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JEAN-DANIEL BREQUE |
Les Trésors De BaskervilleAux éditions RIVIERE BLANCHEVisitez leur site |
293Lectures depuisLe samedi 10 Juillet 2016
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Une lecture de |
Anthologie présentée par Jean-Daniel Brèque. Parution 2016. 132 pages. 5,00€
Et pour se procurer ces trésors, point n'est besoin de fracturer un coffre-fort !
Il fut un temps où les magazines spécialisés en littérature policière, Ellery Queen Mystère Magazine, Alfred Hitchcock Magazine, Le Saint Magazine, pour ne citer que les plus connus et dont la longévité a parfois dépassé plusieurs décennies, ces mensuels permettaient de présenter aux lecteurs des nouvelles ou courts romans écrits par des pointures ou de jeunes pousses, tout autant anglo-saxonnes que françaises. Et combien ont pu se faire un nom et entrer dans des maisons d'éditions grâce à leurs textes. Heureusement, il existe encore des passionnés pour non seulement proposer des anthologies mais également des auteurs pour la plupart tombés dans les oubliettes de la littérature populaire, d'évasion, policière, et dont les nouvelles sont de véritables petites perles. Pour commémorer les 5 ans (déjà !) de la collection Baskerville (2011-2016) et afin de célébrer cet événement, Jean-Daniel Brèque a sélectionné cinq récits introuvables dus à ceux que l'on pourrait appeler les grands précurseurs de la littérature policière, ayant vécu fin du XIXe, début XXe siècle :
Grant ALLEN: Le grand vol de rubis. Riche héritière, Persis Remanet est Américaine. Elle est hébergée à Londres, et participe à de petites fêtes et des réunions huppées, exhibant un magnifique collier de rubis. Elle fait la connaissance d'un Irlandais, Sir Justin. Le coup de foudre de la part de ce soupirant qui la raccompagne jusque chez elle, enfin chez les amis où elle est logée. Dans la nuit, son collier de rubis est dérobé. Presqu'une parodie de nouvelle policière, humoristique, grinçante parfois, qui se moque gentiment mais ouvertement des Américaines et d'un enquêteur chargé de retrouver le collier. La vie serait dure pour tout le monde (et en particulier pour les politiciens) si nous étions toujours liés par nos déclarations de la veille. The Great Ruby Robbery. The Strand Magazine. Octobre 1892.
Robert BARR: Le mystère des 500 diamants. Ancien chef de la Sûreté, durant sept ans, à Paris, Valmont a été obligé de s'exiler à cause d'une affaire dans laquelle il a été impliqué à son corps défendant. Depuis il vit à Londres exerçant la profession de détective privé, ce qui lui convient nettement mieux, financièrement. C'est l'affaire qui déclencha son renvoi que le narrateur évoque ici. Le Collier de la Reine, un collier de diamants découvert au château de Chaumont, portant malheur, selon les croyances, à celui qui le détient et qui entraînera le policier dans moult aventures pour le compte du gouvernement français. The Mystery of the Five Hundred Diamonds. The Saturday Evenig Post. 4-11 juin 1904.
Richard MARSH: Haute finance. Lorsqu'un boursicoteur (on ne parlait pas encore de trader à l'époque), afin de gagner beaucoup d'argent et même plus, propose à un ami une opération qui devrait leur rapporter une fortune. Mais pour cela, il suffit de fomenter une guerre entre la France et l'Allemagne. L'appât du gain mène à tout. La Haute Finance. The Windsor magazine, février 1902.
Barry PAIN: Smeath le voyant. Clerc d'avoué, Percy Bellowes désire gagner de l'argent mais il n'a pas encore trouvé sa voie. Il joue du violon, du cornet, danse à l'américaine, a figuré dans une troupe théâtrale, mais sans réel talent. Il se découvre toutefois une prédisposition dans la prestidigitation. Cela va un temps mais il faut trouver autre chose. L'hypnose par exemple. La rencontre avec un personnage dont il décèle des dons de voyance va pouvoir lui permettre de monter son pécule. Mais il arnaque son complice qui lui ne rêve que d'oiseaux. Une historiette qui devrait ravir les amis des animaux, surtout ceux qui apprécient les hiboux. Smeath. The London Magazine, avril 1911.
Fergus HUME: la danseuse espagnole. Médecin, débordé par le nombre de patients à soigner, Dick est content de retrouver son cousin Tancred qui revient d'Espagne où il a séjourné durant deux mois. Trancred a la mine défaite, il est décharné, et il affirme être poursuivi par des démons. D'ailleurs, Dick l'entend peu après, un air de guitare retentit d'on ne sait où. Débute alors une étrange histoire dont Séville sert de décor. Dans le quartier gitan, Tandred assiste à une scène étonnante. Une jeune femme nommé Lola danse en jouant avec une tête de mort. Tandred est fasciné mais s'approche un peu de trop près de Lola, ce qui ne plait guère au compagnon de la danseuse. S'ensuit une rixe, et un mort. Dans un contexte fantastique, cette nouvelle nous entraîne en de nombreux pays d'Europe, et jusqu'aux Antipodes pour revenir dans l'Angleterre des Hauts de Hurlevent. Une nouvelle à en perdre la tête. The Dancer in Red. 1906. Première traduction dans Ric & Rac, 24 mars 1934 par René Lecuyer.
Toutes ces nouvelles sont traduites ou révisées par Jean-Daniel Brèque.
Cinq nouvelles dues à cinq auteurs différents et dont la thématique est elle aussi totalement différente. Certaines d'entre elles sont d'actualité, comme quoi nos conteurs, romanciers d'aujourd'hui, réadaptent au goût du jour des situations qui ne sont pas "nouvelles". Un recueil indispensable, à mes yeux, pour qui veut connaître des conteurs et romanciers, leurs préoccupations et leur imaginaire, auteurs de textes qui n'ont pas vieilli et ont traversé le siècle et plus sans prendre une ride. Et il faut saluer le gros travail de recherche et de défrichage de Jean-Daniel Brèque qui œuvre en dehors des modes pour notre plus grand plaisir. |