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JAMES LEE BURKE |
Swan PeakAux éditions RIVAGES NOIRS |
1660Lectures depuisLe mardi 26 Aout 2014
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Une lecture de |
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Katrina n’a pas seulement ravagé la Nouvelle Orléans. Elle a laissé un profond malaise dans l’esprit des habitants de la Louisiane. Leur univers ravagé, la douceur de vivre comme un souvenir qui s’éloigne de plus en plus… Molly, la femme de Robicheaux, Clete Purcell son encombrant ami de toujours, et Dave, ont décidé de renouer avec la sérénité en allant pécher en montagne dans le ranch d’un ami. Cela pourrait être un séjour idyllique avec les chevaux qui caracolent dans les corrals, l’amitié, le feu le soir, et les montagnes, royales, magnifiquement décrites… Mais… Le ver est dans le fruit dès le début. Purcell ne changera jamais, boule de colère et de douleur permanente, Molly ne peut lutter contre l’angoisse de voir l’homme qu’elle aime toujours à la lutte avec ses démons, dont l’alcoolisme, qui le tourmentent encore et à jamais. Dans le paysage idyllique du Montana, la mort d’une jeune femme découverte abandonnée dans la montagne, puis celle de son petit ami, visiblement victime du pire prédateur qui soit : l’homme, vont renvoyer le policier et le privé vers leur passé pour l’un, son sentiment de culpabilité pour l’autre. Dave ne peut rester indifférent à l’hypocrisie d’un pasteur évangéliste à la mode américaine, à la violence contenue dans les rapports avec certains grands propriétaires terriens des environs. Et certains fantômes de leur passé commun, à Clete et lui, vont revenir les hanter, étrangement vivants et néfastes. C’est Robicheaux. C’est la même ferveur dans l’écriture pour l’homme, ses douleurs, ses tourments, pour la nature et son incroyable force. Le bayou n’y est pas, mais l’odeur du givre au petit matin et les hennissements des chevaux s’y substituent sans mal. James Lee Burke fait partie des rares écrivains capables de ne pas lasser son lecteur au vingtième ouvrage de la série mettant en scène les mêmes personnages. Cohérence totale, évolution subtile, teinture du passé, il a su créer un univers dont la force et la longévité construisent ce qu’il est d’usage de qualifier d’œuvre. Doté d’une empathie énorme mais subtile, d’un talent inégalé pour célébrer la nature, Burke, l’homme engagé comme l’écrivain, devrait être subventionné par l’administration Obama. L’image qu’il donne de son pays, porté par un amour tourmenté, vaut toutes les campagnes d’image du monde. L’Amérique de James Lee Burke a beau être un mirage, j’ai l’impression qu’à chaque volume j’aime davantage l’habiter. |
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