sois belle et t'es toi ! de Jérémy BOUQUIN


Sois Belle Et T'es Toi ! BOUQUIN524

JEREMY BOUQUIN

Sois Belle Et T'es Toi !


Aux éditions LAJOUANIE


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Le mercredi 9 Juin 2016

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Jérémy BOUQUIN




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Samuel Fox est âgé de trente-deux ans. Garçon intelligent, bien éduqué (“Maman m'avait apporté sa curiosité ; papa, sa méthodologie, sa logique, son sens de l'ordre, des procédures”), il s'orienta bientôt vers le métier de policier. Sam débuta à la Brigade des Mœurs. Il s'aperçut vite qu'il n'entrait pas dans le moule : les fics n'ont pas assez de temps pour cerner le cas de chacun, voire pour aider les gens. Il garde des contacts, telle son amie Karen qui a des soucis tant personnels que hiérarchiques. Depuis huit ans, Sam est enquêteur pour une société privée, sans doute le meilleur. “Ma spécialité, ce sont les enquêtes sur les malveillances, les actes frauduleux, les personnes à risque…” Les arnaques à l'assurance se multipliant, la traque aux escrocs c'est son sujet : plus de trois cent affaires résolues, beau palmarès. Côté privé, c'est plus compliqué pour Sam.

Depuis l'enfance, il cherche son identité sexuelle. Il est attiré par les femmes, mais autant par les hommes. En réalité, la question est plus intime : Sam se sent plus Samantha que Samuel. Depuis quelques mois, il prépare sa métamorphose. Transformation complète et complexe qui coûte extrêmement cher. Douloureuse aussi, malgré la quantité de médocs non conventionnés qu'il absorbe. Il lui faudra encore un semestre avant d'atteindre son but, devenir femme. Non content de le placardiser, afin de l'éloigner de Paris, son patron Édouard l'envoie en mission dans la cambrousse entre Brive-la-Gaillarde et Souillac. Un bar-restaurant pour routiers faisant motel y a subi ces dernières années de multiples dégradations. Vandalisme stupide avec une part de malchance ou escroquerie répétitive à l'assurance, c'est ce que Sam devra déterminer sur place.

L'accueil est carrément froid de la part de Karl Clash, le patron septuagénaire du miteux établissement. Sam ne s'attendait pas à ce qu'il se montre coopératif. Il constate la trace des dernières dégradations. Dans un coin du parking, Doriane vit là, dans une caravane. C'est une prostituée défraîchie, pas rebutante. Elle a immédiatement compris la "féminité cachée" de Sam. Chaleureuse et dynamique aussi, Doriane s'occupe du service dans le restaurant. Globalement, l'activité n'est guère rentable. Sauf les soirs où Karl propose un repas festif : la faune des routiers est au rendez-vous. Nuit bruyante, peu de sommeil pour Sam qui loge au motel. Un seul autre client, Jean-Claude, formateur en entreprise, dessinateur de nus féminins à ses heures, “un dandy de province” pas antipathique.

Ce n'est pas en s'adressant à la gendarmerie que Sam en apprendra davantage. Le genre d'affaire qu'ils classent sans s'interroger, dans ces brigades rurales. En fonction des éléments à sa disposition, Sam “commence à gratter une première conclusion” : Karl vivote, l'argent de l'assurance lui est utile, ça n'en fait pas un escroc de grande envergure. Toutefois, lorsque l'enquêteur reprend contact avec la policière Karen, le portrait du vieil hôtelier prend une autre tournure. Infos issues des archives, filatures, recoupements… Le dossier ne sera néanmoins pas clos quand Sam termine son rapport…

Il existe diverses manières de raconter une enquête. Imiter le classicisme façon Sherlock Holmes, Maigret, Miss Marple ou Hercule Poirot, ça ne manque pas de charme. La tonalité de certains auteurs s'avère nettement plus fiévreuse. C'est le cas de Jérémy Bouquin, qui écrit furieusement, en quantité et en qualité. Il a produit une dizaine de romans, quelques nouvelles, des scénarios de BD. Un "besoin d'écriture" qui répond probablement à deux critères : un plaisir de construire de solides histoires, et un défi consistant à se démarquer du simple polar. Non pas en développant un thème absolument neuf – ce n'est pas le premier enquêteur traquant une escroquerie à l'assurance. Mais en présentant un récit à la fois d'une réelle vivacité, riche en psychologie, aux ambiances très convaincantes.

Que vaudrait une intrigue criminelle sans un contexte singulier ? Avec un héros ni mâle, ni femelle en guise de narrateur, il eût été facile de verser dans le grivois, de tomber dans la vulgarité, de sombrer dans la caricature sexiste. À l'inverse, le portrait de Sam est finement nuancé. Certes, son comportement heurtera fatalement la bien-pensance des puritains indécrottables. Entre force masculine et sensibilité féminine, c'est peut-être ce qui lui permet de jauger les faits avec équité. Entre autres choses, de comprendre ces routiers ayant besoin de décompresser, ou ce couple improbable végétant dans ce restaurant obsolète. Jérémy Bouquin fait mouche une fois encore, confirmant son talent.

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CLAUDE LE NOCHER
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Une autre lecture du

Sois Belle Et T'es Toi !

de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE

Parution 20 mai 2016. 208 pages. 18,00€.

Est-ce une fille ou un garçon?

Un garçon aux cheveux longs

Ou une fille en pantalon?

C'est là la question.

Après avoir été obligé de donner sa démission de la police, Sam est dorénavant enquêteur pour une agence privée, dite de sécurité, pour démontrer et démonter des malversations financières. Seulement...

Eh bien oui, car il y a un seulement, son patron préfère que Sam travaille à domicile. Sam risque de perturber les capacités intellectuelles, l'attention professionnelle de ses collègues à cause d'un tout petit rien. Sa poitrine grossit. Et c'est voulu.

Sam né Samuel mais que sa mère appelait lorsqu'il était tout petit Samantha parce qu'elle aurait préféré une fille. Elle l'habillait même en gamine, en catimini, pour sa seule joie et son plaisir personnel. Une attitude qui a marqué Sam et depuis quelques temps il prend des médicaments et pense même à une opération de vaginoplastie pour se muer en femme. Et il possède une petite garde-robe féminine qu'il réserve à son usage personnel, chez lui, dans l'intimité. Seul attifement féminin qu'il porte, un soutien-gorge de sportif destiné à lui comprimer la poitrine, alors que certaines femmes le mettent au rebut en signe de libération.

Donc son patron confie à Sam une mission qui devrait lui plaire même si pour cela il doit s'éloigner de la capitale. Sam n'est pas plus emballé que cela, mais bon, faut bien gagner sa croûte comme dit la mie. Direction un village de Corrèze afin de déterminer si le patron d'un hôtel-restaurant arnaque une société d'assurances, ou bien s'il est la victime d'une vengeance. Des actes de vandalisme répétés, une dizaine de fois en une dizaine d'années. Et l'assureur ne veut plus payer, il faut bien qu'il se fasse des bénéfices quand même.

Avant de se diriger vers le lieu de l'enquête Sam se ravitaille chez Tabatha, une copine homme, qui lui revend des médicaments pour faire tomber les poils superflus et il y en a toujours de trop, favoriser la mutation, des calmants aussi car tout ce processus de transformation s'effectue dans la douleur. Elle en a mal aux seins, Sam.

Après quelques heures de route, Sam arrive enfin en vue du motel, un routier. L'établissement ne paie pas de mine. Un grand parking pouvant contenir une trentaine de camions, une caravane plantée sur l'aire de stationnement, rien autour. Le village est loin, les autres habitations aussi. Le désert accueillant pour routier sympa. L'accueil est assuré par un molosse qui préfère se coucher au pied de la caravane qui est prise de tremblements. Sam n'est pas rassuré par le clébard qui se fait rappeler à l'ordre.

L'intérieur du bar-restaurant est vide, sombre, silencieux. Enfin, au bout de quelques appels, un vieillard daigne se présenter. Aussi délabré que son établissement. Honnêtement Sam se présente avec assurance comme expert en assurance. Le patron, du nom de Karl Clash, ne s'affole pas. Tout semble à l'abandon, la vaisselle n'est pas faite, rien ne cuit dans les casseroles, et pourtant il vaque comme si de rien n'était. Il accepte de montrer le dernier endroit vandalisé, le local poubelle complètement calciné.

Se présente alors une femme, guère plus reluisante, plus jeune peut-être, du nom de Doriane. Entre deux passes, elle aide le barman-cuistot propriétaire. Elle va préparer une chambre pour ce voyageur, il mangera sur place le soir, elle balaie les réticences de Sam, foin de la déontologie, il n'y a pas d'hôtel à moins de quarante bornes à la ronde.

Le soir, les routiers rappliquent aussi bien pour se restaurer que pour procéder à une relation charnelle avec Doriane. Et les conversations vont bon train sur le parking, le soir. Les bières défilent, tandis que d'autres se relaxent dans la caravane. Un seul pensionnaire dans cet hôtel. Un homme qui crayonne dans un carnet. De toute façon, Sam n'est pas là pour baguenauder et batifoler, mais bien pour enquêter, pour savoir si ces dégradations sont volontaires, une arnaque à l'assurance, ou tout simplement des vengeances exercées par des trublions jaloux ou rancuniers. Sam va même demander à une ancienne collègue si Karl Clash est fiché, au cas où. Et oui, gagné, Karl Clash que tout le monde pensait à juste raison envolé pour d'autres cieux est connu sous le pseudo de Pépé la praline.

Autant dire tout de suite que si l'enquête effectuée par Sam n'est pas de tout repos, avec épilogue mouvementé, l'intérêt de ce roman se focalise sur Sam et ses problèmes de transsexuel en mutation.

Car c'est bien Sam le héros héroïne de cette intrigue autant policière que psychologique. Le lecteur est en phase avec ce personnage ambigu qui se cherche sexuellement, souffre aussi bien moralement que physiquement. Les quolibets, les lazzi, les dénigrements émis dans un souffle, les regards concupiscents ou méprisants, les sentiments divers des gens qui ne comprennent pas que l'on soit différents d'eux.

Au village, sans prétention, J'ai mauvaise réputation ; Que je me démène ou je reste coi, Je pass’ pour un je-ne-sais-quoi. Je ne fais pourtant de tort à personne, En suivant mon ch’min de petit bonhomme ; Mais les brav’s gens n'aiment pas que L'on suive une autre route qu'eux… Comme le chantait si justement Georges Brassens.

Jérémy Bouquin s'exprime, sur un sujet sociétal grave qui pourrait être scabreux sous certaines plumes, avec réserve, pudeur, et parfois l'on peut se demander si lui-même n'a pas parmi ses connaissances quelqu'un qui serait semblable à Sam tant cela parait non seulement plausible mais réellement vécu, à part bien sûr l'enquête qui elle peut arriver à tout moment, assurance et méfiance rimant.

En conclusion un excellent roman pour la partie exploratoire sur la personnalité de Sam mais dont le premier chapitre est à oublier. Trop de violence. Cela m'a fait penser aux ouvrages de Gérard de Villiers qui en son temps fut décrié à cause justement des scènes de violence et de sexe qu'ils contenaient.

Retrouvez
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