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JEAN-BAPTISTE BARONIAN |
Tableaux NoirsAux éditions CLANCIER-GUENAUD |
1385Lectures depuisLe mardi 29 Decembre 2015
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Une lecture de |
En Belgique, Léopold Develde est un artiste peintre bénéficiant d'une certaine notoriété. Il prépare une nouvelle exposition pour la galerie bruxelloise Pascal Berg, sur le thème des tarots. Ses sujets s'avèrent plutôt sinistres, proches du Fantastique, genre H.P.Lovecraft. Ce matin-là, Léopold est agressé chez lui par un inconnu masqué, qui massacre sa dernière série de toiles. Même s'il apprécie sa voisine du dessus, la veuve Jeanne Bogaert, pas question pour Léopold de lui faire des confidences sur ce fâcheux incident. Convoqué par la police, le peintre est reçu par Verhaeren, un drôle d'enquêteur. Un nommé Alexis Brigard a été assassiné à son domicile. Léopold ignore totalement qui est la victime. Avec Verhaeren, ils se rendent sur le lieu du crime. Surprise : Alexis Brigard était un collectionneur possédant vingt-trois tableaux de Léopold. Comme chez l'artiste, toutes les toiles ont été saccagées par le criminel qui lui a tranché la gorge avec un couteau. Léopold évite de révéler à Verhaeren ce qui s'est passé dans son atelier. Mais le policier ne tarde pas à relancer le peintre, chez lui. Léopold sera obligé de montrer à l'enquêteur les dégâts sur ses toiles. Si Pascal Berg ne connaît pas non plus Brigard, son amie Élisabeth Goldberg semble avoir disparu depuis trois jours. Léopold se sait surveillé par Maréchal, l'adjoint de Verhaeren, mais aussi par une jeune homme inquiétant rôdant autour de lui. Le peintre interroge Pascal Berg sur le cas Brigard. Pour lui, l'assassin est un fou : “Il n'a pas nécessairement détruit tes œuvres, il a détruit ces tableaux comme il l'aurait sans doute fait s'il y en avait eu d'autres.” Léopold n'en est franchement pas certain. Deux noms de clients attitrés, passionnés de ses tableaux, apparaissent : James Vandeputte et Fabrice Delrock. Le second semble absent de Bruxelles depuis quelques jours. Léopold prend contact avec James Vandeputte. Le soir même, il se rend sous une pluie battante à Rixenart. La demeure de son client, dans le genre manoir anglais hanté, lui apparaît aussi sinistre que ses propres tableaux. Ceux que possédaient Vandeputte ont été tailladés, et lui-même a été égorgé. Léopold fuit les lieux sans prévenir la police. Bien vite informé, Verhaeren est en droit de considérer Léopold comme très suspect. Il juge malfaisante son œuvre : “Lorsque je dis que votre peinture est malfaisante, c'est que j'en suis convaincu… Vous savez parfaitement que vous êtes au centre de quelque chose qui vous dépasse, et qui dépasse aussi la police. Vous savez que vos tableaux jouent un rôle capital dans cette lamentable affaire...” L'exposition doit être annulée, ce qui est une catastrophe pour Pascal Berg. Dans les albums d'archives de celui-ci, Léopold découvre une piste. Parmi les photos, figurent celles d'un nommé Hervé Boon, passionné de l'univers pictural de Léopold. L'homme s'est suicidé voilà quinze mois… Ce roman fut initialement publié en 1984 aux Éd.Clancier-Guénaud sous le pseudonyme d'Alexandre Lous. En 2004, il est réédité avec la signature de Jean-Baptiste Baronian, Éd.Paperview "Collection Noire". Il se compose de quatre-vingt-une séquences, scènes courtes et intenses formant autant de chapitres. Puisqu'on baigne dans une ambiance déjà assez troublante – voire morbide – l'intelligence de l'auteur consiste à ne pas rajouter de noirceur pesante. À l'inverse, on trouve ici une narration fluide et précise. Gros fumeur (de cigarettes Saint-Michel), Léopold est d'un naturel anxieux, tourmenté, ce qui explique ses toiles. Il sera réellement soupçonné par le policier Verhaeren (sans rapport avec le poète homonyme). De son côté, se sentant cible, il cherche qui et pourquoi on s'en prend à son œuvre, et à ses admirateurs. Probablement, il ne faut pas s'attendre à un “happy-end”, qui ferait contre-sens à l'histoire. Un captivant suspense. |
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