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EDWARD BUNKER |
Aucune Bête Aussi FéroceAux éditions RIVAGESVisitez leur site |
699Lectures depuisLe mercredi 3 Novembre 2016
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Une lecture de |
No beast so fierce. 1973. Traduction de Freddy Michalski. n°127 (mars 1992). Réimpression 12 octobre 2016. 448 pages. 9,50€. Première édition Rivages Thriller. 1991. 346 pages. 1991. A part l'homme peut-être... Depuis huit ans qu'il végétait en prison, Max Dembo attendait ce moment avec une certaine fièvre et une fébrilité teintée d'angoisse. Depuis longtemps il s'y préparait, ayant envoyé plus de deux cents lettres. Mais il n'a jamais reçu une seule réponse. Enfin le grand jour est arrivé. Libre ! Libre au bout de huit ans. Libre, mais pas de travail. Car il est difficile pour un ancien détenu de trouver un emploi et ce n'est pas avec le maigre pécule qu'ils possèdent que les ex-taulards peuvent se permettre de se conduire en rentiers. Et c'est là que débute le cercle infernal : Tu n'as rien, tu voles. Tu voles, tu vas en prison. Tu sors de prison, tu ne trouves pas d'emploi. Tu ne trouves pas d'emploi, tu n'as rien... Pourtant Dembo s'était juré de ne plus dévier, de ne plus tomber dans l'engrenage. Mais les premiers pas sur la route de la liberté sont semés d'embûches et l'officier responsable de conditionnelle est trop rigoriste, trop moraliste pour véritablement inciter Dembo à ployer l'échine. Dembo supplie Rosenthal, ce censeur pourtant issu d'une communauté brisée. Peine perdue. Dembo s'enlise à nouveau dans une facilité de façade. L'exaltation de tenir dans sa main un avenir flou, exacerbé par quelques doses de drogue, d'abord une cigarette d'herbe de provende, puis le comprimé puis la seringue. Et c'est la dégringolade, le retour aux sources, le retrait des bonnes intentions.
Roman autant que récit, Aucune bête aussi féroce est un constat en même temps qu'une dénonciation. Edward Bunker a passé la moitié de sa vie en prison, et d'ailleurs ce livre a été écrit et publié alors qu'il tuait le temps en geôle. Plus heureux et plus fort mentalement que son héros, dans ses choix et dans ses résolutions, Bunker enfin libre a réussi complètement sa reconversion littéraire. Mais il est l'îlot planté au milieu d'un fleuve en cru, et malheureusement rares sont ceux qui s'en sortent. Justement à cause de la carence, de la méfiance, de la répulsion de l'employeur éventuel envers un repris de justice. Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à mettre au banc de l'accusation et le nombre de demandeurs d'emploi étant plus conséquent que celui des offres, le système de réinsertion en peut trouver de panacée. Cri de désespoir qu'Aucune bête aussi féroce ne pourra pousser sans se faire entendre un jour. Démagogie direz-vous. Oh que non, triste réalité tout simplement. |
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