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JEAN-CLAUDE BAUDROUX |
La Môme CaillouAux éditions EDITIONS DU BASTBERG |
2046Lectures depuisLe mercredi 17 Aout 2005
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Une lecture de |
Lorsque la môme Caillou (Nicole de son vrai nom) vient au monde à Nancy dans le quartier de Boudonville, la sage-femme pressent qu’elle ne sera pas une enfant banale. D’après elle, ce bébé, chauve dès la naissance (d’où son surnom), donnera du fil à retordre à l’humanité tout entière. La môme Caillou passe une enfance misérable : issue d’une famille nombreuse, elle connaît les repas irréguliers et les fins de mois difficiles. Georgette, sa mère, a une énorme ardoise chez Gaston Empeigne, l’épicier du quartier. Lorsque ce dernier lui demande de rembourser ses dettes en nature, elle refuse net. Il a alors l’audace de suggérer qu’elle lui envoie la môme Caillou, qui a alors quinze ans. C’est ce qui conduit la jeune fille chauve à commettre son premier crime : elle se rend chez l’épicier, le tue d’une balle en plein cœur et profite de la même occasion pour voler tout l’argent qu’il a caché chez lui. Que faire du butin ? De façon extrêmement astucieuse, elle parvient à acquérir deux appartements qui lui rapportent une rentrée régulière d’argent. Comme elle désire être complètement à l’abri du besoin, la môme Caillou cherche une autre source de revenus. En 1963, après avoir longtemps mûri son plan, elle se rend dans l’entrepôt d’un grossiste en épicerie, abat le patron et emporte un carton contenant la paye mensuelle de cinquante personnes. Plus tard, toujours à la recherche d’argent, elle décide de cambrioler la maison du docteur Sébastien Blaise et fait deux victimes de plus : le docteur et sa gouvernante. Puis la môme Caillou voit encore plus grand. Elle a tout bonnement décidé de s’attaquer aux Magasins Réunis : l’idée serait de s’emparer de la recette d’une journée en braquant l’employé qui la porterait à la banque vers dix heures du matin… Réussira-t-elle une fois de plus ? Chaque fois qu’elle s’attaque à une nouvelle cible, Georges le Con n’est pas loin. Cet analphabète malodorant et taciturne veille sur elle depuis sa naissance. Il est toujours prêt à lui rendre service et à la tirer d’un mauvais pas. Il l’accompagne systématiquement lorsqu’elle part repérer les lieux de son prochain forfait et la soutient chaque fois qu’elle met un projet à exécution. Par ailleurs, la môme Caillou est indirectement approuvée par Jean-Christophe Badwin, son professeur de français, qui l’aide à placer l’argent volé grâce à un notaire qu’il connaît. Jean-Claude Baudroux décrit très minutieusement les lieux (la ville de Nancy avec ses quartiers et ses commerces) et les personnages (physionomies, vêtements, modes de vie, croyances, sentiments). En outre, l’auteur évoque avec beaucoup de justesse l’ambiance des années soixante. Loin de ralentir la cadence du récit, ces descriptions, travaillées avec soin, apportent une réelle valeur ajoutée au récit. |