Grande, sur une soixantaine d’hectares.” Un endroit où personne ne vient s’égarer. Certes, sous l’autorité des Trois Oncles, les activités des Wolfe offrent une façade légale, ce qui en fait une famille respectée. Toutefois, ils tirent l’essentiel de leurs revenus de la vente d’armes – un marché extrêmement juteux – et de faux documents d’identité. Plus quelques activités annexes aussi illégales, mais pas du trafic de drogue. Si des voyous mal inspirés ont la malencontreuse idée de s’attaquer aux Wolfe chez eux, la réplique est expéditive. De l’autre côté de la frontière, se trouve la branche mexicaine de la famille Wolfe, qui exerce dans les mêmes domaines illicites. Ils ne sont pas mouillés avec les violents cartels, experts en drogues et kidnappings. Leur clan prend pour base un réseau occulte, les Jaguaros, toujours informé de ce qui se passe, mais ne fréquentant pas la pègre. Officiellement, les relations sont quasi-inexistantes entre les Wolfe de part et d’autre. Malgré tout, les Oncles ne se perdent pas de vue. Et la jeune rousse Jessica Wolfe est très amie avec sa cousine mexicaine, la brune métisse Rayo Luna Wolfe. Étant étudiante, Jessie a sympathisé avec une autre Mexicaine, Luz Sosa, fille du puissant et riche Oscar Sosa. La jeune Luz se marie avec le fils de Francisco Belmonte, appartenant aussi à l’élite financière de Mexico. C’est ainsi que Jessie est invitée au mariage, en tant que demoiselle d’honneur, avec son chevalier servant Aldo, et sa cousine Rayo. À la fin des festivités, une dizaine d’invités est victime de ce qui semble être un braquage. En réalité, c’est une prise d’otages collective. Jessie Wolfe fait partie des prisonniers. Elle va tenter de s’échapper. Vite rattrapée, elle paiera cher cette évasion manquée. Rayo Luna n’a pas été enlevée. Elle alerte très vite l’Oncle Rodrigo. Ce dernier contacte les Wolfe américains. La bande dirigée par Ramon Colmo, dit Galan, et le nommé Espanto, réclame cinq millions de dollars en guise de rançon. Il s’agit d’un petit gang, indépendant des cartels, mais fort bien organisé. Leur complice Huerta était chargé de la sécurité de la propriété Belmonte. Ce qui leur a facilité la tâche. Mais ils ne s’encombreront pas longtemps d’un comparse tel que Huerta. Certains sbires sont plus fiables, sans états d’âme, comme Chino et Chato. Si les conditions fixées par Galan pour la rançon sont précises, les Wolfe craignent que le gang éliminent quand même les otages. Jessie pourrait d’ailleurs être la première victime. L’Apache, qui l’a déjà maltraitée, se chargerait d’elle volontiers. Tous les Wolfe sont concernés, mais deux d’entre eux ont des affinités plus personnelles avec Jessie. Patron de bar à Terre-Wolfe, Charlie Fortune fait figure de tuteur pour Rudy Wolfe et pour Jessie ; il est le protecteur de cette branche de la famille. Il appartient donc à Charlie et Rudy de régler le problème, en territoire mexicain, avec l’aide de Rodrigo. Le gang de Galan est efficace, et sans doute meurtrier ? Les Wolfe ne sont pas des tendres, et son bien entraînés, eux aussi… (Extrait) “Le type à la queue-de-cheval les contourne par derrière. Il sort un masque de sommeil du sac et le glisse sur les yeux d’Aldo, puis prend un rouleau d’adhésif et lui bâillonne la bouche, faisant le tour de la tête. Puis il s’occupe de Susi. Ils s’assurent qu’on n’a même pas les moyens de chercher de l’aide, pense Jessie. Qu’on ne nous retrouve pas avant demain matin. Elle tressaille en sentant le type à la queue-de-cheval derrière elle. Le masque de sommeil tombe sur ses yeux, l’adhésif lui ferme la bouche, et l’homme passe au suivant. Jessie reste immobile, ligotée, bâillonnée, aveuglée. Elle n’entend que l’adhésif qu’on déroule – et puis soudain, elle est sûre qu’on pleure doucement et la peur revient…” Romancier chevronné récompensé par plusieurs prix prestigieux, James Carlos Blake a entamé avec “La loi des Wolfe” une saga dédiée à la famille Wolfe, dont “La maison Wolfe” est le deuxième opus. L’introduction du présent roman nous permet de situer le cadre de cette série. Cette famille a sa conception de l’autodéfense : “Nous ne laissons personne se mêler de nos affaires, et nous ne nous mêlons pas des siennes. Laissez-nous en paix et nous vous laisserons en paix.” Par contre, disposant d’autant d’armes qu’il veulent, gare à ceux qui les provoquent, à quiconque constitue une menace pour la famille ou l’un de ses membres. Pas exactement de cynisme dans leur riposte, plutôt leur version de la justice. Derrière l’image tant soit peu exotique, le Mexique est un pays confronté à un banditisme omniprésent. Vaste problème que, malgré de gros moyens, le gouvernement fédéral n’a jamais réussi à éradiquer. La séquestration contre rançon y est assez courante, semble-t-il. Un moyen pour des gangs, déjà aguerris mais ayant encore peu de pouvoir, de se rapprocher du niveau des trop fameux cartels. Le contexte de ces kidnappings est utilisé par l’auteur pour alimenter ce roman d’aventure. La structure narrative est habile, nous permettant à la fois de suivre la réaction des Wolfe, la situation des otages et de leurs ravisseurs. Une histoire fourmillant de péripéties, dans la grande tradition du polar. On se régale ! |
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