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NILS BARRELLON |
La Fille Qui En Savait TropAux éditions CITY EDITIONSVisitez leur site |
1786Lectures depuisLe samedi 11 Avril 2015
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Une lecture de |
Parution le 11 mars 2015. 288 pages.16,50€. Pourtant, on n'en sait jamais assez, paraît-il... L'arrestation programmée de Bogdan Milankoviæ, un Serbe de quarante-six ans qui a participé en 1995 aux côtés de Ratko Mladiæ aux massacres de Srebenika, est plutôt houleuse. Il était recherché par les Stups mais également par la Criminelle suite à l'égorgement d'un petit malfrat qui aurait voulu le doubler. Le commissaire Nils Kuhn dirige la manœuvre, accompagné de Jérémy Lefort, un Seino-dionysien ancré dans sa banlieue du 9.3, parler y compris, Alain, l'encyclopédie ambulante, et quelques autres dont d'Anissa, une jeune stagiaire qui en veut. L'arrestation se passe relativement bien, à part Anissa qui écope d'une balle. Une balle qui n'a pas été perdue. Cette affaire réglée, Anissa à l'hôpital se remettant tout doucement de sa frayeur et de sa plaie, Nils Kuhn a droit à quelques jours de vacances et il entend bien en profiter avec son garçon, qui vit avec sa mère. Quelques jours à Marrakech, hors vacances scolaires comme ça ils ne sont pas embêtés par les criaillements de gamins turbulents, et il faut pense à rentrer. La belle vie cela ne dure guère. La preuve, à peine arrivés à Orly, alors qu'ils attendent les bagages qui font des tours de piste gratuits, Nils Kuhn est importuné par son téléphone. Une main a été retrouvée dans l'auge aux cochons. Mais pas n'importe quels cochons. Ceux du Jardin des Plantes, des cochons rares d'origine diverses qui ont été offerts par des personnalités étrangères à de hauts personnages français. Et bien entendu, lorsque Nils veut savoir où sont passés les autres morceaux qui étaient primitivement accrochés à cette main orpheline, le directeur du parc pousse les hauts cris. Pourtant il va bien falloir qu'il accepte la décision. Les cochons vont être abattus afin de pouvoir leur pratiquer une autopsie et rechercher des morceaux non encore digérés, des bouts d'os, des mâchoires avec dents incluses. Et après, lorsque ces morceaux ont été retrouvés, au grand soulagement de Nils Kuhn car si rien n'était caché dans l'estomac des porcs, il est évident qu'il aurait exigé une boucherie pour rien et que le procureur ne l'aurait pas digérée, donc lorsque les restes sont mis à jour, il faut comprendre le pourquoi de cette farce macabre. Le corps devait disparaître, c'est un fait, mais en quoi cette personne gênait et qui, c'est ce qui reste à définir. Des lacunes s'avèrent préjudiciables, le directeur passant par une société privée de gardiennage, et or ce soir-là justement le gardien était absent et non remplacé. Les économies de bouts de chandelle sont prioritaires comme partout. L'une des premières vérifications à effectuer, est bien sûr de visionner les enregistrements vidéos nocturnes afin d'éventuellement procéder à une identification d'individus étant entrés par effraction ou non dans le parc. Deux silhouettes sont repérées lors du visionnage, trop floues pour obtenir une description précise. Toutefois, quelques témoignages recueillis dans le voisinage et surtout celui d'une femme, qui maîtrise mal le Français, et qui donne rendez-vous au commissaire dans un café du XVIIIe arrondissement parisien vont quelque peu décanter l'enquête. Nils Kuhn s'y rend, accompagné de ses adjoints disséminés un peu partout, et attend la venue de cette précieuse informatrice. L'échange verbal est assez compliqué, heureusement N'Guyen est au bout du fil et tente de décrypter les paroles de cette apeurée à l'aide d'un ordinateur-traducteur de slovène. Un motard, casqué comme il se doit, entre dans le bistrot et tire sur la jeune femme. La piste s'effondre avec la mort de ce témoin mais tout n'est pas perdu. Des ors d'une ambassade aux bas-fonds parisiens, Nils Kuhn enquête, et parfois le danger le guette dans les escaliers. Heureusement Anissa est là pour le tirer d'un mauvais pas. Comme quoi il faut savoir désobéir aux ordres d'un patron paternaliste.
Malgré une narration humoristique, surtout dans la première partie de cette histoire, ce nouveau roman de Nils Barrellon plonge le lecteur dans l'enfer de la prostitution exercée à l'encontre de jeunes femmes Slovènes, Serbes ou Croates. Des jeunes filles ou femmes, désemparées, qui pensent trouver du travail et la liberté en quittant leur pays, subjuguées par les belles paroles de bellâtres esclavagistes. L'enquête de Nils Kuhn est ardue et périlleuse, et les premiers chapitres mettant en scène Bogdan Milankoviæ ne sont pas pour donner un peu plus de poids au volume, mais s'intègrent dans le récit. Quant au séjour au Maroc, faut bien que jeunesse s'amuse. Un roman habilement construit, qui ne manque ni d'actions, ni d'humanisme. Et Nils Kuhn et ses hommes, sans oublier Anissa bien sûr, sont sympathiques et complémentaires. Seul Jérémy Lefort est quelque peu énervant avec son parler en verlan. - Mmm, c'est peau d'zob, ton quetru, dit Lefort. - Jérémy, soigne ton langage, tu est pénible. -Ben quoi ? On voit queud ! |
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